Gaëtan Laborde : « Je dois connaître les qualités de chacun. »

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Troisième meilleur buteur en 2021 avec 15 buts derrière Wissam Ben Yedder (16) et Kylian Mbappé (19), Gaëtan Laborde est sans doute dans la meilleure forme de sa carrière. Une maturité qu’il compte bien mettre au service de sa nouvelle équipe. Car pour lui, la performance réside dans le bien-être collectif.



Gaëtan, c’est avec beaucoup de caractère que vous êtes allés chercher la victoire à Arnhem jeudi soir. 
Ça a été acquis dans la douleur mais c’est un bon match d’équipe. On a été bousculés en première mi-temps puis on a su réagir. On a rectifié les choses à la pause. On a réussi à retourner la situation, donc c’est un super match au niveau de l’état d’esprit. Il est sûr que dans le jeu on peut mieux faire. On en est conscients. Il y a des matchs où tout ne peut pas être parfait mais le plus important était de prendre les trois points. Tout le monde a eu du temps de jeu. C’est vraiment bien.
 

« L’Europe, c’est l’occasion de viser plus haut et vivre une belle aventure humaine. »


Quelle saveur a l’Europe ?
C’est atypique. C’est sympa de découvrir des stades et des ambiances différentes. On est confrontés à des cultures sportives autres. Ça se voit. Les intensités diffèrent. Pour un joueur, amateur de football, c’est bien de se confronter à différents styles de jeu. Ça reste une coupe, on a toujours envie de gagner et d’aller le plus loin possible. C’est l’occasion de viser plus haut et vivre une belle aventure humaine.

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Un bon résultat pour la suite de la compétition mais aussi profitable pour la confiance ?
Au niveau de l’état d’esprit, on est en progression. C’est pour moi un facteur important. On prend confiance au fur et à mesure. Quand je suis arrivé, l’équipe a enchaîné deux défaites, donc forcément le moral n’était pas au top. On commence à trouver notre équilibre. On commence aussi à trouver les automatismes entre nous et à se situer sur le terrain. Ça reste positif. Il faut de meilleurs résultats désormais en championnat. On a perdu deux points à Bordeaux, c’est dommage. À nous de faire un gros match contre Paris pour valider ce que l’on montre depuis deux semaines.
 

« Je pense que l’on est dans le vrai. »


Et se préparer à autre bloc important fin octobre - début novembre…
Il va falloir être régulier et faire de belles séries. On doit se servir des erreurs du passé pour rebondir et être performant sur le long terme. Pour être européen, il faut gagner beaucoup de matchs. Il faut avancer et prendre des points. Le but, c’est d’être là à la fin. Il reste encore plein de rencontres à jouer. On n’a pas eu beaucoup de réussite depuis le début de saison mais ça se provoque. On a un super état d’esprit. Je pense que l’on est dans le vrai. La réussite va tourner.

La récupération sera courte entre le match de jeudi et celui de dimanche.
Oui, c’est pour ça que le coach a fait un peu tourner. Il y aura une trêve derrière donc je pense que sur le match de Paris, il faudra se donner à fond. Les non-internationaux auront le temps de se reposer derrière.

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On parle souvent d’automatismes en début de saison. Ça veut dire quoi réellement ?
C’est essentiel pour avoir ce petit temps d’avance sur l’adversaire. Pour moi qui suis un attaquant, je dois connaitre les qualités de chacun, les centres et les passes qu’ils aiment et qu’ils savent faire. Mes coéquipiers doivent connaître mes déplacements, pour gagner ce temps d’avance, être bien servi et avoir les bons ballons dans la surface. Il y a plein de choses qui font des enchaînements plus fluides. Une équipe va bien quand les joueurs se connaissent tous. C’est comme ça qu’on améliore les performances de l’équipe. Il y a vraiment de très bons joueurs à Rennes. Avec Andy (Delort), il y avait une véritable connexion mais c’est quelque chose que je peux retrouver ici. Ça fait partie de l’intelligence de jeu.
 

