Raconte-moi Gerzino Nyamsi : « quelque chose que je ne pourrai pas oublier »

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Souvenez-vous, c’était le 12 décembre dernier, soir d’Europe au Roazhon Park, Gerzino Nyamsi portait le brassard de capitaine face à la Lazio Rome. Première entrevue de notre série « Raconte-moi ».


« Je savais que j’étais censé jouer, on le savait un peu la veille. Par rapport au capitanat, je n’étais pas au courant jusqu’au jour même. Après la collation, lorsque l’on remontait dans nos chambres, j’étais avec le coach dans le couloir. Il me dit : « Tu vas le mettre de quel côté ? ». Je lui réponds : « Comment ça ? Je n’ai pas compris ». Il m’a montré le bras. Je savais que ça allait être une équipe jeune qui allait jouer, j’ai alors compris. Je me suis préparé mentalement. Ça ne m’a pas déstabilisé plus que ça. On jouait la Lazio et on savait que ça allait être difficile. Les Italiens cherchaient à se qualifier. On avait déjà une pression naturelle de jouer contre eux en Europa League. C’était une bonne pression. Le capitanat s’est ajouté. Je l’ai pris de la meilleure façon possible en me disant que c’était une bonne chose, que je devais aider l’équipe. J’avais le rôle de motiver les coéquipiers. On ne peut que bien le prendre, c’est un honneur.

" J’étais dans une période où je jouais très peu. "

J’avais déjà été capitaine en jeune. Je le mettais sur le bras gauche. Ça n’a jamais été quelque chose que j’ai cherché à avoir mais ça a été une fierté de le porter contre une grande équipe européenne. Je l’ai pris avec plaisir. Avant de savoir que j’allais avoir le brassard, je savais que je n’avais pas le droit de me louper. J’étais dans une période où je jouais très peu. C’était une opportunité de montrer ce dont j’étais capable. Je savais que je n’avais pas le droit à l’erreur mais ça ne m’a pas mis de pression supplémentaire.

Le coach Stéphan est un très bon formateur. J’ai bien reçu son message. J’ai compris qu’il y avait une confiance et une volonté de me faire avancer. C’est comme ça que je l’ai pris sur le moment. C’est une bonne expérience. Ça m’a donné envie de continuer à bosser pour faire plus. Avant la Lazio, ça faisait un moment que je n’avais pas joué. J’avais eu une opportunité de m’exprimer à Glasgow, c’était pas mal. J’étais rentré un peu avant à Angers. Dans la continuité, je me sentais bien physiquement. Je pense que le coach l’a vu et c’est pour ça qu’il m’a aligné.

Pendant le match, je suis allé voir l’arbitre suite à des petits accrochages pour expliquer les situations, dire que ce n’était pas mal intentionné quand c’est nous qui avions fait la faute. C’était des échanges en anglais. Je ne suis pas bilingue mais je me suis débrouillé.

" En tant que Breton, c’est un beau symbole. "

Une victoire reste une victoire (2-0). Certes il n’y avait pas la qualif’ au bout mais mentalement, ça a fait du bien aux joueurs et au public. Je l’ai ressenti, les supporters nous ont soutenus. Ils savaient que l’on n’allait pas se qualifier mais pour l’honneur ça fait du bien d’avoir une victoire face à la Lazio, une des équipes qui marquait le plus de buts en Serie A, qui était en haut du tableau. Avoir été capitaine contre eux, c’est quelque chose que je ne pourrai pas oublier. En tant que Breton, c’est un beau symbole.

J’ai pu garder le brassard. J’avais en tête de le garder. J’ai demandé à l’intendant, il a dit oui. J’ai eu beaucoup de messages d’encouragement d’amis, de proches, de la famille dont plusieurs membres étaient présents au match. C’était une fierté pour eux, c’était des messages d’encouragement et de force pour que je puisse continuer à avancer. Malgré le fait que j’ai peu joué dans la première partie de saison, j’ai vu ça comme un geste qui m’encourageait de continuer à travailler. J’étais sûrement méritant dans cette période. Mentalement, ça m’a donné un petit boost. De toute manière, on ne va rien lâcher. En attendant le brassard est dans ma chambre, pas encore dans un endroit précis dédié aux trophées car je n’en ai pas tellement mais je le garde avec les autres objets souvenirs que j’ai eus en jeune. » 



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