Baptiste Santamaria : « J’ai pu ajouter quelques cordes à mon arc. »

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Transfuge du SC Fribourg pour le Stade Rennais F.C. le 17 août dernier, Baptiste Santamaria s’est très vite imposé dans l’entrejeu rennais. 48h seulement après sa signature, contre Rosenborg en Europa Conference League, l’ancien pensionnaire de Bundesliga montrait déjà toute son assurance et son influence dans le jeu de sa nouvelle équipe.



Baptiste, comment juges-tu la situation du groupe ?
Il faut continuer à progresser et surtout trouver des automatismes. Il y a beaucoup de nouveaux joueurs dans cette équipe. Une fois que la mayonnaise aura pris, ce sera beaucoup mieux. Je ne m’inquiète pas forcément même si on ne peut pas se satisfaire de ce que l’on fait en ce moment. On l’a déjà dit mais un match se gagne en commençant par gagner les duels. Il faut absolument que l’on mette beaucoup plus d’agressivité et d’envie dans ce domaine.

À Marseille, avez-vous payé les efforts déployés contre Tottenham ?
Non, franchement je pense que ça a été. Ce qui nous manque, c’est une bonne série. Quand on gagne les matchs, tout est plus facile, donc la récupération aussi. Quand on gagne, il faut vite se remettre en question pour gagner le prochain et quand on perd aussi. On sait qu’on va devoir avoir une réaction d’orgueil comme on l’a eue contre Tottenham, après la déconvenue contre Reims. Mais on ne doit pas se nourrir de défaite comme ça. Ce serait bien de commencer une série. On va tout faire pour réaliser un gros match contre Clermont.
 

« on doit faire preuve de caractère tout simplement »


Que te dit ton expérience dans ces moments compliqués ?
Je ne suis pas inquiet car on a une équipe avec beaucoup de qualité et énormément de talents. On a une équipe jeune, sur les derniers matchs on a fait des erreurs que l’on ne doit plus reproduire. Ça fait partie de l’expérience. À partir de là, on prendra des points. Je ne m’inquiète pas. Il y a de l’envie mais on doit faire preuve de caractère tout simplement. Il nous faut cette série qui nous mettra sur la bonne vague. 

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Une expérience que tu as acquise à Angers et en Allemagne…
Techniquement, c’est très bien. C’est flagrant. C’est au niveau du caractère que l’on va devoir faire mieux, tous ensemble. J’ai joué avec des équipes qui étaient moins bonnes techniquement mais qui étaient meilleures dans l’agressivité. Quand on sera au diapason, on en sortira grandi, pour enchaîner. On a de toute façon des ambitions cette saison. Si on veut réussir, ça passera par là. Ce n’est pas en parlant que l’on gagnera. En tous cas, les ambitions ne changent pas.

C’est avec cette mentalité que les cadres doivent embarquer tout le groupe…
C’est notre rôle oui. C’est de rassurer, de travailler et de progresser nous aussi et emmener tout ce beau monde vers l’avant. On doit faire en sorte que tout se passe bien. Encore une fois, on a un super groupe, que des bons mecs. Il faut laisser le temps de murir un peu. On doit accompagner les jeunes. J’ai été pris pour ça. Dans les bons moments, on n’a pas forcément besoin des cadres mais dans les périodes plus compliquées, on doit partager notre vécu. OK on a perdu, on prend ça en considération, on met ça dans un coin de notre tête mais on passe à autre chose et on fait tout pour gagner le match suivant. C’est le nerf de la guerre.
 

« Quand j’ai eu la chance d’intégrer un club professionnel, je n’ai plus jamais lâché. »


Est-ce ton parcours qui t’a rendu fort mentalement ?
Ça n’a pas toujours été rose. J’ai intégré le pôle espoir de Châteauroux et à la fin des deux ans, je n’ai pas trouvé de club professionnel. Je suis rentré chez moi. Quand j’ai eu la chance d’intégrer un club professionnel, je n’ai plus jamais lâché. Je me nourris de ça. C’est pour ça que je n’aime pas voir des têtes abattues après un match.

Que t’a apporté cette saison en Bundesliga ?

