Samedi soir à Granville face au 3ème du championnat (0-1), les joueurs de Julien Stephan se sont arrachés pour aller chercher la victoire. Ce succès, peut être le plus probant de la saison permet aux Espoirs d’être au coude à coude avec Cholet en tête du groupe A, à égalité de points. Alors qu’il ne reste que cinq matchs à jouer, le coach de la CFA salue le mental de son équipe. Entretien.
Julien, vous tenez là un match référence ?
C’était un match très vivant comme il y en a peu en terme d’intensité. Les deux équipes ont eu la volonté de produire du jeu et de se créer des occasions. Ça a donné un match très ouvert avec beaucoup de rythme et d’engagement sur l’ensemble de la partie. Ça s’est envenimé en fin de match avec un peu d’agressivité. L’arbitre a sorti assez rapidement les cartons. Il y aurait pu y avoir un peu de plus de psychologie, c’était engagé mais pas très méchant. À 10 contre 10 dans le dernier quart d’heure, il y avait encore plus d’espaces. Les équipes ont gardé leur philosophie et ça a tourné en notre faveur à la 95ème minute sur une contre-attaque rondement menée et conclue par James Lea-Siliki.
S’imposer dans ce contexte, c’est le signe d’une équipe mâture ?
Plus la saison avance et plus on rajeunit l’effectif. En terme d’expérience, c’était très intéressant. Être capable de remporter ce rapport de force est très encourageant. Ça veut dire qu’on fait preuve davantage de maturité et que l’on est capable aussi contre les bonnes équipes de continuer à produire du jeu. C’est à l’arrivée un match abouti. Il y a beaucoup d’éléments positifs à l’issue de ce match.
C’est d’autant plus admirable que vous fonctionnez avec un groupe très jeune !
Le plus vieux a 21 ou 22 ans, les plus expérimentés ont une vingtaine de matchs de CFA dans les jambes. Ils mobilisent toutes leurs ressources à chaque journée de championnat. Si on n’a pas cette mentalité de donner le maximum, on aurait pas ces résultats. Ça se construit et ça s’entretient.
C’est ce qu’on peut appeler un match utile dans la formation ?
En terme d’évaluation, ce sont des matchs qui comptent. Ça permet de voir comment les garçons avancent, comment ils sont capables de gérer leurs émotions. Ils sont capables de respecter les principes collectifs malgré l’adversité et le contexte. On sortait d’une période où on était un petit peu moins bien, notamment sur le plan athlétique. On a récupéré des forces. Il y a eu une grosse débauche d’énergie sur cette rencontre. On est content mais il reste encore cinq semaines de travail et on compte faire de nouvelles performances de ce calibre. Ce n’est pas une fin en soi mais une étape supplémentaire dans ce championnat.
Le niveau affiché samedi correspond à ce que tu attends de tes joueurs ?
L’objectif était de retrouver de la consistance collective car on l’avait perdu depuis trois, quatre semaines. On était plus fragile sur le plan défensif, on prenait pas mal de buts ces derniers temps. On était aussi moins performant dans l’utilisation du ballon et moins généreux dans les courses. J’ai retrouvé samedi de la fluidité dans l’élaboration du jeu. L’objectif est de maintenir ce niveau jusqu’à la fin de la saison. Si jamais on peut lutter pour le haut du tableau, on le fera mais en aucun cas au détriment de l’expression collective de l’équipe. On veut aussi, pour préparer la saison prochaine, donner du temps de jeu et de l’expérience à certains joueurs plus jeunes et méritants.
Cette deuxième place au classement est une source de motivation pour tes joueurs ?
Le challenge n’est que la résultante de ce que les joueurs ont fait pendant toute la saison. Même en milieu de tableau, on aurait toujours nos objectifs de performance au travers du jeu. Ce qui change, c’est qu’il y peut y avoir un objectif de classement en fin de saison mais il ne se fera qu’à la 30ème journée. On ne juge pas avant. On est pas obnubilés par ça. On cherche à progresser de sortie en sortie.
Tes joueurs ont souffert en mars. Ils ont payé un contrecoup physique ?
On sait que dans une saison, il y a des cycles plus ou moins positifs avec des états de forme qui peuvent changer. On est sorti d’un cycle plus compliqué, principalement due à la fatigue des joueurs. Certains ont repris l’entraînement depuis fin juin, ça commence à tirer un peu sur les organismes. Autre élément important, quand on est en formation, on ne mesure pas la charge de travail à l’entraînement en fonction du match du week-end. Même quand j’ai senti qu’on était un peu plus dans le dur physiquement, on a continué à travailler. Les joueurs ont besoin de ça dans leur formation. C’est à prendre en considération.
Il faut aussi souligner la mentalité des joueurs sur ce match…
Ce que j’ai vu ce week-end, c’est un groupe très soudé. S’ils ne l’étaient pas, ils ne produiraient pas ce qu’ils ont fait depuis une vingtaine de mois. L’état d’esprit, c’est la base pour la construction d’une équipe. Quand je vois la joie après le but de James Lea-Siliki puis dans le vestiaire à la fin, c’est la définition de la solidarité, de la générosité et de l’abnégation, car il a fallu lutter samedi soir.