Une fois le coup de sifflet final d’un match donné, un autre exercice attend les joueurs, le passage devant les journalistes. Une partie du métier de footballeur difficile à appréhender et qui demande aussi de l’entraînement. Les joueurs du groupe espoirs se sont exercés mardi après-midi en compagnie de Pierre Ménès, invité par l’UNFP pour partager son expérience.
Quand vient l’heure de la confirmation sur les terrains, vient aussi celle de la médiatisation pour tous ceux qui espèrent un jour percer au plus haut niveau et briller devant les caméras. Plus à l’aise balle au pied que devant les micros, les Espoirs du Stade Rennais F.C. ont eu le droit mardi après-midi à un cours de media training. Suivis, questionnés, épiés, observés, les joueurs professionnels sont quotidiennement sollicités. Pour leur prodiguer les meilleurs conseils, un intervenant de choix en la personne de Pierre Ménès. Installé dans la salle de conférence de presse du Roazhon Park, le consultant du Canal Football Club s’est servi de sa longue expérience pour sensibiliser les joueurs.
Et la prise de parole ne s’arrête pas aux zones mixtes des stades. L’utilisation des réseaux sociaux demande aussi de la connaissance et de la vigilance. Chose que « Pierrot » connaît bien, lui qui est suivi par plus de 2,4 millions de personnes sur Twitter. Pendant presque deux heures, les joueurs et lui ont pu échanger longuement, sérieusement évidemment et bien sûr toujours avec une bonne dose d’humour.
INTERVIEW
Pierre, vous êtes venu au Roazhon Park pour partager aux Espoirs votre expérience des médias. Comment s’est passé ce moment ?
Je ne pensais pas que ce serait aussi enrichissant pour moi. J’ai été confronté à des jeunes un peu intimidés par ma présence au départ puis au fil des minutes ils se sont ragaillardis. C’était intéressant même si un petit peu abstrait car je ne les connais pas, je n’ai pas vu leurs matchs, je sais pas à quel poste ils jouent.
Mais vous avez vite détecté ceux qui étaient le plus à l’aise…
Il y a des choses qu’ils ont bien comprises, faire des phrases courtes, ne pas contredire le coach. Mais ce qui m’a frappé, c’est le regard de certains. Entre un regard fuyant et un autre perçant, c’est très différent. Ça se repère très vite.
Comme sur le terrain, l’expérience face aux journalistes n’est pas inné !
L’âge est important, tout le monde n’est pas Kylian Mbappé, né avec la maturité d’un mec de 35 ans. C’est aussi stupéfiant que ce qu’il fait sur le terrain. Hier j’ai vu des joueurs avec des personnalités différentes, des ambitions différentes et aussi des approches différentes de la communication.
Quels conseils leur avez-vous donnés ?
Il faut savoir garder son sang-froid face à n’importe quelle question et éviter les réponses banales. La franchise est essentielle et l’humour est primordial, ça peut désamorcer des bombes. Tous les joueurs de foot ne suivent pas forcément tous les matchs mais je les invite à être curieux sur tout.
La communication ne s’arrête plus dans les salles de conférence de presse désormais…
On ne peut pas aujourd’hui négliger l’importance des réseaux sociaux. Ça peut être un laboratoire pour travailler sa communication. Antoine Griezmann, Kylian Mbappé, Paul Pogba, Benjamin Mendy… ils ne font pas leur « com » par la presse mais via leurs réseaux sociaux. Pendant la Coupe du Monde, ils ont montré la super ambiance du vestiaire, ça donne une bonne image. Sur Instagram, c’est les yeux dans les Bleus en direct, tout le temps. C’est un grand changement. Mais sur les réseaux sociaux, on est pleinement responsable de ce que l’on envoie. Il est bon de faire vérifier ce que l’on publie.
Votre avis sur le Stade Rennais F.C. version 2018 / 2019 ?
C’est un club auquel je suis attaché de par mes origines bretonnes. C’est clairement un club qui travaille bien. On le voit à la Piverdière, il y a de très belles installations, encore plus belles depuis qu’Olivier Létang est arrivé. Il y a un superbe stade, avec du public. Il y a tout pour que ça marche mieux. J’ai trouvé que le club a fait recrutement ambitieux. Il tarde à porter ses fruits sur le terrain, même si le classement de Ligue 1 est très serré. L’arrivée de Jakob Johansson va permettre à Clément Grenier de jouer plus haut, ça peut changer beaucoup de choses. Quand Hatem Ben Arfa et M'Baye Niang auront retrouvé le rythme, ils pourront apporter tout ce que l’on attend d’eux.
