Raconte-moi Benjamin Bourigeaud : « la rage de vaincre »

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Benjamin Bourigeaud est un battant et il l’a démontré dans le derby. Auteur du deuxième but égalisateur face à Nantes, notre milieu de terrain revient sur ce moment où le Roazhon Park a chaviré. 9ème et dernier entretien de notre série « Raconte-moi ».



« Autour du groupe, tu ressens la passion du derby. Tu as envie de jouer. Personnellement, j’avais cette frustration de ne pas pouvoir débuter le match. Le coach a fait des choix et je les ai respectés. Je me suis préparé comme il fallait sur le côté du terrain pour être prêt au moment où le coach allait faire appel à moi. C’est en milieu, fin de rencontre, qu’il a décidé de me faire entrer. On était menés 1-0 et puis on revient dans le match grâce à Raphi’. Ça nous rebooste car on se dit qu’on n’a pas fait tous ces efforts pour rien. Surtout que dans un derby, il n’y a souvent pas beaucoup de buts. Ce sont des matches assez serrés et Nantes n’en prenait pas beaucoup à cette époque.

 

Je crie « Laisse ! ».

Après avoir pris le premier but, on a su rester mobilisés pour égaliser mais à la 80ème, Nantes marque et nous remet la tête sous l’eau. Ce but vient en fin de rencontre, ça met un coup derrière la tête mais une fois de plus, on n’a rien lâché. C’est ce qui a fait notre force. À 2-1 pour Nantes, le stade est chaud. Les supporters sont remontés à bloc et attendent de nous qu’on fasse chavirer le derby. Assez tardivement, on arrive à égaliser. À partir du moment où je suis rentré, j’ai donné le maximum. J’adore jouer ce type de match. J’ai été récompensé grâce au beau travail de Yann (Gboho) sur le côté et sa passe en retrait. Je vois que Flavien Tait est sur la trajectoire du ballon. Je crie « Laisse ! ». Il est assez proche de moi pour m’entendre malgré l’ambiance. Ensuite j’ajuste un plat du pied bien ferme pour la mettre en contre-pied du gardien.

 

on est bien chez nous…

Quand je marque, je pars en courant en montrant le blason du club pour dire qu’on est bien chez nous et que c’est nous qui allons gagner le derby. Puis je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête mais le poteau de corner a pris une claque. C’est la rage de vaincre dans une période où je suis peut-être un peu moins bien. Ça nous a permis de revenir dans un moment compliqué. On était sûrs de nous mais on ne voulait pas connaître une désillusion et perdre au Roazhon Park après la défaite à la Beaujoire. On a remis les pendules à l’heure.

 

une question de timing et d’intensité

C’est exactement le geste que je voulais faire. C’est une question de timing et d’intensité. Je fais le geste juste. J’ai encore pas mal de lucidité sur cette action car je n’ai pas joué tout le match. Peut-être qu’avec plus de fatigue, je ne faisais pas ce geste, je ne pourrais pas trop le dire. Ça vient tellement vite que c’est l’instinct qui parle. On est plus précis avec le plat du pied qu’avec le coup du pied. La trajectoire et la position du corps n’étaient pas appropriés pour que je fasse un coup du pied, ou alors il faut la prendre magnifiquement bien. J’ai fait le bon choix, ça a marché. 

 

c’était incroyable

On sentait que Nantes se voyait déjà gagner. Il y avait beaucoup de chambrage. On voulait les remettre à leur place. On leur a mis un coup derrière la tête puis on a enfoncé le clou. C’était un derby particulier. Cette fin tellement heureuse a généré beaucoup d’émotions, comme tout au long de la saison. À l’égalisation, le stade explose. C’était pire sur le dernier but de Raphinha, c’était incroyable.

 

Je donne tout peu importe le match.

En signant à Rennes, on m’a dit de cocher la date face au FC Nantes. C’est mon premier but avec le Stade Rennais dans un derby. J’ai vécu beaucoup d’émotions ici mais il manquait la joie de marquer dans ce genre de match, surtout avec cette fin incroyable. J’avais reçu beaucoup de messages de remerciement des supporters. J’essaie de faire mon travail sur le terrain du mieux possible. Il peut y avoir des périodes de moins bien mais j’essaie toujours de donner le maximum. Je donne tout peu importe le match.

 

Quand tu soulèves le Roazhon Park, c’est quelque chose.

Je suis un joueur de club. Je suis Lensois de formation, c’est mon club de cœur mais en optant pour le Stade Rennais F.C., j’ai choisi de m’engager à fond dans cette aventure. Je défendrai les couleurs Rouge et Noir du début à la fin quoiqu’il arrive. J’ai connu deux clubs qui me font avancer dans mon parcours de joueur et d’homme, qui me font vivre de grandes émotions. Rennes est aussi dans mon cœur. Quand tu soulèves le Roazhon Park, c’est quelque chose. Ça fait trois ans que je suis ici, on l’a retourné plusieurs fois, les supporters nous ont suivis. Ça donne envie de revenir au stade le week-end ».

 

 

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