Préparation physique : suivez les conseils du Doc

Vous êtes amateur de foot ou de sport en général, la préparation d’avant-saison est une période à ne surtout pas négliger avant d’entamer une saison sportive. Le docteur Rufin Boumpoutou nous livre son expertise

Partager
img_5962.jpg

Quels sont les objectif de la préparation physique ?
« La préparation physique est la période la plus importante d’une pré-saison. Elle permet aux joueurs de se préparer, d’augmenter leur potentiel athlétique, physique et mental avant d’entamer une saison. C’est à ce moment-là qu’on va essayer de choquer le corps en mettant en place des exercices qui vont entraîner un certain nombre d’adaptation à l’organisme pour qu’il puisse pouvoir répéter ce type d’effort pendant longtemps. »

Qu’est-ce qu’une bonne préparation d’avant-saison ?
« Tout d’abord, il y a le travail dit d’aérobie. Une bonne préparation doit comporter un travail cardio-respiratoire bien dosé. On va chercher à améliorer les capacités du cœur et des poumons à pouvoir supporter les efforts. Il faut que les joueurs soient endurants, qu’ils puissent répéter les courses sur le long terme. A cela s’ajoute un travail visant à améliorer la vivacité (qualités musculaires, mentales et cardiaques). Ces qualités athlétiques peuvent être travaillées en mettant en place des séances de football spécifiques (préparation physique intégrée). C’est d’ailleurs le mode de préparation physique le plus conseillé dans le milieu du football. Il s’agit de privilégier le travail sur le terrain plutôt qu’en salle. »

Quels types d’exercices préconisez-vous ?
« En plus de ce qui se passe sur le terrain et notamment du travail footballistique, le travail athlétique doit être basé sur des exercices visant à améliorer la vitesse de course en plus de la force (puissance). Ces exercices sont réalisés en se basant sur les résultats de tests facilement réalisables tels que le test VAMEVAL et les tests de vitesse ou de force explosive. Il faut retenir que les qualités aérobies sont très importantes sur le plan footballistique et sur le plan de la récupération. »

 

img_6571_copie.jpg

Quelles sont les blessures les plus récurrentes ?
« Des blessures musculaires mais aussi tendineuses. Quand la préparation est mal réalisée avec peu de travail athlétique, on peut avoir un système musculaire qui n’est pas assez oxygéné, qui manque de souplesse et donc qui s’expose plus facilement à la blessure. La période estivale est très importante et doit être très bien gérée. Il faut respecter son corps. »

L’erreur à ne pas commettre : multiplier les efforts en ayant ne serait-ce qu’une petite douleur. Il est préférable de s’arrêter deux/trois jours que de forcer sur un système qui commence à souffrir.

Quelles sont les clés d’une bonne récupération ?
« Il existe deux types de récupération, celle dite « physique » qui se résume en trois points : le repos, une alimentation équilibrée et un bon sommeil. L’organisme va se modifier au repos, il ne se modifie pas pendant la période de travail. Il y a également les mesures physiques tels que le massage qui permettent de travailler sur les tensions musculaires et tendineuses. La seconde est la récupération dite « mentale ». C’est faire une activité qui sort du cadre sportif, par exemple passer des moments en famille, se promener aux bords de mer… l’objectif étant de s’aérer l’esprit. »

Un mot sur la nutrition. Y-a-t-il des produits à éviter ? Lesquels sont bénéfiques ? 
« Ce qui est important c’est d’avoir une alimentation équilibrée à base de protéines, de glucides et de lipides. Une alimentation classique doit être suffisante. La notion de cinq fruits et légumes par jour ne doit pas être négligée. Il est bon d’alterner viande rouge et viande blanche, avec une priorité sur cette dernière qui est plus facile à digérer. Maintenez un rythme alimentaire normal. Les suppléments et compléments alimentaires n’ont pas de place systématique dans l’alimentation du footballeur y compris de haut-niveau. »

 

img_6226.jpg

Bain d’eau froide ou d’eau chaude pour la récupération ?
« Ce ne sont pas les mêmes objectifs. Le froid va être utilisé pour favoriser l’augmentation de la circulation sanguine une fois de retour à température normale. Le principe est de choquer l’organisme en le confrontant à une température froide qui va ralentir la circulation sanguine. Les bienfaits se font sentir dans les minutes qui suivent le bain froid. Le chaud a plutôt des vertus décontracturantes, c’est-à-dire que l’eau chaude va détendre le système musculaire. Son utilisation est déconseillée lorsqu’il y a un hématome ou une possible lésion musculaire car l’exposition dans l’eau chaude peut favoriser un saignement plus important, privilégié alors l’eau froide, cela marche aussi pour une entorse. »

Est-il bon de faire du sport sous de forte chaleur ?
« Il faut faire très attention aux fortes chaleurs puisque cela peut engendrer des problèmes liés à la déshydratation, par exemple des blessures tendineuses, mais aussi à la température corporelle mais aussi à l’élévation de la température corporelle liée aux fortes chaleurs. Pour les personnes qui ne sont pas habituées à s’entraîner sous la chaleur, ne vous forcez pas à y aller. Il faut savoir annuler ce qui était prévu et ne pas prendre de risques inutiles. »

Le conseil : quand il fait chaud, privilégiez des séances tôt le matin (8h-9h) ou ou en toute fin de journée (18h-19h)

L’hydratation se fait-elle avant, pendant ou après l’effort ?
« Il faut boire assez régulièrement lorsqu’on fait du sport avant, pendant et après l’effort. On conseille de toujours avoir une petite bouteille d’eau avec soi. »

 

img_6128_0.jpg