Malo Verbeke, un exemple de patience et de combativité.

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Certains se seraient précipités, d’autres n’auraient pas accepté la rechute et auraient probablement tout plaqué. Lui a décidé de s’accrocher et de se battre pour retrouver son niveau. Après plus d’un an d’inactivité footballistique, Malo Verbeke a rejoué le dimanche 8 avril avec la DSE, l’équipe C du Stade Rennais F.C., face à Lannion (4-1). Face à la TA Rennes, dimanche dernier, il a inscrit son premier but cette saison. Pour vous, il raconte son parcours et son histoire.

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« JE REVIENS DE LOIN »

« Je suis arrivé au Stade Rennais F.C. en poussin. J’ai participé à une détection, j’ai eu la chance d’être retenu. Je voulais devenir footballeur professionnel comme tous les jeunes de mon âge qui jouaient au foot. Je me suis donné les moyens de réussir, j’ai gravi les étapes une à une jusqu’au « Groupe Espoirs ». Les deux dernières ont été les plus dures footballistiquement parlant. J’ai cumulé les pépins physiques dus à ma croissance tardive. Je suis rentré au Centre de Formation, je mesurais 1m60 quand mes coéquipiers faisaient déjà pratiquement tous 1m80. J’étais « un pin’s ». J’avais presque deux ans de retard sur les autres. Ce retard, mon corps me la fait payer parce que j’encaissais des charges de travail qui n’étaient pas adaptées à ma morphologie. C’était comme si je m’entrainais avec des joueurs qui avaient deux ans de plus que moi. Mon corps n’a pas supporté, ce qui m’a causé de multiples coups d’arrêt au court de ma formation. »

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CARISPORT 2015, LE DÉBUT DES ENNUIS

« Je débutais ma deuxième année en U19. La préparation avec le groupe Espoirs s’était super bien passée, j’avais de bonnes sensations. Avec le groupe U19, on a joué le tournoi de Carisport. Face à Montpellier, je commence titulaire, le coach allait me sortir et sur un ballon anodin, je tacle et dans la chute, mon adversaire direct emporte ma jambe et je me fais une déchirure du psoas (un muscle situé à hauteur de la hanche). Au départ, je partais pour 3-4 semaines d’indisponibilité. Quand je reprends l’entrainement, je ressens toujours une gêne dans cette zone. Je multipliais les examens, puis un jour j’ai passé un artro-scanner et c’est à ce moment-là qu’on a trouvé quelque chose. J’avais déjà perdu six mois de football entre-temps, je suivais un programme de réathlétisation. Quand je courais dans l’axe ça se passait bien mais dès qu’il était question de faire des changements d’appui… »

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JANVIER 2016, RETOUR À LA COMPÉTITION PUIS LA RECHUTE

JUIN 2016 - PREMIER PASSAGE SUR LE BILLARD

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« Je prends le temps de revenir à mon niveau. Début décembre 2015, j’enchaine les entrainements, je ne ressens pas de douleurs. Il y a les vacances, je coupe et puis coach Stéphan me convoque pour la Gambardella à Lorient. J’avais joué 30 minutes. Ça c’était bien passé. La semaine suivante, on part s’entrainer sur la plaine. Contexte difficile, il fait froid, le terrain n’est pas en très bon état et sur un appui, j’ai ressenti une vive douleur à la hanche. Je savais que ça ne servait à rien de forcer. Je me suis arrêté. Un chirurgien à Nantes m’a donné son feu vert pour opérer. Je suis passé sur le billard le 8 juin 2016. Entre l’annonce de la date de l’opération et l’opération, j’ai compensé sur l’autre jambe et j’ai commencé à avoir les mêmes douleurs de l’autre côté. Pour moi c’était normal. »

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JUIN 2016 - UNE BONNE ET UNE MAUVAISE NOUVELLE

OCTOBRE 2016 - DEUXIÈME OPÉRATION

« La nuit qui a suivi l’opération, je n’ai pas bien dormi. J’avais bougé, je l’avais signalé au chirurgien qui m’a ensuite fait faire une radio de contrôle. J’en ai profité pour lui indiquer que j’avais mal à l’autre jambe. Je n’ai pas eu le résultat dans la foulée, je suis rentré chez moi. Trois jours après, le Docteur Le Coq m’annonce qu’il a une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne c’était qu’à droite rien n’avait bougé, la mauvaise c’est qu’à gauche tu as la même chose qu’à droite. Tu te dis alors que tu vas être tranquille, finalement non. Les douleurs persistaient à gauche. On a convenu d’opérer à nouveau. J’ai été opéré au bout de trois mois alors qu’en temps normal il faut un lapse de temps de six mois. J’avais gagné trois mois. » 

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JUIN 2016 - JANVIER 2017. HUIS MOIS DE REPOS FORCÉ ET D’INCERTITUDE

« Pendant un mois je suis resté enfermé chez moi. Après la première opération, il y avait l’Euro alors le temps passait plus vite. Mi-octobre, après la seconde opération, j’ai trouvé le temps long. J’en ai profité pour bosser mes cours. Fin novembre, début décembre, j’ai débuté un programme de réathlétisation. Les premiers mois c’était l’enfer. Physiquement, je repartais de zéro. Au bout de trois mois, j’ai repris la course. J’appréhendais, je me disais « est-ce que je vais savoir encore courir ? Vais-je boiter ? Quel va être mon niveau par rapport aux autres ? ». J’ai commencé à ressentir à nouveau de petites douleurs. Au fond dans ma tête, je n’y croyais plus. J’ai la chance d’avoir été bien entouré que ce soit par ma famille, les joueurs et les coachs. »

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LA FAC COMME ECHAPPATOIRE, LE CFF POUR GARDER CONTACT

« Aller voir les matchs m’a permis de garder un contact direct avec le foot et comme le CFF, c’était un moyen aussi d’anticiper. Je ne savais pas si je pouvais reprendre. J’en avais parlé avec Landry (Chauvin), il m’a dit que j’avais « la fibre » pour devenir éducateur. J’ai postulé, j’ai passé trois diplômes cette année. Si tout se passe bien je passe le BMF l’année prochaine. C’est devenu un objectif personnel mais tant que je pourrais jouer j’en profiterais. »

« Aller étudier à l’université me permettait de sortir de l’atmosphère foot. C’était aussi l’occasion de côtoyer d’autres personnes. J’ai passé quasiment 300 jours à la Piverdière, voir les autres partir à l’entrainement chaque jour ça fait mal. Parfois j’arrivais plus tard pour ne pas les voir arriver à l’entrainement. »

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FÉVRIER 2017. L’HEURE DE LA REPRISE A SONNÉ

9 AVRIL 2017. PREMIER MATCH OFFICIEL AVEC LA « DSE »

23 AVRIL 2017 - PREMIÈRE TITULARISATION ET PREMIER BUT

« Retoucher le ballon, ça m’a fait un bien fou. Tu as l’impression que tu as des sensations qui reviennent mais en même temps, tu sens que tu n’as pas toutes les capacités. Je ne me fixe plus d’objectif. J’espère que mon corps me laissera tranquille. Pouvoir enchainer les entrainements, prendre du plaisir sur le terrain, jouer des matchs, gagner des matchs… »