
L’entraîneur rennais en est conscient, le derby entre Nantais et Rennais n’est pas un match comme les autres. Et malgré les deux points perdus face à Bordeaux, son équipe a encore montré une nette progression dans le jeu. De bon augure pour samedi ?
Christian, deux points ont été perdus face à Bordeaux…
Il ne faut pas tout ramener au résultat. Marquer un but à la 92ème ne change pas le contenu d’un match. Ça change la satisfaction. Les regrets, ce sont les deux fois où nous avons touché la barre. On aurait pu l’emporter. Ce sont les aléas d’un match. Les regrets, ce sont aussi les dix minutes de temps faible que l’on n’a pas su gérer. On a concédé des coups de pied arrêtés et l’égalisation bordelaise s’est faîte là-dessus. Un match ce n’est pas 90 minutes au même niveau, il faut faire preuve de maturité quand c’est plus difficile.
A t-il manqué un brin de réussite ?
Le réalisme et l’efficacité font partie des qualités d’une équipe. Ce qui est évident, c’est qu’il faut que l’on pèse davantage sur l’adversaire en terme d’occasions de but. On s’en est crée des assez nettes mais elles ne sont pas en rapport avec la maîtrise que l’on a sur le match. C’est un fait qui est valable depuis le début de la saison. On a encore une grosse marge de progression.
Certains médias ont vu une domination bordelaise dimanche. N’est-ce pas agaçant ?
Ça ne m’agace plus car je ne regarde plus. Au vu du traitement médiatique, soit on s’agace, soit on prend du recul et on travaille. C’est ce que je fais à mon âge. Si quelqu’un s’est ennuyé dimanche contre Bordeaux, c’est assez dramatique parce qu’il s’ennuierait souvent en Ligue 1. On n’impose à personne d’apprécier notre jeu et ce que l’on cherche à faire. Le plus important est que les joueurs ressentent cette progression. Ils sont unanimes, on est sur la bonne voie.
Votre équipe a pris quatre buts sur coups de pied arrêtes. C’est le point noir du début de saison ?
Autant à Nice, nous avons été fautifs car nous avons été déficients sur l’engagement, autant dimanche contre Bordeaux, il a manqué 30 centimètres à Pedro Mendes. On pourrait faire deux heures de coups de pied arrêtes par jour à l’entraînement, ça ne changerait pas la donne. C’est une question d’état d’esprit et de potentiel. En terme d’organisation, c’est très clair. Ensuite, ce qui fait la différence, c’est le timing et l’engagement.
C’est rageant car on sait que l’on est tributaire d’une erreur pour l’issue du match.
Sanjin Prcić était pour la première titulaire contre Bordeaux. Son jeu long est précieux ?
Notre jeu collectif a besoin de renversement, d’utiliser toute la largeur du terrain. On n’a pas su le faire avec Kamil Grosicki en première mi-temps. On l’a beaucoup mieux fait avec Adama Diakhaby en seconde. Le but est d’étirer le bloc adverse en ayant un joueur sur la ligne de touche. Ça donne des possibilités de jeu. La capacité de renverser sur une transversale est intéressante. Sanjin peut le faire. Il n’est pas le seul le à le pouvoir mais il joue proprement, il est appliqué tactiquement. À Dijon, il s’est retrouvé dans un contexte qui n’était pas favorable. Il ne fallait pas le condamner après ce match. Avec ce que je vois depuis le début de la saison, je n’étais pas inquiet quand j’ai fait appel à lui dimanche pour remplacer Gelson Fernandes.
Le derby se profile. Les joueurs sont motivés ?
Dans une saison qui est longue, on a besoin de matchs comme cela, qui sortent de l’ordinaire. C’est un match sympa à préparer. Mais le foot, ce n’est pas la guerre. Il y a une rivalité régionale mais cela doit se faire de manière courtoise et bon enfant.
Comment voyez-vous cette opposition sur le terrain ?
Il n’y a pas eu de match facile depuis le départ. Ce ne sera encore pas le cas samedi. Il y aura de l’engagement. Les joueurs seront conditionnés par le public. Les deux équipes voudront s’imposer.
René Girard est dans le circuit du football français depuis longtemps. Avoir une connaissance de ses homologues est-elle un atout ?
On observe Nantes depuis le début de la saison. On a une connaissance de l’équipe. On peut peut-être anticiper la façon dont laquelle un entraîneur appréhende le match mais c’est surtout sur le terrain que ça se passe. Mais eux aussi ont examiné nos prestations. On sait à quoi s’attendre.
La rivalité régionale ne vous empêche pas d’être admiratif de ce qui a été fait à Nantes…
Tous les matchs que j’ai disputé face à Nantes étaient des beaux matchs de football. Je ne le cache pas. J’ai été admirateur de la grande époque nantaise. Il y en a eu plusieurs d’ailleurs, dans les années 70 d’abord où le FC Nantes et aussi le Stade Rennais F.C. étaient les fleurons du football français. C’était deux équipes qui défendaient le jeu offensif. Dans les années 80, quand Coco Suaudeau a repris l’équipe, elle était à mon sens la meilleure que j’ai connue. Puis l’époque des années 90, plus particulièrement 94 avec peut-être moins de talent mais avec une grande osmose collective. J’ai la même sensibilité que Coco Suaudeau et Raynald Denoueix avec qui j’ai encore beaucoup de plaisir à parler football.
10ème journée de Ligue 1 - Nantes / Stade Rennais F.C. : dimanche 22 octobre 2016 à 20h
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