Eddy Capitaine, enfant de la Vilaine estampillé SRFC !

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Épisode 2/6. Par amour du Stade Rennais F.C. et du football, ils déploient leur énergie pour les jeunes de l’Académie. Dans l’ombre des éducateurs, les bénévoles sont une pierre de plus dans l’édifice de la progression et de l’épanouissement des jeunes. Le Roazhon Park, la Piverdière et les bords de Vilaine forment son port d’attache. Lui, c’est Eddy Capitaine, dirigeant chez les U14.

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Dans sa boite à souvenirs, il y a des dédicaces, des photos, des licences... Depuis son plus jeune âge, Eddy a le SRFC dans le sang. Après avoir tapé ses premiers ballons au cercle Paul Bert Villejean, il rejoint le Stade Rennais F.C. où il commence chez les Pupilles. « J’ai joué treize ans au Stade Rennais F.C. J’ai fait toutes les catégories jusqu’en seniors, en PH, DRH et DSR à l’époque, jusqu’à mes 20 ans » précise ce père de famille originaire de Rennes. « Je jouais en 8. J’aimais bien donner de bons ballons. Il m’arrivait de mettre deux ou trois petits ponts dans un match. Une fois que ça c’était fait, je pouvais faire une bonne transversale » sourit-il.

Lorsqu’il n’est pas sur le terrain à défendre ses couleurs, il est le long de la ligne de touche au stade de la route de Lorient en tant que ramasseur de balles à renvoyer les ballons de ses idoles qu’il côtoyait déjà la semaine. « À l’entraînement, le mercredi après-midi, c’étaient les pros qui nous entraînaient » sur ce terrain « en pente, gorgée d’eau l’hiver, moitié terre, moitié pelouse » au pied de la tribune ville de Rennes. « J’ai eu Alain Rizzo, Jean-Yves Kerjean et Hervé Guermeur comme entraîneurs par exemple » Grâce à son papa, Pierre, Eddy vivait pleinement sa passion pour son club. « Mon père était aussi dirigeant au Stade Rennais. Il s’est occupé du foyer de la section amateurs. » Après les matchs des pros, Eddy parcourait le long tunnel pour rejoindre les vestiaires et « récupérer les morceaux d’élasto, tout ce qui traînait, les crampons aussi. J’ai eu le maillot de Laurent Pokou mais il a été bouffé par les mites entre deux déménagements. » regrette celui qui tentait de le mimer. « C’était un grand Monsieur ! On l’imitait, avec son chapeau, sa ceinture blanche au niveau de la taille, on faisait pareil ».

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« Le lundi soir, il y avait les réunions de la section amateurs »
, cela perdure toujours aujourd’hui. « J’accompagnais mon père, je gardais ma tenue de foot et j’allais voir les aspirants stagiaires qu’entraînait Alain Jubert. En fin de séance, à dix minutes de la fin, il me disait, "Viens jouer avec nous".Eddy ne se faisait pas prier. Nostalgique de cette enfance insouciante bercée par le SRFC, il se souvient aussi de ces « levers de rideau au stade de la route de Lorient, devant 2.000 ou 3.000 spectateurs, c’était fabuleux. »

Sa carrière de jeune joueur amateur derrière lui, Eddy entame celle du labeur, dans la boulangerie industrielle pour commencer, puis en tant que chauffeur routier. Le soir, quand il rentre, le regard se porte toujours sur le Roazhon Park, où il est aussi abonné. « J’ai habité Cintré quelques années puis ma femme voulait revenir sur Rennes. J’ai dit OK mais ce sera route de Lorient. J’ai acheté un appartement il y a cinq ans près du stade, j’ai revendu, j’ai traversé la Vilaine et j’ai acheté une maison de l’autre côté. » N'allez pas chercher d’explications. « J’ai besoin de ça, j’ai besoin d’être proche du stade, je ne sais pas pourquoi. »

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La transmission et le respect de l’institution

Comme le Président ou l’entraîneur de l’équipe professionnelle, les dirigeants de l’Académie sont les garants des valeurs du Stade Rennais F.C. Depuis 1999, il s’évertue à transmettre sa passion, le respect des couleurs et des adversaires. « Il ne faut pas faire n’importe quoi. Quand on se déplace en match ou en tournoi, on a une image à respecter. Le Stade Rennais F.C. est toujours bien perçu » se satisfait Eddy, aujourd’hui dirigeant chez les U14, avec son collègue et ami Florent Quéméré, après avoir encadré les U11, U12 et U13. « Une fois, au tournoi de Limonest, nos joueurs U11 et U12 ont donné leurs affaires aux enfants du coin, tee-shirts, vestes d’entraînement... » Une initiative altruiste prise par les joueurs eux-mêmes, une récompense inattendue pour Eddy. « J’ai été très surpris. J’ai dit chapeau ! »

Passionné, investi, dévoué, Eddy prend les choses à cœur. « Quand je vois Gerzi’ (Nyamsi), qui est un type fantastique, louper une passe en match, ça me travaille, je ne suis pas bien. On est malheureux quand ils font un mauvais match. Voir l’évolution des jeunes, j’adore ça. Je suis toujours les prestations de Nicolas Janvier à Vitória Guimarães par exemple. Après le temps que l’on a passé avec eux, de les avoir aidés un petit peu quand ça n’allait pas bien et de les voir jouer plus tard, c’est gratifiant. »  

Bien sûr, depuis 1999, le football a changé, les clubs professionnels se sont structurés, leur centre de formation aussi. « Si je pouvais rajeunir… Qu’est-ce que j’aimerais jouer au Stade Rennais aujourd'hui et être à leur place ! Il faut voir les entraînements, c’est top. Le suivi des joueurs tant sur le plan scolaire que sportif, c’est impressionnant. Il y a maintenant des entraîneurs des gardiens et des préparateurs physiques. Les jeunes avancent plus vite. Il n’y pas si longtemps, j’ai croisé un jeune dans la rue, découragé, il m’a dit : "Je vais quitter le Stade Rennais". Je lui ai dit : "Tu es fou ! Ne fais pas ça ! Ne lâche rien !" Il est aujourd’hui au centre. » Eddy sera toujours là pour le rappeler, « Il faut travailler, travailler, travailler et en profiter. » En attendant que tout rentre à la normale et que les matchs reprennent à l’Académie, M.Capitaine s’occupe comme il peut. « On fait avec. On reste tranquillement chez soi mais ça ne m’empêche pas d’aller promener mon chien autour du stade, autour de la Piv’. Mais j’ai hâte ! ».




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