L’art de la mosaïque vu par Matthieu Luco.

Partager
dsc07128_copie.jpg

S’il y a bien un supporter rennais qui n’est pas insensible devant le nouveau maillot des Rouge et Noir, c’est lui. Matthieu Luco, carreleur de métier et partenaire du Stade Rennais F.C., perpétue l’art de la mosaïque à quelques kilomètres de Rennes. Rencontre avec le fondateur des Mosaïques de la Vilaine, entreprise située à L'Hermitage.



M.Luco, comment parvient-on à faire de la mosaïque son métier ?
C’est le hasard qui a fait les choses, la vie, les rencontres. J’ai passé un CAP puis un BP, je suis artisan carreleur depuis 2001. La passion pour la mosaïque a toujours été là. Je suis autodidacte. En vivre, ce n’était pas possible. Il y a deux ans, on m’a proposé de faire de la mosaïque pour le bistrot rennais « L’Arrivée ». J’avais quartier libre. Puis j’ai fait un tapis pour le concept-store Chérie Chéri à Rennes. Grâce au bouche-à-oreille, les clients ont suivi. C’était parti.


Combien de mosaïstes êtes-vous dans l’entreprise ?
Une quinzaine de salariés pour l’entreprise de carrelage « Luco & Bataller » et trois à la mosaïque pour « Les Mosaïques de la Vilaine ». J’ai embauché Alexis, un neveu, biologiste marin à la base. Il est revenu à Rennes et je l’ai pris avec moi dans l’entreprise de carrelage. Il a découvert la mosaïque et petit à petit il s’est mis à dessiner, créer, prendre la pince et voilà. Mon fils Tony est en apprentissage. Je ne les ai pas forcés (rires). Ils ont découvert le métier et sont devenus passionnés. C’est un vrai savoir-faire, il ne faut pas que ça disparaisse. On a beaucoup de projets à venir. La mode est à l’Art Déco actuellement, la mosaïque revient à la mode. C’est très intéressant.

dsc07120_copie.jpg

Il faut tout de même un certain talent pour pratiquer ce métier…
Oui et de l’inspiration. On s’inspire des mosaïques romaines et bien sûr des mosaïques de la famille Odorico qui est arrivée dans les années 1880 à Rennes. Quand on est né à Rennes, ça ne peut être qu’une référence. Quand j’étais petit, dans la cour d’école à L'Hermitage, il y avait de la mosaïque au mur. Comme je n’étais pas très bon à l’école, je regardais tout le temps en l’air. C’est un métier d’art. La différence avec les artistes de la région qui pratiquent la mosaïque, c’est qu’on ne mélange pas la mosaïque avec un autre matériau. Nous ne faisons pas de la création comme un artiste mais nous répondons à des demandes spécifiques. Nous ne sommes pas non plus dans la rentabilité, c’est un métier passion.


Ça dépasse alors le cadre du travail…
Je suis à l’atelier le samedi et le dimanche aussi, ce n’est pas toujours simple pour la famille (rires). Lorsque nous voyageons, c’est souvent pour y voir des œuvres. L’Italie, c’est un peu la Mecque. En France, il y a des créations auxquelles on ne peut pas s’attendre. On est très surpris. Nous sommes allés à Topola un été en Serbie pour y admirer une basilique de l’ex-Yougoslavie. Magnifique ! C’est inspirant. Tout est réalisable en mosaïque. Les mosaïstes le disent souvent, on n’aura pas assez d’une vie pour faire tout ce que l’on désirerait créer. La mosaïque, c’est ma vie, comme le Stade Rennais F.C., c’est mon club.


Justement, comment êtes-vous devenu supporter du Stade Rennais F.C. ?
Grâce à Adrien Hunou. Ma rencontre avec lui via des amis m’a fait aimer le foot. Je l’ai rencontré, il avait 16 ou 17 ans et j’ai été marqué par sa personnalité. C’est quelqu’un de très gentil et respectueux. J’ai commencé à le suivre petit à petit et je ne lâche plus le Stade Rennais F.C. depuis. C’est une rencontre qui m’a fait changer d’avis sur le football.


Comment trouvez-vous ce nouveau maillot hommage à Isidore Odorico ?
Je le trouve super beau. J’attends qu’Adrien dédicace les deux que l’on a au bureau. Ils sont vraiment réussis. C’est le plus beau maillot de la Ligue 1. Il renvoie une belle image de la ville de Rennes. Il va voyager à travers l’Europe, c’est super. C’est un maillot emblématique, beaucoup de gens n’imaginent pas que l’on a autant de chefs-d’œuvre dans les rues de Rennes.


dsc08745_copie.jpg

HOMMAGE À ISIDORE ODORICO

Cette oeuvre, réalisée par « Les mosaïques de la Vilaine » de Luco & Bataller Carrelage, partenaire du Stade Rennais F.C., représente les armoiries de la Ville de Rennes.

Il s’agit d’une reproduction à l’échelle 1/2 de l’ouvrage original réalisé en 1928 par les ateliers Odorico et situé à l’Hôtel de Farcy, (11, Quai Lammenais à Rennes).

Chaque carreau a été découpé à la main selon la technique du célèbre mosaïste Isidore Odorico (1893-1945) qui fut également joueur (de 1912-1914 puis de 1918 à 1925), dirigeant (de 1925 à 1931) puis Président (de 1931 à 1938) du Stade Rennais Université Club. En hommage à l’ensemble de son oeuvre, le Stade Rennais F.C. a souhaité que le phylactère portant la devise « À ma vie » soit complété par la mention “ À mon club ”.


---

Les Mosaïques de la vilaine
Instagram / Facebook : lesmosaiquesdelavilaine

Luco & Battaller
Instagram / Facebook : lucobataller


 

#ToutDonner