C. Gourcuff : « Dans cette période, c’est surtout l’état d’esprit qui fait la différence. »

Revenu du Forez avec le point du match nul, l’entraîneur rennais revient sur la dernière performance de ses joueurs dans un match à part pour tout le monde.

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Christian, comment analysez-vous le dernier match de vos joueurs ?
Il y a eu une entame difficile, on a eu du mal à s’installer dans la partie. Ils nous ont mis beaucoup de pression, avec un pressing très haut et un jeu très direct. On a eu du mal à ressortir les ballons mais quand on arrivait à enchaîner les passes, on trouvait des espaces. Firmin Mubele a plusieurs fois semé le danger chez eux. On s’est créé des occasions nettes par l’intermédiaire de Giovanni Sio. On était en recherche de maîtrise dans la première mi-temps. En seconde mi-temps, j’ai trouvé qu’on avait mieux maîtrisé le match dans l’occupation du terrain et la tenue du ballon. Malheureusement, on n’a pas su peser offensivement. La fin de match a été un peu compliquée avec une succession de corners, tout peut arriver dans ces situations.

Si la frappe de Giovanni Sio n’avait pas tapé la barre, le scénario aurait été tout autre…
C’est le type d’équipe où si on marque en premier, ça change le déroulement de la partie mais ça reste un match avec une configuration particulière. Chez certains, il avait peut-être une incapacité à être très dynamique dans ce contexte là. D’autres joueurs pour des rasions diverses n’étaient pas à leur meilleur niveau physique.

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Au quart d’heure de jeu, des supporters ont fait irruption dans le stade, comment avez-vous géré cette coupure ? 
Mentalement, il fallait rester dans le match. Le souci est qu’on ne savait pas combien de temps ça allait durer. On pensait bien que ça allait reprendre mais on n’avait pas de certitudes. Dans le vestiaire, on s’est parlé pour rester concerné. Les joueurs se sont très vite remis en jambe en trois, quatre minutes. On savait que l’on reprenait par un coup franc très dangereux. Ce n’était ni l’idéal ni rassurant.

La pression d’un stade a t-elle manquée dans ce match ?
On était prévenu, on savait qu’il y avait trois points en jeu mais le contexte était complètement différent. Ça ne peut pas se créer artificiellement. On a d’excellentes relations avec Saint-Etienne, ça faisait encore plus ambiance « amicale ». Compte tenu de tout ça, ce n’était pas favorable pour l’adrénaline.

Est-ce une certaine passivité qui explique le but encaissé ?
À partir du moment où on cherche à jouer haut, l’adversaire essaie de nous contrer avec de longs ballons. Il faut rester vigilant en permanence. Sur le but que l’on prend, il y a un déficit de cadrage car il faut empêcher le départ de la passe longue. Le décalage s’est fait par dessus Pedro Mendes. Ça nous a déséquilibrés.

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De la passe à la finition, le but de Mexer est une situation que vous aimeriez revoir ? 
On nous attaque tellement sur les coups de pied arrêtés que c’est bien de marquer sur ces situations. Ça montre qu’on sait le faire, qu’on a des arguments dans ce domaine.
On y allait pour prendre les trois points mais il a manqué de la justesse technique et du dynamisme pour faire pencher la balance. Firmin a souvent débordé mais le problème est que les attaques partaient de très loin en première mi-temps. Notre maîtrise était moins constante que sur la seconde mi-temps. Il fallait accompagner pour avoir de la présence dans les seize mètres et il est vrai qu’il n’y avait pas beaucoup de solutions. Pour ça, il faut remonter le bloc.

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Joris nous a fait peur lorsqu’il s’est retrouvé à terre…
C’est une force de la nature, ça a été impressionnant. Cependant, les règlements sont clairs, s’il y a une perte de connaissance, le joueur a une interdiction médicale de reprendre. Joris n’a pas perdu connaissance. Il s’estimait capable de reprendre, ça ne justifiait pas le fait de le remplacer directement. Après, ce sont des maux de tête qui nous obligés à le sortir. Mais il s’est bien remis par la suite.

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Le lieu de la rencontre Bastia / Stade Rennais F.C. n’a pas encore été communiqué (cf brève du 21 avril), la qualité de la pelouse vous préoccupe ?
Il est idiot que le choix ne tienne pas compte de ça. Dans la mesure où on est à huis clos, peu importe l’endroit comme il n’y a pas de public, le critère majeur est l’état de la pelouse. Ça ne semble pas être pris en compte, c’est très dommageable.

À quatre journées de la fin, finir dans le top 10 serait symbolique ?
On voit que les choses sont très fragiles. Il y a beaucoup de matchs qui basculent sur pas grand chose. On parle beaucoup de nos problèmes d’efficacité offensive qui aurait pu changer la saison. C’est le classement à la fin qui sera important. On peut ambitionner terminer à la 7ème place, pour plusieurs raisons, la première économique. L’enjeu de cette fin de saison est aussi de préparer la suivante. Il y a des objectifs individuels pour les joueurs. Dans cette période, c’est surtout l’état d’esprit qui fait la différence. C’est impératif et fondamental. C’est vrai dans tous les clubs.

Justement, dans vos choix sportifs, vous pensez à la saison prochaine dans un coin de votre tête ?
Chaque chose en son temps. On est encore dans la compétition mais il y a des choses que l’on peut tenter plus facilement. Je pense à Pedro Mendes latéral droit, c’était une expérience que l’on avait essayé dans la semaine. Ça lui donnait du temps de jeu et la possibilité de le voir à ce poste. Ça s’est globalement bien passé même si son avenir n’est peut être pas là. Il y aura certainement des ouvertures qui se présenteront lors des derniers matchs mais on ne fait pas n’importe quoi, il y a une saison à terminer de la meilleure façon possible.


PROCHAIN MATCH :
35ème journée de Ligue 1
SC Bastia / Stade Rennais F.C.
Samedi 29 avril 2017 – 20h