Grégory Gaillard : « On ne fabrique pas des bodybuilders »

Préparateur physique du groupe professionnel, Grégory Gaillard est un acteur essentiel durant la préparation d’avant-saison. Sa mission : permettre à Christian Gourcuff de disposer de joueurs au top de leur forme.

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Grégory, la musculation est une étape indispensable avant la reprise du championnat ?
Ce n’est pas quelque chose que le staff veut systématiser. Durant la saison, on s’intéressera à l’individualisation. Lors de la première semaine, on a fait un test de musculation pour chaque joueur afin de connaître leurs capacités maximales. On pourra donc construire des cycles de travail en fonction des besoins des joueurs. En ce qui concerne la musculation, on se concentre aujourd’hui sur le haut du corps car le reste (bas) est déjà beaucoup sollicité sur le terrain. Quand on parle de musculation, on pense souvent fonte et barre. On le voit plus comme un travail de gainage, un travail de prévention musculaire pour éviter les blessures à répétition, sans oublier un vrai travail d’individualisation en fonction des faiblesses de chaque joueur. Il s’agit donc plus de renforcer un compartiment musculaire plutôt que de travailler sur la force et l’explosivité.
Il faut s’adapter à chaque période. En cette période de préparation, il faut anticiper les choses, notamment en ce qui concerne les blessures. On ne fabrique pas des bodybuilders qui une fois sur le terrain n’avancent plus. Notre travail est lié à la performance terrain.

Les joueurs disposent de l’un des plus belles salles de musculation de la région rennaise !
La salle est bien adaptée aux besoins. On l’a un peu réaménagé afin de changer l’univers. Les joueurs qui sont là depuis trois ou quatre ans connaissaient toujours la même configuration de salle. Nous avons donc souhaité créer plusieurs espaces : cardio, musculation du bas et du haut, gainage, etc. On s’est aussi doté d’équipements supplémentaires avec des appareils récents. L’objectif étant d’intéresser le joueur. On attend par exemple un rameur, un vélo elliptique et puis un tapis légèrement courbé qui permet une attaque de pied beaucoup plus importante (les tapis habituels étant plats).

Un nouvel entraîneur est arrivé, comment t’adaptes-tu à ses attentes ?
Son expérience parle pour lui. Il a un panel d’exercices et de situations qu’il maîtrise. On est beaucoup dans l’échange. Chacun sait à quel moment il doit intervenir. Il n’est pas du tout fermé à ce qu’on lui propose des exercices différents, tant que l’on reste dans la thématique qu’il recherche. Aujourd’hui, on est encore dans la découverte, cela ne fait que deux semaines. Mais c’est quelqu’un de très ouvert, dans l’échange, le dialogue. Ça se passe très bien.

En ce qui te concerne, il s’agit de ta première saison pleine en tant que préparateur ?
Je suis arrivé le 15 janvier dernier dans une saison qui avait déjà bien démarré. Là, j’ai un travail très important en cette période estivale, on a les joueurs du début jusqu’à la fin de la préparation. C’est un moment où nous sommes proches des joueurs. Ils sont dans l’effort, on les fait souffrir mais on est aussi là pour les encourager et les soutenir. On découvre encore plus les joueurs dans cette période. L’année dernière, je n’avais pas les tenants et les aboutissants pour pouvoir bien travailler avec chaque joueur. C’est l’intérêt d’un travail d’individualisation dès le début de la préparation estivale. On connaît les joueurs, leurs points forts, leurs difficultés.

Les questions météorologiques sont-elles favorables ?
C’est vrai qu’il n’y a pas la chaleur. Je pense que les joueurs préfèrent une préparation ensoleillée. Ça donne une énergie supplémentaire. Malgré tout, on a une température idéale, fraîche, utile pour la récupération. J’ai connu des étés où l’épuisement venait plus des conditions climatiques que de la charge d’entraînement car il était impossible de récupérer. Le sommeil était difficile à trouver avec la température. Pour l’instant, les joueurs peuvent dormir sans problème. La sieste est possible car il ne fait pas chaud. Pour autant, il faudrait un juste milieu. On n’a pas l’impression d’être dans une préparation estivale… Pour moi c’est aussi quelque chose d’important et j’espère qu’en allant à Dinard dimanche, le soleil sera au rendez-vous. C’est mieux pour l’humeur du groupe !