Alex Frei : « Je suis heureux mais choqué »

Alex Frei et l'équipe Suisse se sont qualifiés cette semaine pour la Coupe du monde 2006 en Allemagne. Le Rennais auteur d'un but à Istanbul lors du match retour mercredi dernier est arrivé en Bretagne hier soir. L'ancien meilleur buteur de L1 revient sur cette qualification et sur les incidents qui se sont déroulés à la fin de la rencontre.

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J'imagine que vous devez être satisfait de la qualification de la Suisse pour la Coupe du monde 2006 ?

Oui, nous avons été obligés de passer par les barrages mais notre qualification face à la Turquie est logique (Victoire 2 à 0 en Suisse et défaite à Istanbul 4 buts à 2). A notre arrivée à l'aéroport de Zurich en Suisse, nous avons été accueillis très chaleureusement, 2000 supporters nous attendaient. Les pompiers et la police nous ont mêmes félicités ! C'était important pour nous de se qualifier, la dernière Coupe de monde datait de 11 ans (aux USA en 1994). La plus grande force de la Suisse c'est son unité, on ne fait plus de complexes. 

Comment s'est passé votre arrivé en Turquie ?

On savait que l'on ne saurait pas accueilli avec des fleurs et des cadeaux. On a subi la pression de tout un pays mais on a réussi à inscrire deux buts et se qualifier. On savait que cela serait chaud mais c'est vrai, pas à ce point. Je me rejouis d'être qualifié mais je suis choqué et je resterai choquer encore quelques semaines.

L'entraîneur Turc dit que vous l'avez insulté ?

J'ai bien suivi cette histoire, une fois je l'ai insulté, l'autre fois je l'ai agressé, si j'avais fait autant de choses, je crois que quelqu'un l'aurait vu, hors cela n'est pas le cas. Mais moi, je peux vous dire que je n'ai rien fait, cela fait parti des provocations, pour moi c'est terminé je garde mes souvenirs de ce match. 80 % sont positifs et 20 % sont négatifs.

Vous vous êtes sentis en danger ?

Où commence et où s'arrête la peur, On a du attendre une heure et demie dans le vestiaire pour pouvoir sortir. On a fêté notre qualification à l'hôtel mais il y avait un joueur qui manquait (Stéphane Grichting) car il était à l'hôpital, cela ma fait réfléchir : pourquoi s'entraîner et disputer des matches si après je dois avoir un coéquipier hospitalisé alors qu'il n'a pas joué une seule seconde du match.

Je n'ai pas encore réalisé ce qui nous est arrivé. D'un côté, je crois que c'est exceptionnel de se qualifier pour la Coupe du monde et d'un autre côté je garde ses images dans ma mémoire. Ceux qui ont vu le match, personne ne pourra dire que je ne cours pas vite car j'ai mis 4 secondes à rentrer dans les vestiaires !

Au moment où l'arbitre a sifflé la fin du match, j'ai vu Senderos (défenseur suisse) courir vers les vestiaires. J'ai fait comme lui, lorsque les 4 premiers joueurs sont rentrés dans le couloir, j'ai vu que cela chauffait et puis les lumières du stade étaient éteintes mais bon c'est à présent de l'histoire ancienne maintenant je me concentre sur le match de dimanche face à Toulouse.