Kamaldeen Sulemana : « c’est dur de ne pas y prendre part »

Partager
01_publicationlaj-2_1920x1080_16.jpg

Éloigné des terrains en raison d’une blessure persistante au dos, Kamaldeen Sulemana prend son mal en patience tout en continuant de mettre tous les moyens en œuvre pour revenir au top de sa forme. Une absence que l’attaquant ghanéen vit pour la première fois. Entretien.



Kamaldeen, tu es blessé depuis le mois de février. Comment te sens-tu ?

C’est difficile. Il y a des hauts et des bas. Je suis content quand l’équipe a des résultats et qu’elle joue bien mais c’est dur de ne pas y prendre part et de se contenter de regarder les matchs devant la télé ou assis au stade. J’aimerais être sur le terrain et dans le vestiaire pour faire ce que je sais faire et ce que j’aime faire. Je ne peux pas être satisfait.

Est-ce la première fois que tu es forfait aussi longtemps ?
Oui c’est la première fois que je suis arrêté si longtemps dans ma carrière professionnelle. Je n’ai pas eu de souci quand j’étais au Danemark. Cette blessure est plus longue que prévu. C’est un peu les montagnes russes. Au début de la blessure, après deux semaines, je me sentais bien. Je pensais pouvoir être de retour rapidement. Tu reprends la course, tu reviens sur les terrains et là tu ressens une douleur. Puis tu retravailles dur, tu fais tout ce qu’il faut pour revenir et les douleurs reviennent de nouveau. Quand tu espères beaucoup et que ce n’est finalement toujours pas le moment du retour, c’est dur à accepter. J’aurais préféré qu’on me dise, "tu en as pour trois ou quatre mois", c’est mieux pour le mental. Mais avec cette blessure, c’est impossible de pouvoir dire ce genre de chose. Là, toutes les deux semaines, le retour est reporté. Mais je fais toujours partie de l’équipe. Loïc Badé, Jérémy Doku et moi on reviendra bientôt. Ce sont deux joueurs qui méritent de retrouver leur meilleur niveau. C’est un plaisir de travailler avec eux.

080821rennes.lens123_copie.jpg

Tu avais montré de belles choses en début de saison. Que penses-tu de tes performances d’avant-blessure ?
Je me suis très vite adapté. Tout le monde dans le club m’a aidé pour ça. Maintenant mon français est meilleur, mais le coach, le staff et les joueurs ont toujours très bien communiqué avec moi en anglais. Ils ont tout fait pour que je comprenne tout au quotidien. J’ai très bien démarré la saison. J’ai toujours eu confiance en moi et du niveau que je peux atteindre mais on ne sait jamais ce qu’il va se passer dans le football. Quand le coach me donne ma chance, il faut que j’en profite. Quand on te fait jouer, tu te dois d’être performant. Si tu ne l’es pas, tu ne joueras pas. Je suis venu pour ça, prouver que j’ai le niveau. Dans mon esprit, je me dis que je dois saisir toutes les opportunités de temps de jeu pour donner le meilleur et aider l’équipe. J’ai mis quelques buts et délivré quelques passes décisives (5 et 2). Je suis content de comment ça a démarré avec le Stade Rennais.
 

« On croit tous les uns en les autres »


Comment trouves-tu l’ambiance dans le vestiaire ?
Je ne pense pas être quelqu’un d’introverti. J’aime bien aller vers les autres. Il n’y pas de raison d’être timide. J’ai essayé dès le début de parler français pour être dans l’humain, pour bien m’entendre avec tout le monde, rigoler et me sentir bien avec mes coéquipiers. En ce moment, je ne joue pas mais j’aime toujours être dans le vestiaire. J’aime aller les voir jouer au stade. Je me sens très bien au Stade Rennais. C’est un super groupe. On croit tous les uns en les autres, on communique tous entre nous. Quand il y a quelque chose à dire, on le fait sans problème. C’est très positif.

Et l’ambiance au stade ?
Je n’ai pas joué dans énormément de stades encore car je suis jeune mais c’est tout simplement incroyable de jouer à domicile. Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça nous encourage à donner le meilleur. On ne veut pas décevoir ces milliers de gens qui viennent nous voir. Parfois, on n’a pas la réussite mais tout ce qu’on veut, c’est faire le maximum pour les supporters, ne pas avoir de regrets à la fin.

241021rennes.strasbourg16_copie.jpg

Que penses-tu des performances de tes coéquipiers jusqu’ici ?
Je suis à fond derrière eux quand je suis au stade. Je prends beaucoup de plaisir à les voir. Quand ça va moins bien pour les partenaires, j’aimerais tellement les aider avec mes qualités, peut-être que parfois ils ont besoin d’un attaquant qui prenne des risques. C’est frustrant de ne pas y participer. Mais en tant que supporter, à voir de l’extérieur, c’est fantastique ce qu’ils ont fait jusqu’ici. Plus l’équipe est performante, meilleure est mon humeur. J’aimerais participer aux victoires mais le plus important est que le club finisse le plus haut possible. J’espère que l’on va atteindre nos objectifs.


« Je me concentre surtout sur la guérison et mon retour au plus haut niveau. »


La Coupe du Monde est sûrement dans un coin de ta tête…
Oui bien sûr, il y a les qualifications pour la prochaine CAN également en juin. J’ai tout simplement envie de revenir pour jouer au football, sans douleur, retrouver le rythme et mes performances. Et c’est plus simple de rejouer quand ton équipe joue le haut de tableau. J’espère revenir très bientôt, être dans une bonne forme pour jouer de grands matchs avec mon club et la sélection.

La Bretagne te plaît ?
On n’a pas beaucoup de temps en dehors du football, on a beaucoup de séances et de soins. Quand on est blessé, on est au centre d’entraînement tous les jours, on est bien occupé. Je m’entraîne deux fois par jour. Je n’ai pas le temps d’explorer la région. Je me concentre surtout sur la guérison et mon retour au plus haut niveau.