Julien Stéphan : « On ne peut pas rêver, il faut être pragmatique. »

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Dernière marche avant d’espérer rejoindre pour la deuxième année consécutive le Stade de France. Pour y parvenir, les Rouge et Noir devront battre Saint-Étienne à Geoffroy-Guichard. Julien Stéphan s’attend à énormément d’intensité face aux Verts.



Julien, le Stade Rennais F.C. peut rêver d’une nouvelle finale après l’exploit de 2019.

Cette année, c’est une autre historie, un autre groupe. Je ne veux pas faire de comparaison. On a besoin d’être concentrés sur le match de jeudi contre une équipe stéphanoise qui va peut-être jouer une partie de sa saison. On en a bien conscience. Je les imagine très heureux du tirage au sort et de pouvoir recevoir le Stade Rennais. Pour eux, c’est le meilleur tirage possible. Pour nous, ce n’est pas le cas. On aurait préféré jouer au Roazhon Park. Il faudra faire une grande performance et certainement un exploit pour continuer notre aventure en Coupe de France.

 

« On compte bien mettre tout en œuvre pour défendre notre titre le plus longtemps possible et le plus dignement possible. »

 

Quelle place peut prendre la force de caractère de votre groupe dans ce genre de match ?
Le groupe s’est construit en faisant un excellent début de championnat puis on a connu tous ensemble un moment compliqué en septembre et en octobre. Période que l’on a très bien négociée en interne entre le staff et le groupe. Ça nous a soudés, ça nous a permis de vivre une expérience très riche. On sait ensuite quels résultats on a pu avoir, quelle dynamique on a pu enclencher. Tout le mérite en revient aux joueurs. C’est leur histoire, c’est leur compétition, c’est leur expérience. On compte bien mettre tout en œuvre pour défendre notre titre le plus longtemps possible et le plus dignement possible. On a une envie de folle de permettre au peuple rennais et à tous les salariés du club de retourner au Stade de France.

Faut-il s’appuyer sur les dynamiques des deux clubs pour préparer cette demi-finale ?
C’est une autre compétition, c’est complètement différent. La pression est très forte pour eux mais ils ont l’avantage de jouer devant leur public. On sait à quel point ça nous a portés tout au long de la saison. On a fait tourner beaucoup de matches en fin de rencontre, notamment à domicile grâce à la mentalité des joueurs et du public. C’est un apport prépondérant. Mais se qualifier à l’extérieur pour une finale, on l’a déjà fait. C’est possible.

Potentiellement, Saint-Étienne était programmé au départ pour jouer la coupe d’Europe, avec un gros budget, un effectif important. Je m’attends à un match très engagé dès le début. Ils ont raté leur première mi-temps à Lyon. Je pense que ça ne se renouvellera pas jeudi soir. Il y aura certainement beaucoup d’intensité dès l’entame du match. Il faut que l’on soit en capacité d’y répondre. Ensuite, il y aura un rapport de force qui s’installera. Il y aura des temps forts et des temps faibles. Il faudra être en capacité de bien les gérer. Sur un match, Saint-Étienne peut élever son niveau de jeu assez haut. Le classement en championnat n’aura pas d’incidence sur le match de jeudi. Tout se joue sur un match, il faudra être au top.

 

« Il ne faut pas penser aux conséquences, rester acteurs du jeu »

 

Comment ne pas penser à l’enjeu dans la préparation du match ?
Il faut dédramatiser l’événement et penser aux composantes du jeu, penser à bien défendre, bien attaquer, garder son sang-froid. Il y aura forcément des moments chauds où l’adversaire poussera. Il faudra être très efficace dans nos temps forts. Je pense que les clés se situent là. Il ne faut pas penser aux conséquences, rester acteurs du jeu et penser uniquement au rapport de force.

La Coupe de France, c’est parfois le match des gardiens…
La chance que j’ai, c’était le cas l’année dernière et c’est encore le cas cette année, c’est que pour remporter des séries aux tirs au but il faut avoir des grands gardiens. Je n’oublie pas qu’en 32ème de finale contre Amiens, Édouard Mendy nous a sorti le pénalty qu’il fallait, qui aurait pu nous éliminer. Encore une fois, le mérite en revient aux joueurs, en l’occurrence au gardien quand on passe aux tirs au but.

 

« Le neuvième budget de Ligue 1 qui se retrouve en mars à la 3ème place et en demi-finale de la Coupe de France, c’est assez exceptionnel. »

 

S’il fallait choisir entre une troisième place et un nouveau titre de Coupe de France ?
On ne choisit pas quand on fait du sport de haut niveau. On ne peut pas rêver, il faut être pragmatique. Il faut prendre les matches comme ils arrivent. Pour l’instant, on a une demi-finale de Coupe de France à jouer. Il ne faut surtout pas banaliser le parcours que l’on fait. Une victoire n’était plus arrivée depuis 48 ans. Deux demi-finales consécutives, ce n’était pas arrivé depuis 50 ans. Jouer deux finales consécutives n’a jamais été fait. Ne nous projetons pas au-delà du match de jeudi. On se focalise seulement là-dessus. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Le neuvième budget de Ligue 1 qui se retrouve en mars à la 3ème place et en demi-finale de la Coupe de France, c’est assez exceptionnel. Pour l’instant, ça suffit à notre bonheur.

Quels seront vos leviers de motivation jeudi ?
Je pense que sur l’aspect motivationnel, il n’y aura pas grand-chose à faire. Les joueurs ont bien conscience du match que l’on a à jouer, de son importance mais aussi du fait que c’est quelque chose de rarissime. Pour la motivation, il n’y aura pas besoin d’aller chercher des causes extérieures. Je n’aurai pas grand-chose à faire, bien au contraire. J’aurai plus à les calmer, les sécuriser par rapport à l’événement. Ce ne sera pas la plus grande partie de mon travail.

La propagation du Coronavirus bouleverse le quotidien. Comment s’y prend le Stade Rennais F.C. face aux menaces ?
Nous sommes à l’écoute des décisions prises par les autorités compétentes. Il y a un principe de précaution qui prévaut. On fait attention et on écoute ce que l’on nous dit. Je ne suis pas spécialiste. On appliquera ce que l’on nous demande d’appliquer. Il est clair que c’est toujours plus plaisant de jouer dans des stades pleins avec des ambiances très fortes. On en aura une jeudi soir. Les autorités compétentes prendront les décisions nécessaires et adéquates. On s’adaptera en conséquence.


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Demi-finale de la Coupe de France
AS Saint-Étienne Stade Rennais F.C.
Jeudi 5 mars – 20h55
Stade Geoffroy-Guichard
Match diffusé sur Eurosport 2
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