Ça a été une grande expérience dans un championnat complètement différent. Il y a beaucoup plus d’intensité et de force au niveau des gabarits. Ça m’a permis de me renforcer et de découvrir autre chose tout simplement. J’ai pu ajouter quelques cordes à mon arc. Je suis aussi allé chercher l’opportunité de me montrer davantage. Quand j’étais à Angers, on disait : « C’est bien, c’est un bon joueur de Ligue 1 mais peut-il faire autre chose ailleurs ? ». Je voulais prouver avec cette saison en Allemagne. Ça s’est très bien passé. J’étais parti pour rester et j’ai eu la très belle opportunité rennaise, mais je me plaisais bien.

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C’était plus facile de revenir en Ligue 1 ?
Ce n’est jamais facile car c’est toujours une remise en question. Mais on revient forcément plus armé.
 

« Mes premières sensations ont été très bonnes. »


Si tu devais comparer les deux championnats.
Ils sont différents mais il y a de la qualité dans les deux. En Allemagne, l’arbitre siffle moins. Ça joue plus et ça met donc plus de rythme dans le jeu. On n’affronte pas que des blocs en place et qui tactiquement sont très solides et très bas, et qui vous prennent en contre-attaque. C’est un jeu beaucoup plus ouvert.

Tu as très vite appréhendé ton nouvel environnement en jouant deux jours seulement après ta signature…
Oui j’ai été très vite mis dans le bain. C’est fantastique. J’ai été très bien accueilli par le staff, mes partenaires et le club en général. Ainsi que les supporters. Ça s’est super bien passé. Mes premières sensations ont été très bonnes. J’ai joué en coupe d’Europe pour commencer. On a gagné contre Rosenborg, c’était abouti. Un très bon match avec une superbe ambiance au Roazhon Park.

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Tu es réputé pour ton gros volume de jeu. Tu l’as renforcé la saison dernière ?
Je pense que ça s’améliore toujours avec le temps. À force de jouer, on acquiert de l’expérience. Ça permet de faire des courses un peu moins inutiles. On va dire que je cours toujours autant mais que les déplacements sont meilleurs. On fait aussi de la vidéo. Avec les coachs, on regarde où l’on peut gagner 10 ou 15 mètres. Au final, ce sont des détails qui font que sur un match, on gagne 500 ou 600 mètres de lucidité.
 

« Même menés au score, ils ont été là. Ça a été un réel plus. »


Où te sens-tu le plus à l’aise ?
À partir du moment où je suis sur le terrain, j’aime toutes les positions du milieu. Ça ne me dérange pas. Il est vrai que j’ai acquis beaucoup de bases à Angers. J’ai joué quatre ans en tant que sentinelle, il y a forcément des automatismes naturels. En 8 comme la saison dernière ou 6 à plat, ça me plaît bien aussi.

Les profils « box to box » se font de plus en plus rares…
J’espère ! (rires) Ça permet de donner des armes au coach pour pouvoir jouer dans différents systèmes.

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La Covid t’a empêché de connaître les belles ambiances allemandes. C’est un regret ?
Avant qu’il y ait les huis clos, j’ai quand même joué à Dortmund. C’était vraiment sympa. En tant que footballeur, ce que l’on aime, ce sont les moments de communion avec les supporters. On ne va pas se mentir, les grosses ambiances, ça fait vibrer. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles on aime autant le football. Jeudi dernier contre Tottenham, les encouragements nous ont boostés. J’ai apprécié. Je peux le dire au nom de l’équipe, on n’a pas fait un bon match contre Reims mais quatre jours plus tard, le public était à fond derrière nous. On n’a fait qu’un avec eux. Même menés au score, ils ont été là. Ça a été un réel plus. Nos supporters sont toujours importants. On a pleuré un an et demi de ne pas les avoir. Eux aussi étaient déçus de ne pas venir au stade. On a l’occasion de se retrouver donc c’est à nous de faire ce qu’il faut sur le terrain pour leur donner du plaisir et l’envie de nous soutenir.

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« Quand j’étais petit, les petites parties de foot dans le jardin après les repas de famille chez mon cousin Grégoire. On a quatre ans d’écart. Il avait une bonne petite patte gauche. On se mettait la pression face à nos papas respectifs. Mon père était ancien pro et mon oncle un grand chambreur. En fait, on l’était tous. On faisait des deux contre deux, les anciens contre les jeunes. Ils étaient plus costauds, ils compensaient par leur physique. C’étaient des gros tricheurs mais on était plus rapides et plus vifs. Je m’amusais à essayer de faire des petits ponts, de les dribbler car ils avaient du mal à se déplacer (rires). On aimait surtout bien les titiller. Ce côté décontracté, ça manque parfois. »