Comme les 24.000 spectateurs, Christian Gourcuff a bondi sur le coup de canon de Firmin Mubele à la 82ème minute de jeu. Une récompense méritée et due à la générosité de son équipe qui en dit long sur la volonté d’agir ensemble dans le vestiaire rennais. Entretien avec l’entraîneur rennais.
Christian, ce point pris a presque un goût de victoire…
Il y a eu beaucoup de générosité et d’esprit collectif. Dans le foot, il faut courir, c’est une évidence, surtout dans ce contexte. Il fallait le faire avec intelligence. Sur le plan tactique, ça a été remarquable. Les joueurs sont allés au bout d’eux-mêmes sur le plan physique. Le regret que j’ai est sur les premières minutes. Avant que l’on soit en infériorité numérique, on a commencé timidement le match, même si on ne peut pas avoir de jugement définitif sur quatre minutes. Pour le reste, il fallait défendre avec deux lignes de quatre très serrées. C’est ce qu’on avait déjà décidé de faire mais on ne pouvait pas tenir le ballon. On était polarisé sur l’aspect défensif. Il était souhaitable qu’on garde davantage le ballon, qu’on apporte plus de soutien mais c’était très difficile. Dans le placement et la récupération du ballon, on l’a fait avec implication et application. Prendre un point dans ces conditions, c’est très satisfaisant.
Pour ceux qui en doutaient encore, le match de dimanche était la démonstration que les joueurs sont pleinement impliqués en cette fin de saison…
Le jeu collectif est d’abord un état d’esprit, il a été remarquable dimanche. Ensuite, il y a les aspects tactiques que l’on met en place. Notre axe de progression reste la capacité à être plus juste, c’est-à-dire avoir davantage la maîtrise du jeu. C’était difficile compte tenu de l’adversaire mais je pense aux cinq premières minutes où notre jeu a été trop timoré. On jouait vers l’arrière, on n’a pas pris l’ascendant. On ne s’est pas mis dans les meilleures conditions.
La décision de faire entrer Adama Diakhaby et Firmin Mubele s’est révélée payante. C’est une stratégie que vous aviez pensée avant d’encaisser le but ?
L’idée était de tenir. On ne pouvait pas se lâcher en début de match, il était impossible de jouer les coups à fond car sinon on aurait explosé. En concédant un but, c’est devenu compliqué mais on savait que l’on avait du potentiel sur le banc. On a fragilisé les Lyonnais dans le dernier quart d’heure. On a utilisé la percussion d’Adama (Diakhaby) et Firmin (Mubele). Ils sont capables de faire de grosses différences.
Avec Benjamin André à gauche, la volonté était d’avoir plus de maîtrise au milieu ?
Il n’y a pas d’équipe offensive ou défensive. C’est la position du bloc qui compte, il est plus ou moins haut. Si on a des joueurs de contre sur les extérieurs, on n’est pas plus offensif, ce n’est pas vrai. On peut être dangereux sur des contres effectivement mais on n’est pas plus offensif dans l’approche du match. Benjamin s’en est très bien sorti.
Afonso Figueiredo a joué ses premières minutes en Ligue 1. Que pensez-vous de son entrée en jeu ?
Il a été bon mais ça ne m’étonne pas. Dans la difficulté, il reste toujours très professionnel et très appliqué. On ne sait jamais quand ça se présente mais il a eu la récompense. Il a répondu présent. Je suis très content pour lui et pour nous.
Benoît Costil, Mexer et Joris Gnagnon, c’était encore du top niveau ce week-end…
Joris confirme, Mexer a des qualités physiques énormes et Benoît est un très bon gardien, on n’a pas attendu ce match pour le savoir. Avec nos défenseurs axiaux, on travaille les incursions balle au pied. Joris l’a fait et ça fait des différences.
Ces derniers temps, il a manqué l’étincelle dans les derniers mètres. Vous avez apprécié la belle frappe de Firmin Mubele ?
C’est un beau geste. Firmin progresse. Il a toutes les qualités techniques et physiques pour être intéressant. On a pu voir ses qualités de percussion. Il a beaucoup de tonicité sur ses appuis, on l’a vu sur le but et sur ses prises de balle. Il faut qu’il se fonde dans le jeu collectif. J’ai dit qu’il ne fallait pas trois ans pour s’intégrer. C’est un joueur qui vient de très loin sur le plan de la formation mais son adaptation se fait dans les temps.
Nancy va se battre pour le maintien. C’est une situation qui oblige à prendre des risques en fin de saison ?
Quand on est au dos au mur, on peut être crispé mais on se lâche à un moment donné car on n’a plus rien à perdre. C’est ce qu’il se passe pour Lorient en ce moment. Il y a une prise de risque qui se fait naturellement.