Adrien Truffert : « Je n’étais pas dépaysé, à Rennes on a de très grands joueurs »

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Il y a un mois, à 20 ans, il a connu sa première sélection avec l’Équipe de France. La récompense d’un travail acharné qui met aussi la formation rennaise à l’honneur. Rencontre avec Adrien Truffert.


Adrien, quel est ton état d’esprit après ce match nul concédé en Turquie ?
Après avoir mis trois buts à l’extérieur, c’est frustrant de se faire égaliser à 3-3. On est forcément déçu mais il y a eu des choses positives. On a abordé le match de la bonne manière, comme à chaque fois. On s’est dit que c’était un bon match à jouer, que l’on n'avait rien à perdre. On s’est créé de belles situations puis il y a eu ces temps faibles. À chaque but que l’on marquait, on savait qu’il fallait faire attention contre ce genre d’équipe, avec l’ambiance et les supporters qui poussent. On a pris du plaisir et on a eu des moments compliqués dans ce match. Le football de haut niveau, ce sont des détails. Il y a des décisions discutables mais ce n’est pas à cause de ça que l’on a fait match nul. On retient le positif.

C’est tout de même le 13e match sans défaite…
On est sur une bonne dynamique. Le plus important, c’est de continuer le plus longtemps possible.

À quoi doit-on cette longue série d’invincibilité selon toi ?
Au travail quotidien et à la bonne préparation d’avant-saison. Le début de saison a été compliqué, le retour des matchs tous les trois jours nous a fait du bien. Nous progressons chaque semaine. Quand nous sommes moins bien dans le jeu, on arrive parfois à gagner des matchs. Certaines recrues sont arrivées un peu tardivement, il fallait le temps que tout ça se mette en place. Il y a toujours un temps d’adaptation pour les nouveaux, ça a été assez court pour eux je trouve, ils se sont très vite intégrés. Il a fallu le temps que la mayonnaise prenne.

Que t’es-tu dit quand tu as su qu’Amine Gouiri et Arnaud Kalimuendo allaient rejoindre le Stade Rennais F.C. ?
J’étais content de les voir arriver. On joue ensemble en Équipe de France Espoirs, on s’entend super bien. Ce sont de bons gars, je savais qu’ils allaient bien s’intégrer dans l’équipe. Ils ont des qualités, ils les montrent aujourd’hui sur le terrain. Ils sont là pour aider le Stade Rennais F.C.

On dit parfois que l’Europe plombe les clubs français en championnat. Ce n’est pas votre cas…
C’est un rythme que le club a pris depuis cinq ans. La récurrence fait que l’on est mieux quand on joue tous les trois jours. Les organismes sont habitués à une certaine façon de fonctionner. C’est peut-être pour ça que l’on arrive à proposer de bons contenus depuis le début de notre campagne européenne.
 

« On gagne chaque jour en expérience »


Sens-tu plus de maturité dans l’équipe par rapport à la saison dernière ?
Nous avons une jeune équipe. On gagne chaque jour en expérience et elle nous permettra de surmonter des situations compliquées dans les mois à venir. Ça a déjà été le cas à plusieurs reprises depuis le début de saison avec de très bonnes fins de match par exemple.

En défense, vous avez bénéficié de l’arrivée de Steve Mandanda. Que vous apporte-t-il ?
Énormément d’expérience. On sait tous ce qu’il a vécu. Dans le vestiaire, il a les bons mots au bon moment. Dans le jeu, on voit son expérience du très haut niveau. On peut compter sur lui au quotidien.

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Le danger n’est-il pas l’excès de confiance pour ce jeune groupe ?
La frontière est mince. On doit garder la tête sur les épaules et en même temps se servir de cette confiance qui nous permet d’être performant, de réaliser des gestes qu’on ne ferait pas autrement. Grâce au staff et aux joueurs plus âgés du vestiaire, je pense que l’on a assez de recul pour ne pas basculer dans la confiance excessive. On prend match par match pour éviter de se projeter et de se poser trop de questions.

Dans quelques semaines, tu vas atteindre les 100 matchs avec les pros. C’est beaucoup pour un joueur qui va avoir 21 ans dans quelques semaines...
C’est vrai mais je ne compte pas m’arrêter là. Je ne compte plus honnêtement, ce qui m’importe c’est de jouer le plus possible. Je suis fier d’en être arrivé là. J’ai progressé mais j’ai encore beaucoup d’étapes à franchir avec plusieurs axes d’amélioration.

C’était comment l’Équipe de France ?
C’est quelque chose de grand. J’en ai profité le plus possible, c’était une très belle expérience. Je vais travailler encore plus pour tenter d’y retourner. C’est dans un petit coin de ma tête mais je ne me focalise pas là-dessus. Le plus important, ce sont les performances en club. Avant d’arriver chez les A, j’étais un peu stressé. Le groupe m’a bien accueilli même si je connaissais déjà un peu de monde. C’était beaucoup plus facile pour l’intégration. Je ne me suis pas posé beaucoup de questions. Je me suis dit qu’il fallait que je reste moi-même et que je montre ce que je sais faire sur le peu de temps de jeu que j’ai eu.

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Comment est le niveau à Clairefontaine ?
Comme ici, il n’y a pas beaucoup de temps pour préparer les matchs, je n’ai pas vraiment pu juger la qualité à l’entraînement, ça se voit plutôt pendant les matchs mais évidemment c’est du très haut niveau, comme au Stade Rennais F.C. Je n’étais pas dépaysé, à Rennes on a de très grands joueurs, ça joue très bien au football comme on le voit souvent dans de nombreuses actions collectives.
 

« C’est à notre portée mais il ne faut jamais négliger l’adversaire. »


Montpellier se présente dimanche au Roazhon Park. Une équipe qui n’est pas au mieux de sa forme…
C’est à notre portée mais il ne faut jamais négliger l’adversaire. Ils ont malgré tout montré de bonnes choses en début de saison. Il va falloir qu’on se comporte comme à chaque match, c’est-à-dire avec un maximum d’envie pour le gagner.

Arthur Theate le Liégeois a-t-il prévu de te faire visiter la cité ardente bientôt ?
C’est vrai que je n’y suis pas retourné depuis que je suis né là-bas (rires). Ce n’est pas encore calé mais j’irai avec grand plaisir avec lui, on en a déjà parlé. On n’a pas beaucoup de jours de repos mais on essaiera de s’organiser ça quand l’opportunité se présentera à nous. Mon père y retourne souvent pour le travail, il m’a dit que c’était une super ville.

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« J’évite de me fixer sur des superstitions qui dépendent du hasard. J’ai cependant l’habitude de toujours mettre le protège-tibia gauche, pareil pour les chaussettes et les chaussures. Je sais que c’est quelque chose que je pourrai faire tout le temps, tout simplement, je fais des choses réalisables. Je suis attaché aussi au pré-échauffement avant le match, ça me permet de me concentrer. Ce sont des étirements, de la mobilité, un peu de vélo, de la proprioception… des choses simples. Ça me prend dix minutes, c’est ma routine avant de sortir sur le terrain. »

 

 

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