Né à Marrakech, profil défensif modelé à la réputée académie Mohammed VI, Abdelhamid Aït Boudlal a atterri à Rennes en juin 2024 auréolé du statut de promesse du football marocain. Régulièrement appelé avec la sélection U17 dont il fut 16 fois capitaine en 17 matchs puis en U20, Hamid a vu sa progression s'accélérer. Mis en confiance par un prêt réussi à Amiens lors de la seconde partie de la saison 24/25, le droitier d'1 mètre 90 a fait ses débuts en Ligue 1 face à Marseille et depuis la 9e journée, il s'est imposé dans le système Rouge et Noir. Seulement freiné par sa suspension pour accumulation de cartons jaunes sur la pelouse du Paris FC.
Buteur face à Nice et Monaco, passeur décisif contre Strasbourg, le Rennais se distingue, puissant dans les duels et tranchant balle au pied, capable de fendre le rideau adverse. L'art du rebond après un commencement de championnat miné par son rouge et une douleur aux adducteurs. Walid Regragui, qui l'avait déjà convoqué sans le faire jouer, l'a officiellement lancé le 18 novembre. 9 minutes à l'occasion d'un succès sur l'Ouganda, 4-0, suffisantes au bonheur du Lion de l'Atlas, lequel voit sa montée en puissance se poursuivre en étant placé dans la liste des défenseurs pour la CAN, attendu par tout le continent. Brillant lors du Mondial 2022, les Marocains rêvent d'un succès à domicile, il faudra d'abord franchir l'épreuve des poules aux côtés des Comores, du Mali et de la Zambie. Avant l'entrée en lice du Maroc, dimanche 21 décembre au stade Prince Moulay Abdellah de Rabat, le défenseur se raconte.
Les joies de la sélection
« J’étais avec l’équipe au déjeuner lorsque j’ai appris ma sélection, j’ai surtout ressenti beaucoup de fierté et cela me donne de la confiance pour continuer à travailler. Le coach Habib m’a dit que je le méritais. J’ai d’abord appelé mon père et ma femme. Ma famille sera présente aux matchs, c’est incroyable. Quand je suis arrivé au Stade Rennais (en 2024), je n’aurais jamais imaginé participer à cette édition. Jouer pour l’équipe nationale, c’est mon objectif depuis l’Académie Mohammed VI. Le fait de jouer en Ligue 1 avec Rennes était une bonne étape pour être visible aux yeux du sélectionneur. Représenter mon pays est un rêve. C’est exceptionnel de jouer cette compétition à la maison sur une telle terre de football. »

Son évolution à l'Académie Mohammed VI
« Je suis entré à Mohammed VI en 2018 à l'âge de 12 ans. C’était un fonctionnement progressif, avec un changement de coach chaque saison pour chaque génération, et des matchs le week-end face à d’autres équipes du pays. Mon recrutement ? Je jouais avec l’école à Marrakech, un ami que je connaissais a vu un match et il m’a parlé de l’Académie. J’ai fait trois jours de tests à Rabat puis j’ai été recruté. L’adaptation a été difficile, j’ai pleuré forcément au début en étant loin de ma famille. J’ai choisi Rennes ensuite, en 2024, parce que c’est un club important du Big 5, connu pour offrir des opportunités aux jeunes joueurs. »
Son lien avec le SRFC
« Nayef Aguerd est un exemple pour moi. Je l’ai rencontré lorsqu’il revenait nous voir à l’Académie et j'ai suivi ce qu’il faisait à Dijon puis à Rennes. Je regardais ses matchs donc je connaissais le Stade Rennais. D'ailleurs, il m’a dit beaucoup du bien du club comme Youssouf Hadji (NDLR : 73 matchs en Rouge et Noir), qui fait partie du staff de la sélection U20. J'ai ressenti le soutien des supporters et du staff, cela m'a beaucoup apporté depuis mon arrivée en Bretagne. »
En Ligue 1, c’est technique, expérimenté, mais la N3 ce n’est vraiment pas facile. J’ai dû beaucoup travailler pour progresser, épurer mon jeu, faire moins de fautes.
Progression entre Rennes et Amiens
« J’ai découvert un univers différent en commençant avec la N3 et c’était dur (rires). En Ligue 1, c’est technique, expérimenté, mais la N3 ce n’est vraiment pas facile. J’ai dû beaucoup travailler pour progresser, épurer mon jeu, faire moins de fautes. L’agressivité est un atout que je dois utiliser différemment, j’essaie d’être meilleur dans la lecture pour faire moins de fautes parce que j’en faisais beaucoup au début. Comme face à Marseille lors de mon premier match en Ligue 1. Je préfère aussi défendre debout, c’est risqué de se jeter notamment dans la surface. Le prêt à Amiens a été bénéfique. La Ligue 2 est un championnat difficile avec beaucoup de duels. J’ai apprécié mon passage là-bas avec le coach Omar Daf, qui m’a permis d’évoluer. »

Les forces du Maroc pour la Coupe d’Afrique
« C’est un groupe expérimenté, très soudé avec beaucoup d'éléments habitués à l’Europa League, à la Ligue des Champions et qui étaient du parcours en 2022, jusqu’en demi-finale de la Coupe du Monde. C’est exceptionnel pour moi d’être avec des joueurs comme Nayef, Achraf Hakimi, Romain Saïss… Lors du dernier rassemblement, ils m’ont donné beaucoup de confiance pour être serein quand je suis entré face à l’Ouganda. J’ai aussi été marqué par les mots du coach Regragui, il m’a dit de continuer à travailler pour être le futur de la sélection. »