« Doudou » est venu nous rendre visite !

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Fruit de la formation rennaise et d’une génération particulièrement dorée pour le Stade Rennais F.C., Doudou Jacques Faty, 33 ans, a réussi à allier sa passion du football à celle du voyage en évoluant dans le championnat chinois, turc ou encore australien. Et ce n’est peut être pas fini.


Jacques, c’est un plaisir de te retrouver à la Piv’ !
Je suis venu me remémorer les bons souvenirs d’antan, la belle époque. Ça fait bizarre de revoir des personnes avec les cheveux blancs. En roulant en voiture dans Rennes, ça m’a ramené loin en arrière. Le Stade Rennais F.C., c’est la plus grande étape de ma vie de footballeur. Je suis arrivé à Rennes à 15 ans, j’ai signé mon premier contrat pro ici, j’ai tout gagné en jeunes, la coupe Gambardella, le championnat de France des moins de 18 ans.

Il paraît que tu n’as pas remis les pieds à la Piverdière depuis 10 ans…
C’est un peu honteux quand même mais étant donné mon parcours à l’étranger, c’est compliqué. Ça fait comme un choc émotionnel de revenir. Je suis repassé au centre de formation. Je me suis assis là où j’avais mes habitudes au centre, ça fait bizarre. J’ai rencontré ma femme à Rennes, ce n’est pas rien. C’est beaucoup d’émotions.

Tu aurais pu rester plus longtemps ?
Je déplore être parti libre. J’ai voulu rester à Rennes mais Marseille, c’était difficile à refuser. J’étais triste de partir en fin de contrat mais il y a eu des malentendus à un moment donné. Je sais que les supporters l’ont un peu mal pris sur la fin mais je voulais resigner. À part cette fin, j’ai toujours eu de très bonnes relations avec les supporters rennais.

Tu es resté en contact avec tes anciens partenaires ?
Oui, Jimmy Briand, Arnold Mvuemba sont toujours mes amis. Moussa Sow, je le vois très souvent car on vit à Dubaï ensemble. Nous, on était les petits terribles. Romain Danzé était plus réservé, il a toujours bien travaillé, la preuve il fait une très belle carrière ici. Des fois j’ai des nouvelles d’Étienne Didot.

« Mario Melchiot, c’était mon mentor »

As-tu conscience que tu fais partie de l’une des plus belles générations du club ?
Chez les jeunes, il y avait un très bon groupe, c’est pour ça qu’on gagnait beaucoup. En 2007 avec l’équipe professionnelle, on a fait la meilleure saison du club en terminant 4ème de Ligue 1. C’était une équipe de copains avec des joueurs expérimentés comme Cyril Jeunechamp, Olivier Monterrubio, Mario Melchiot… D’ailleurs je l’ai vu il y a deux semaines, Il m’a dit : « Je n’ai fait qu’un an à Rennes mais je n’oublierai jamais. C’était une expérience unique. Un jour, on reviendra voir un match ensemble. » C’était mon mentor. Il m’a calmé plusieurs fois quand je demandais à Pierre Dréossi pourquoi je ne jouais pas (rires). J’ai envoyé des snaps à Moussa. Ça lui a aussi donné envie de revenir.
J’ai côtoyé de très bons joueurs et c’est pour ça que j’ai progressé, je n’oublierai pas. Alexander Frei est un des meilleurs joueurs que Rennes a pu avoir, un grand buteur, un joueur exemplaire. Andreas Isaksson et Petr Cech étaient des grands gardiens de but. Je pense aussi à Kim Källström, un super joueur. Et j’en passe…

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Quel est ton plus grand souvenir en Rouge et Noir ?
Il y en a plein mais ça restera la victoire 4-3 face à Marseille avec le quadruplé d’Alexander Frei en 2004. Il y a aussi la Gambardella gagnée en 2003 avec Grégory Bourillon, Arnold Mvuemba, Jonathan Bru, Jimmy Briand, Yoann Gourcuff…

« Bon les gars j’arrête, ça ne sert à rien »

Globe-trotter - footballeur, comment as-tu vécu ce parcours ?
J’ai voyagé, j’ai voulu voir ce qui se faisait ailleurs. J’ai vu la Chine, la Turquie, l’Australie où j’ai fait un peu de surf. Mais un « black » qui fait du surf ça n’existe pas (rires), ça n’a duré que quelques minutes. J’ai dit : « Bon les gars j’arrête, ça ne sert à rien ». En Chine, je me suis mêlé à leurs traditions et leur façon de vivre. L’Australie, c’est le « lifestyle » que beaucoup aimerait vivre. J’ai coupé mon contrat en Australie parce que j’aspirais à être plus près de ma famille en Europe mais je vais peut-être bientôt répondre à une offre aux Etats-Unis. Dans quelques semaines j’en saurais plus.

Loin de la France, tu as continué de suivre le club ?
Je n’ai jamais arrêté de suivre le Stade Rennais, sur internet, avec Twitter ou autre, pour suivre les mercatos, les performances et l’évolution du club. Ce qui m’a malheureusement marqué, ce sont les finales perdues.

Tu te considères comme un héritier de la formation rennaise ?
Depuis que je suis parti, la formation poursuit dans sa lancée, elle fait du très bon travail. Dans le club que je suis amené à rejoindre dans les prochaines semaines, je serai appelé à transmettre mon expérience, ce que j’ai appris, à des jeunes joueurs qui rêvent de rejoindre l’Europe. On a appris et vécu du football grâce à ceux qui nous ont inculqué des valeurs et le travail.