Malheureux lors de son premier match officiel au Roazhon Park avec un csc, puis décisif lors de la deuxième réception contre Ajaccio, Arthur Theate concède que le début de saison du SRFC n’était pas celui espéré. Mais à force de fréquenter et s’entraîner au quotidien avec ses nouveaux camarades de jeu, l’international belge se dit optimiste pour la suite des évènements.
Arthur, comment se sont passés tes premiers pas avec le ballon rond ?
C’était avec mon papa qui était footballeur, j’allais le voir le week-end. Il jouait à un bon niveau à Liège. Il a fait ses classes dans des centres de formation en Belgique. Il a été un petit pro mais il a arrêté lorsqu’il a eu ma grande sœur et moi. Il y avait aussi le football à l’école et avec les copains. Je jouais tout le temps avec le voisin dans le jardin. Il y avait un peu d’écart d’âge mais on était tout le temps les uns chez les autres. C’est toujours un de mes meilleurs amis, je suis parti en vacances avec lui cet été. Il aime bien le foot mais il n’en a pas fait son métier.
Quand les choses sont devenues sérieuses, tu as navigué entre Genk et Liège…
J’ai été formé par deux clubs, le Standard de Liège et le KRC Genk. J’ai fait trois ans à Genk mais c’était loin pour ma famille, puis trois ans au Standard. Liège est ma ville natale, c’était plus facile pour l’école. Puis Genk m’a rappelé pour me faire signer mon premier contrat, pour passer en équipe réserve mais ça s’est mal passé. Là, le Standard recherchait un arrière gauche et je les ai rejoints, mais c’est finalement à Ostende que j’ai pu faire mes débuts avec les pros.
Comme la Bretagne, la Belgique est une terre de foot…
Il y a moins de centres de formation qu’en France, mais beaucoup de clubs de village. Tout le monde se réunit au foot le dimanche. Le football en Belgique, c’est cool. Le Standard est un grand club en Belgique, il y a une grosse ambiance. Ça rassemble beaucoup de monde. Pour l’instant, ce n’est pas leur meilleure période mais ça reviendra.
Tout est allé très vite depuis Ostende…
Après le Standard, j’ai fait une semaine à l’essai là-bas. J’ai signé mon premier contrat puis j’ai été directement titulaire en division une. Six mois après, Bologne a fait les premières offres mais avec Ostende on a décidé qu’il valait mieux que je termine la saison. Après un an, j’ai décidé de rejoindre Bologne. Et après une saison en Italie, me voilà en Bretagne.
Tu as donc la faculté de t’adapter très vite ?
Oui parce que je pense être quelqu’un qui est à l’écoute, qui travaille et qui essaie de se mettre dans les meilleures conditions possibles dans le club et en dehors. Ça suit son cours, quand on se sent bien dans la vie, ça suit sur le terrain.
« Je suis sorti de ma zone de confort en partant loin de ma famille. »
Que t’a apporté cette expérience italienne ?
Beaucoup de choses, de la maturité, des choses que je n’aurais jamais pensé vivre un jour. Je ne parlais pas du tout italien et là-bas il n’y avait pas d’autres choix que d’apprendre la langue. Je suis sorti de ma zone de confort en partant loin de ma famille. Tactiquement, physiquement, j’ai aussi beaucoup appris sur le plan du football.
Si tu devais comparer les trois championnats…
Je ne suis pas en grande position de force pour juger le championnat de Ligue 1 car je le découvre mais le championnat belge est fort sous-estimé je trouve. Il sort beaucoup de joueurs talentueux qui sont en train d’éclore au plus haut niveau, de plus en plus. Le championnat italien est fidèle à lui-même. C’est tactique, compact, fermé, physique, ça joue beaucoup des bras. Il y a beaucoup de vieux briscards qui jouent en Italie, c’est très mature. De ce que j’ai vu de la Ligue 1, ça joue vite, c’est très physique, ça joue en première intention et il y a beaucoup de courses. C’est un championnat que je suis content de découvrir parce que ça va très vite.
« ça montre que le Stade Rennais fait du bon boulot »
Pourquoi avoir accepté de rejoindre le Stade Rennais F.C. ?
