Quatre semaines de stage, une semaine de compétition pour un double-objetcif atteint sans grande difficulté, c’est ce que viennent de vivre Denis-Will Poha et Jérémy Gélin, les deux Rennais retenus par Ludovic Batelli pour disputer le Championnat d’Europe U19 en Allemagne. Dimanche soir, trois jours après avoir validé leur billet pour la finale et la Coupe du Monde U20, les Bleuets ont remporté le titre de Champion d’Europe face à l’Italie.
Face à la meilleure défense de la compétition, la meilleure attaque n’a eu besoin de que trois minutes pour s’exprimer et de dix minutes pour confirmer leur bonne entame de match par l'intermédiaire de Jean-Kévin Augustin (6') et de Ludovic Blas (19'), deuxième but dont Denis-Will Poha est à l’origine de l’action. La France mène alors 2-0 devant l’Italie, qui n’avait jusqu’à présent encaissé que trois buts. A la demande du sélectionneur, les Français ne se relâchent pas et parviennent à se mettre définitivement à l’abri en fin de match grâce à des réalisations de Lucas Tousard (83’) et d’Issa Diop (90+2).
Denis-Will Poha et Jérémy Gélin ont ensuite soulevé le trophée et rejoint ainsi au palmarès leurs coéquipiers rennais, Abdoulaye Diallo (vainqueur en 2010 avec la génération 91), Yoann Gourcuff qui avait été sacré dans cette compétition en 2005.
Abdoulaye Diallo (2010), Moussa Sow, Yoann Gourcuff, Olivier N'siabamfumu (2005), Jean-Félix Dorothée, Gaël Danic, Steven Pelé (2000), Ludovic Roy, Yoann Bigné, Mikaël Silvestre (96).
Tous les deux deviennent par la même occasion les 11e et 12e joueur rennais à inscrire leur nom au palmarès.
L’Equipe de France : Bernardoni - Michelin, Onguéné, Diop, Maouassa – Poha (Thuram, 85’), Tousart, Harit (Fuchs, 91’) – Blas (Gélin, 82’), Augustin, Mbappé.
La préparation
Jérémy Gélin : « Nous avons débuté par un premier stage à Ploufragan axé sur la dimension physique et athlétique. On a enchaîné par quelques jours de repos. La phase de préparation s’est terminée en Alsace par des séances d’entraînement axées sur l’aspect tactique puis par un match amical face à Strasbourg (Ligue 2). Physiquement, mentalement, nous étions bien préparés. »
Denis-Will Poha : « Au début, nous étions un groupe de 22 joueurs. On a commencé notre préparation par une batterie de tests. Le coach nous a ensuite réparti par groupe de niveau. Après, on a fait beaucoup de jeu pour trouver des automatismes. Ensuite nous sommes allés jouer un match à Strasbourg à l’issue duquel le coach a annoncé sa liste officielle. C’était un moment peu évident à vivre. De bons joueurs nous ont quitté. Tout le monde méritait de faire partie de ce groupe.
