Timothé Nkada : « je ne me suis jamais laissé « écraser » par la blessure »

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Un titre, une phrase qui en dit long sur le parcours et la force de caractère du jeune Timothé Nkada, victime la saison dernière d'une fracture de péroné. Ce minot franco-camerounais de 17 ans, originaire des Hauts-de-France, passé par le centre de pré-formation de Liévin fait partie des jeunes attaquants prometteurs de l’Académie Rouge et Noir. Arrivé en juillet 2014 en Bretagne, il a effectué cette saison ses débuts en CFA en octobre dernier. Il a inscrit son premier but avec la réserve du Stade Rennais F.C. en Janvier face à Cholet (victoire 1-0).

Timothé, attaquant de la génération 1999, aujourd’hui avec le groupe Espoir. Timothé Nkada est-il un garçon pressé ?

« (rires), Je suis patient. Je prends tout ce qu’il y a à prendre en profitant un maximum de l’instant présent. J’étais surclassé dans la catégorie U16 quand j’étais au Pôle Espoirs de Liévin, sinon j’ai toujours joué dans ma catégorie d’âge. »

Peux-tu nous rappeler ton parcours ? Comment es-tu arrivé au Stade Rennais F.C. ?

« J’ai commencé le football à 7 ans dans le club de ma ville, Faches-Thusmenil. J’ai ensuite rejoint l’US Lesquin quand j’avais 10 ans, j’y suis resté jusqu’à mes 14 ans avant de jouer pour le club de Marcq-en-Baroeul. Puis je suis passé le Pôle Espoirs de Liévin avant de poser mes valises en Bretagne. Je suis venu à plusieurs reprises faire des stages à la Piverdière. Le fait d’avoir pu vivre en immersion au centre de formation m’avait bien plu, je m’y voyais. »

Depuis le mois d’octobre, ton nom apparait sur chaque feuille de match de la réserve. Tu t’attendais à évoluer à ce niveau en début de saison ? Ça faisait partie de tes objectifs de grapiller du temps de jeu en CFA ?

« Non pas du tout. Il y a encore un an je reprenais la course, je refoulais les terrains après une grave blessure. Lorsque « coach Stéphan » m’a convoqué pour la première fois avec la CFA, je ne m’y attendais pas. À aucun moment je m’étais dit « cette année je vais jouer en CFA ». Je prends étape par étape, je ne me prends pas la tête à me dire où est-ce que je joue ce week-end. Je ne fixe pas d’objectif d’équipe. Peu importe la catégorie dans laquelle j’évolue, j’essaye d’être le plus performant. »

Les événements se sont vite enchaînés pour toi. Première apparition face à Lorient, un premier but. Raconte-nous.

« Jouer au Moustoir, c’était terrible (rires). On avait fait une excellente opération au classement. On avait pris la tête du groupe devant Bergerac. Puis face à Cholet, un match assez fermé, le coach me fait entrer en toute fin de match, il y avait 0-0. Je prends la profondeur et frappe à ras-de-terre. Il y avait beaucoup d’émotions. C’est un but que je n’oublierai pas. »

14 buts, 8 passes décisives en 26 matchs. Tu t’es fixé des objectifs individuels pour cette fin de saison ?

« Je ne me fixe aucune limite. Marquer le plus de buts, délivrer un maximum de passes décisives c’est la priorité de n’importe quel attaquant. C’est ce que j’essaye de faire à chaque apparition. »

Comment juges-tu la saison de cette équipe ?

« On est bien. Le groupe vit bien. Il y a une bonne ambiance, c’est le cocktail parfait pour être performant et réaliser de belles choses. Aujourd’hui on est en tête du championnat, malheureusement, on ne peut pas monter mais terminer à la première place serait une très grande satisfaction. »

L’an passé tu as connu une grave blessure, tu es revenu à temps pour disputer les Play-off U17. Comment as-tu géré cette période ?

« Ça a été un choc, un vrai coup d’arrêt parce qu’à cette période de l’année j’étais en pleine progression. Je sortais d’une bonne saison « d’intégration », la pré-saison avec les U17 Nationaux s’était bien passée. On avait remporté le tournoi de Quevilly. Le coach Bourdeau m’avait convoqué pour jouer en U19 Nationaux. Les voyants étaient au vert et se voir plâtrer, éloigner des terrains une nouvelle fois était dur à accepter les premières semaines. (ndlr : Lors de sa première saison en Stade Rennais F.C., il a eu un problème de genou lié à la croissance). Mais, je ne me suis jamais laissé « écraser » par la blessure. Aujourd’hui, je relativise plus facilement l’échec et par conséquence je profite plus lorsque je suis sur le terrain et en bonne santé. »

 

Est-ce qu’après ces « accidents » tu fais plus attention à ton corps ?

« Je faisais déjà beaucoup attention. Les notions de récupération je les ai acquises très tôt en prenant notamment exemple sur mes parents qui étaient d’anciens athlètes de haut niveau et qui m’ont rapidement appris les bons gestes. Au pôle de Liévin, je m’étirais déjà tous les soirs, je pensais à m’hydrater régulièrement. Ce qui a changé c’est sur le terrain. Je profite de chaque instant car j’ai pris conscience que tout pouvait s’arrêter du jour au lendemain. »

Tu faisais partie de l’aventure Gambardella. L’élimination récente face à Lorient a-t-elle été évacuée ? 

« Après coup, il y a beaucoup de frustration. On espérait faire une belle campagne. Personnellement j’ai beaucoup appris de cette défaite. Il faut s’en servir positivement. Si on va au bout de ce championnat, qu’on se qualifie pour les Play-offs, on pourra dire que la saison a été bonne malgré cet échec. »

Il y a quelques mois tu as prolongé ton contrat avec le Stade Rennais F.C…

« Je suis très heureux et fier de poursuivre l’aventure avec mon club formateur. C’est une belle marque de confiance. À moi de tout faire pour retourner cette confiance envers les coaches. Fouler la pelouse du Roazhon Park c’est un objectif qui me tient à cœur. Partir sans avoir joué une minute dans ce stade que je vois tous les jours serait une grande déception pour moi. »