Fred Cavayé : « On sait maintenant que c’est possible. »

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Réalisateur à succès des films Pour elle, À bout portant, Mea Culpa, Radin ! et Le Jeu, Fred Cavayé est aussi un fervent supporter du Stade Rennais F.C. La finale de la Coupe de France est l’occasion de fouiller dans ses souvenirs d’enfance.




Fred, d’abord merci de nous accorder cet entretien.
Je réponds rarement aux interviews cinéma mais quand il s’agit du Stade Rennais, c’est toujours avec plaisir.


Le plaisir pris est-il plus grand cette saison ?
En en discutant avec d’autres supporters rennais, on s’interroge à savoir si c’est la plus belle saison. Je crois que je n’ai jamais vécu de telles choses avec en point d’orgue le match aller contre Arsenal. En terme d’émotions, en tant que supporter, c’est ce que j’ai connu de plus fort dans ma vie.


« voir un exploit que d’habitude on voit à la télé »


Étiez-vous au Roazhon Park ce jour-là ?
Il y avait quelque chose de comparable, et je ne pèse pas mes mots, à la finale de la Coupe du Monde 1998. Il y avait un truc que l’on attendait depuis longtemps, voir un exploit que d’habitude on voit à la télé. Il y avait quelque chose de magique. Quand je dis ça, les non-supporters du Stade Rennais vont se moquer de moi mais tant pis (rires).


Vous avez vécu de grandes émotions alors que votre quotidien est d’en donner à travers le cinéma…
En plein d’endroits, mon métier est comparable au football. Plus le scénario est incroyable, plus l’émotion est forte. Au cinéma, il est très difficile de rivaliser avec le suspense et les retournements de situation que l’on trouve dans le football et dans d’autres sports. Il y en a dans les films mais rarement aussi efficaces et forts que dans un stade. Il est d’ailleurs rare dans les salles de cinéma que les gens se mettent debout à crier quand il se passe quelque chose. Dans mon travail de réalisateur et de gestion d’équipes, les comédiens et l’équipe technique, il y a une gestion de l’humain similaire à celui d’un entraîneur de football.


« Le club a passé un cap. »


Fier plus que jamais de porter les couleurs Rouge et Noir ?
Même quand il y avait des périodes difficiles, ça ne nous empêchait pas d’encourager le club mais il y a longtemps que l’on ne s’était pas réjoui comme cela. Le club a passé un cap. On sait maintenant que c’est possible.


Supporter du Stade Rennais F.C. depuis toujours ?
Je suis Rennais, c’est là, depuis l’enfance. Mon grand-père allait voir tous les matches. Il allait à vélo au stade de la route de Lorient. Dans notre HLM de Maurepas, j’avais six ans, j’avais croisé Louis Leray, le fils des gens qui habitaient au rez-de-chaussée. Il était pompier et il avait joué quelques matches en équipe première, il était gardien de but. Rennes avait perdu 6-1 mais c’est comme si j’avais croisé Superman. Et mon premier autographe, c’était de celui de Pierrick Hiard au Monoprix de Maurepas, j’étais en CM2, en 1977. C’est peut-être le seul autographe que j’ai demandé. J’habite depuis 20 ans à Paris mais je ne pourrai jamais supporter aucune autre équipe de foot. J’aurais l’impression de me parjurer.


Y-a-t-il un but du Stade Rennais F.C. que vous auriez aimé filmer ?
Le but du 3-1 contre Arsenal. Il est techniquement très beau. Il nous a surtout donné beaucoup d’émotions. Mais heureusement que ce but je n’étais pas en train de le filmer, j’ai pu le vivre pleinement. Je suis bien content de l’avoir vécu sans être au boulot. Ce but je l’ai revu dix fois.


Quel joueur dans le vestiaire a une tête d’acteur ?
Je dirais Ramy Bensebaini. Je trouve qu’il ressemble à Elvis Presley jeune. Donc une tête d’acteur et de chanteur.


Quelle est votre actualité ?
Il y a eu la sortie du DVD de mon dernier film « Le jeu » et je prépare un nouveau film que je vais tourner en fin d’année. C’est une actualité qui me permet d’aller plus souvent au Roazhon Park. La promo de « Le jeu » s’est terminée en début de saison, j’ai pu vivre de nombreux matches au Roazhon Park.


« La position de challenger va bien au Stade Rennais. »


Aura-t-on le droit à une nouvelle référence au club dans votre prochain film ?
Dans tous mes films, il y a une scène où je fais référence au Stade Rennais. Le problème, c’est que le prochain se passe en 1941. Il faut que je trouve comment faire un clin d’œil au Stade Rennais mais je vais trouver.


Le Paris SG, est-ce le pire adversaire que les Rouge et Noir pouvaient rencontrer en finale ?
La position de challenger va bien au Stade Rennais. Ce sont des conditions plus faciles. Si on gagne, ce sera un exploit. Si on perd, il n’y aura pas de honte à avoir. Ça ne doit pas être facile de se libérer sur une finale mais il y a tellement eu d’exploits cette saison que les Rouge et Noir peuvent en faire un autre. Ce qu’on aime, ce sont les happy end. Je l’espère depuis très longtemps.


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Finale de la Coupe de France
Stade Rennais F.C. / Paris SG
Samedi 27 avril – 21h00
Stade de France
#SRFCPSG #CDF