France / Angleterre : 1-2
J.G : « Il y avait un peu pression avant ce match. Celle-ci s’est vite estompée lorsqu’on a encaissé ses deux buts en moins d’un quart d’heure. On a réussi à faire abstraction de tout ce qui tournait autour de ce match. La tension est vite retombée. Ces deux buts d’entrée de jeu nous ont froidis mais nous ont remis dans le match. Cela nous a permis de passer à autre chose. On a ensuite disputé soixante minutes de bonne facture malheureusement nous n’avons pas été récompensé. »
DW.P : « Premier match de la compétition, on a eu du mal à entrer dans notre match. On avait à cœur de bien commencer le championnat. À vouloir trop bien faire les choses, nous sommes passés à côté de notre entame de match. On a rebondi rapidement, on a tenté sans être récompensé. Le coach nous a fait un retour positif. On a eu du caractère, ce qu’il souhaitait qu’on garde pour la suite. »
France / Croatie : 2-0
J.G : « Cela n’était que le second match de la compétition mais déjà le plus décisif. Soit il nous faisait basculer dans la partie haute du tableau soit on rentrait chez nous. L’entame de match fut compliquée, on s’est fait peur. On s’était dit qu’il ne fallait pas encaisser de but d’entrée de jeu. On a quelque peu souffert mais on a marqué rapidement puis fait le break dans la foulée. »
DW.P : « On était déterminé à l’idée de remporter notre premier match dans cet Euro. On savait ce qu’on avait à faire. On connaissait l’enjeu du match, une victoire et l’aventure continuait, un nouveau revers et tout était terminé. On a pris le temps pour bien faire les choses et remporter cette rencontre. »
France / Pays-Bas : 5-1
J.G : « C’était la petite finale pour la deuxième place. C’est difficile à expliquer, c’est allé vite, on a déroulé. Nous étions les premiers surpris. On marque les premiers, ils frappent les poteaux et manquent l’opportunité de revenir. La gestion de cette rencontre était presque parfaite. On a joué ce match comme si c’était le dernier. Quand tu es à un match de la Coupe du Monde, il faut tout donner, montrer de quoi on est capable. C’était un match important pour nous et pour les autres équipes à qui on a envoyé un message fort en dominant cette équipe néerlandaise, finaliste de l’Euro U17. »
DW.P : « La victoire était obligatoire. A 2-0, on a pris un but. Le coach nous a poussés pour ne pas qu’on se relâche. On a réussi à creuser l’écart en deuxième mi-temps. On se classe finalement deuxième du groupe, une place qui nous assure notre ticket pour la Coupe du Monde et nous ouvre les portes de la demi-finale. Le premier objectif est atteint. »
DEMI-FINALE : France/Portugal : 3-1
J.G : « À ce stade de la compétition, et vu les équipes présentes dans ce dernier carré, aller à la Coupe de Monde c’est une chose mais ce qui intéressait par dessus tout était de remporter ce championnat. Il y a eu beaucoup de tristesse lors de la finale des Bleus, on avait une revanche à prendre vis-à-vis d’eux. C’était la finale des supporters, on représente la France et ses valeurs. On encaisse très tôt un but mais de l’extérieur ça ne nous a pas tant touché que ça. Il y avait beaucoup d’espaces dans le jeu portugais, on savait que par la vitesse de nos attaquants nous pouvions revenir. On marque, on continue, on pousse, les ballons sortent bien. »
DW.P : « On voulait accéder à la finale. Les Portugais ont ouvert la marque mais nous ne nous sommes pas affolé, au contraire, on était plutôt serein. »
FINALE : France / Italie : 4-0
J.G : « On connaît tous la façon de jouer des Italiens, leur manière de défendre. On avait déjà rencontré cette équipe en début d’année (1-1). On savait qu’il ne fallait pas répondre à la provocation. Je pense que c’était le match le plus abouti entre ce que le coach nous avait demandé et ce qu’on a pu produire sur le terrain. Le match référence de notre Euro. »
DW.P : « On craignait personne avant le tournoi. Le coach nous répétait qu’on était la meilleure équipe. En s’imposant face au Pays-bas, il a affirmé que le trophée était pour nous. On se préocuppait plus de nous que notre adversaire. On était conscient qu’on avait des armes solides pour renverser les Italiens. On a abordé ce match sans pression avec beaucoup de détermination. L’équipe est montée en puissance. Cela n’est pas facile en sélection de trouver un collectif. »
L’après-match :
J.G : « On a reçu énormément de message de félicitations de la famille, de nos amis. Il n’y a pas eu de fête, nous avons partagé un repas avec le staff, les joueurs et les familles venues nous encourager. On a fêté ça ensemble. »
DW.P. : « C’était que du bonheur. Les coachs étaient heureux, tout le monde était content. Personnellement, j’avais de la famille dans le stade, j’ai pu partager ce moment avec eux. J’ai reçu beaucoup de messages, j’ai vu la fierté de la famille. Savoir qu’ils avaient traversé la France pour nous rejoindre en Allemagne, j’étais obligé de gagner (rires). Jouer ce genre de compétition c’est incroyable, la gagner c’est mieux. »
