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Carte Blanche

Les illustres gardiens du Stade ont désormais leur fresque.

27 avr 2022 17:03

Pour faire honneur à la grande tradition des gardiens de talent qui ont occupé les cages rennaises, le club a offert une carte blanche à un artiste rennais pour réaliser une fresque dans les coursives du Roazhon Park. Défi relevé par Trib-Dirt, supporter des Rouge et Noir depuis son plus jeune âge.



Comment arrive-ton à cette discipline ?
Quand j’étais petit, à l’école, il y avait plus de dessins sur la marge que d’écritures sur le cahier. J’ai toujours été attiré par le dessin. La peinture est venue avec le temps. Quand on sait utiliser la peinture, on peut aller loin. J’ai commencé par les graffitis. Je suis autodidacte. En rencontrant des gens sur les terrains de graffitis, j’ai appris des techniques. Plus tard, j’ai fait une formation pour devenir graphiste multimédia. Là, j’ai appris à utiliser des logiciels comme Photoshop, Illustrator... ça me permet de transformer des images avec des filtres et des découpages puis de les reproduire en peinture. Je peins habituellement sur des toiles, sur des plus petits formats. Le maximum que je fais est un mètre par un mètre. C’est la première fois que je fais un aussi grand format. La difficulté est de s’adapter aux proportions pour avoir un rendu optimal. Le Stade m’a proposé une liste de gardiens. Tous me plaisaient. Il y en a que je n’ai pas vu jouer comme Georges Lamia, Marcel Aubourg et Pierrick Hiard. Sinon, tous les autres, je les ai vus jouer et appréciés.

Cette œuvre te permet de réunir deux passions…
Je suis supporter depuis mon plus jeune âge avec mon papa qui est abonné. Il m’a amené au stade, j’avais six ans. À l’époque, on était en tribune latérale, sur les bords de Vilaine. Après il est passé en tribune Lorient quand elle était en travaux, puis on est revenus en Vilaine quand la tribune Lorient était à son tour en travaux. Mon père venait grâce à des places qu’il avait avec son entreprise. J’ai pu en profiter assez jeune. Il y a longtemps, une cousine m’a répété de venir dans le RCK et j’ai rencontré un copain qui m’a incité également à l’intégrer. Je suis supporter depuis une dizaine d’années dans le kop. Je peux voir les gardiens de près.




Que le Stade Rennais F.C. propose à un fidèle supporter d’habiller un mur du Roazhon Park, on l’accueille comment ?
Je suis très content que l’on m’ait proposé ce projet mais je me suis posé beaucoup de questions. C’est la première fois que me retrouve à faire quelque chose d’aussi grand. Je me suis demandé si j’en était capable. C’est différent de ce que je fais chez moi sur toile. C’est cool ! Maintenant que je vois que j’y arrive bien, ça offre plein de perspectives et ça donne de nouvelles envies de faire autre chose. Je ne vais plus hésiter à regarder les appels d’offre proposés par la ville ou d’autres organismes. Je vais y réfléchir à deux fois. Mais un projet au stade, ça fait très plaisir !

Quel est ton style ?
J’aime beaucoup le figuratif, et le noir et blanc. Ça me plait bien, ça traverse le temps. Mes premières créations ont été des travaux au pochoir. Je travaillais avec trois ou quatre couches. Je m’inspirais de pochoiristes français et mondiaux connus comme le Nantais Jef Aérosol, le Rennais Poch, C215, l’Anglais Banksy... le travail au pochoir est laborieux, les tracer et les découper c’est long. Quand j’ai compris que je pouvais le faire en peignant directement, je me suis dit pourquoi pas.

Poch et War ont aussi exprimé leur art au Roazhon Park ces derniers mois. Enchaîner derrière ces artistes reconnus ce n’est pas rien.
Oui, ce sont deux connaissances. Ce sont deux artistes que j’apprécie énormément. Poch, je le suis depuis tout jeune. Petit, je l’ai vu faire quand j’étais sur des lieux de graffitis rennais. Avec mes copains, on regardait ce qu’il faisait, de loin. On était admiratif. War est une bonne connaissance. J’ai eu la chance de partager des murs avec lui il y a quelques années. Quand je vois l’évolution de son travail et sa renommée, je suis très content pour lui.




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