« Je suis agréablement surpris par les supporters. »


Il faut un environnement favorable pour apprendre à se connaître…
On a franchement un super groupe, avec de super personnes qui entourent le club. Les supporters sont top. Je suis même agréablement surpris. Ça donne encore plus envie de se donner sur le terrain. Même si je me suis toujours comporté ainsi, c’est très agréable d’être poussé par un gros groupe de supporters comme à Rennes. Pour revenir au vestiaire, il vit bien. On m’a très bien accueilli, que ce soit le staff ou les coéquipiers. Pour être performant, c’est important d’être bien avec tout le monde. Je trouve ma place tranquillement. Parler c’est bien, mais avant il faut montrer l’exemple sur le terrain. J’essaie d’amener une certaine envie. Mon influence dans le vestiaire sera naturelle.

Tu pourrais être utilisé de n’importe quelle manière en attaque ?
Un attaquant s’adapte. Il y a des matchs qui ne sont pas évidents mais on marque quand même un but. Et d’autres où l’on ne touche pas beaucoup de ballons, c’est agréable de jouer, mais on ne marque pas. Il y a plusieurs types de match. Tant que mes performances aident l’équipe et que ça nous mène vers la victoire, ça ne me dérange pas plus que ça. Je joue pour la gagne évidemment, pour les stats mais il faut qu’elles aident l’équipe. Ce que je veux, c’est gagner, pas marquer mon but et perdre 3-1.
 

« J’ai la haine de la défaite depuis tout petit. »


Tu as tout de même une véritable attirance pour le but !
J’ai la haine de la défaite depuis tout petit. C’est quelque chose que je déteste. Entre adorer gagner et détester perdre, je ne sais pas ce qui est le plus fort (rires). L’envie de marquer, c’est là, c’est toujours présent chez un attaquant. Je suis sur une bonne série mais je veux continuer à marquer des buts et contribuer à faire une belle et grande saison avec le Stade Rennais.

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Tu es devenu une valeur sûre à ton poste depuis quelques années.
C’est cool ! Ça veut dire que les performances sont estimées à leur juste valeur. Cela étant, on veut toujours plus, toujours être meilleur. Pour passer des caps dans une carrière, il faut progresser individuellement et collectivement. Je sais que je suis capable de bonnes choses. Je dois continuer avec cet état d’esprit, ne rien lâcher pour voir plus haut et marquer encore plus de buts.

Tu ambitionnes plus ?
Je veux rester dans ce que j’ai fait et ce que j’aime bien. Être efficace veut dire que l’on travaille bien et que l’on progresse.
 

« Ça restera un super souvenir, ça restera ancré. »


Quels souvenirs as-tu de tes confrontations contre le PSG ?
Chez eux, ce sont des mauvais souvenirs. J’ai souvent pris des tannées. Sur les matchs à domicile, on les a plusieurs fois accrochés. C’est pour ça que j’ai bon espoir de faire quelque chose dimanche. Avec Montpellier, on les a battus pour ma première année à domicile. La saison suivante, on a tenu jusqu’à la 70e, après le talent a fait la différence pour eux. La saison dernière, en demi-finale de Coupe de France, on a réussi à les emmener aux penalties. En tout cas, c’est possible. Il faut toujours y croire.

Des trois buts marqués en Rouge et Noir, lequel est ton préféré ?
On ne va pas dire que j’ai mis de très beaux buts encore à Rennes mais j’étais bien placé. Je dirais mon premier contre Tottenham. Au Roazhon Park, dans un match de coupe d’Europe, avec une grosse ferveur, ça restera un super souvenir, ça restera ancré.



 

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« La victoire en Gambardella avec Bordeaux en 2013. C’était une super aventure humaine, avec des coéquipiers que j’ai connus pendant trois ou quatre ans à la formation. Au-delà des matchs, c’était une bande de copains. On a fait un gros parcours et on gagne la finale. Je marque à la fin le but de la victoire devant le kop des supporters bordelais car il y avait la finale des pros juste derrière. C’était épique. Les pros gagnent, nous aussi. C’était vraiment fabuleux. C’était une grosse fête. On a joué devant 30.000 ou 40.000 personnes. Gagner la Gambardella, c’est un souvenir extraordinaire. On en reparle encore aujourd’hui avec certains. On est à la porte des pros, ce sont des choses marquantes. Je repense aussi à tout ce qui s’est passé avant. On a joué à Lyon et on a gagné aux pénos 13 à 12 je crois. Lyon qui avait la grosse génération. J’espère revivre ça en pro. Quand tu goûtes à ça… On a failli le faire l’année dernière avec Montpellier. »

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