C’est un choix que l’on a fait avec mon entourage car c’est un club qui grandit de plus en plus. Il attire beaucoup ces dernières années. On voit aussi qu’il y a eu de nombreux joueurs rennais à rejoindre les plus grands clubs du monde depuis quelques années. C’est une bonne image, ça montre que le Stade Rennais fait du bon boulot. Les résultats suivent, on joue la coupe d’Europe et le public est présent, le stade est plein. J’ai bien discuté avec Jérémy Doku et il m’a dit que c’était un bon choix. J’étais bien en Italie mais je voulais encore sortir de ma zone de confort et apprendre un autre style de football. Je ne peux que progresser.
Le début de saison est compliqué pour le club, quel est ton ressenti ?
On ne fait pas le début attendu par le club et les supporters. On a la qualité pour faire beaucoup mieux. Le mois d’août est toujours particulier avec le mercato en cours. C’est un mélange d’émotions un peu spécial mais on ne doit pas se cacher derrière ça, on devrait en faire abstraction et faire mieux. Tout va se mettre en place, ça va arriver, il ne faut pas s’inquiéter. Je le pense vraiment. Je suis là depuis un mois, je découvre encore mais je vois dans l’équipe beaucoup de qualité. Il n’y a aucune raison que ça se passe mal. Il faut que les morceaux du puzzle s’assemblent, que l’on se batte les uns pour les autres et que l’on ait cette faim d’aller chercher les trois points à chaque match. Je n’ai jamais vu un champion de France après quatre matchs. Il faut analyser les bonnes et mauvaises choses. Ça demande du travail et de la remise en question. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne faudra pas laisser trop traîner de points inutilement. Ils vont être important maintenant.
Ton début de saison a notamment été marqué par un but contre ton camp et un but décisif contre Ajaccio. Comment juges-tu tes premiers pas ?
C’est dommage pour le but contre Lorient. On ne fait pas un mauvais match en plus, c’est un but malchanceux qui termine dans mon propre but. Cependant, je me sens de mieux en mieux dans cette équipe. Je vais essayer de grandir un maximum et d’apporter le meilleur de moi-même. On doit tous élever notre jeu. Ça va le faire.
Brest a subi un lourd revers lors de la 4e journée. Faut-il se préparer à se confronter à un bloc très resserré mercredi ?
Ce n’est pas la meilleure chose qui puisse nous arriver mais c’est comme ça. On va avoir à cœur de montrer à nos supporters que l’on est présent. On va le faire aussi pour nous-mêmes, on sait que l’on a des qualités. On doit jouer avec nos points forts et gommer les mauvaises choses. On va donner le maximum et essayer de faire un grand match pour rapporter les trois points.
La Coupe du Monde se rapproche à grand pas. C’est dans un coin de ta tête ?
À l’heure actuelle, la concentration est sur Rennes. Il n’y a pas d’autres choses auxquelles penser. De toute façon, les sélections passent par les prestations en club. La Coupe du Monde va arriver vite, j’espère que j’en ferai partie mais pour ça il faut travailler.
Tu évolues avec ton compatriote de sélection Jérémy Doku, que penses-tu de ton coéquipier rennais ?
C’est un talent incroyable. C’est un des plus talentueux en Belgique et du championnat français. J’espère qu’il va nous faire une grande saison, pour nous, pour lui, pour le club, pour la sélection, pour tout le monde en fait. Un Jérémy en forme, c’est un Jérémy qui fait mal. C’est un bon gars, quelqu’un avec qui je m’entends très bien.
« Dans le vestiaire, je prie car on est très croyant dans la famille. Une fois sur le terrain, je saute trois fois du pied gauche, je touche des mains ma chaussure gauche puis ma chaussure droite, je fais un signe de croix et je pense à quelque chose dans ma tête. Je le fais aussi à l’entraînement. Je rentre pied gauche, je sors pied gauche. C’est un rituel que j’ai pris. On a des relations fortes dans la famille, j’ai leurs initiales sur la chaussure droite, c’est comme si je leur faisais un bisou. À gauche, il est inscrit "Gloire à Dieu". Je fais ça depuis que je suis chez les pros. »
