L’entraîneur breton revient sur le nul obtenu samedi au Roazhon Park en évoquant l’un des derniers arrivés, Firmin Mubele. L’attaquant rennais s’est montré précieux dans la profondeur. Additionné aux retours de joueurs cadres, cela pourrait donner un cocktail gagnant pour le Stade Rennais F.C.
Christian, chaque équipe a eu sa mi-temps dans ce match…
Oui mais il y a souvent ce genre de scénario dans une rencontre. Si on prend le match de Guingamp face à Bastia, le score est de 0-0 à la mi-temps. Ils marquent le premier but, ensuite Bastia reçoit un carton rouge, le match se termine à 5-0 et les gens oublient la première mi-temps. Par contre effectivement, on n’est pas parvenu à emballer le match durant la première période. On se retrouve mené 1-0 et à la mi-temps on est sonné.
Où a été la difficulté en début de match ?
Dijon a d’abord joué très bas. C’est le problème tactique qu’ils nous ont posé. Nous étions dans l’incapacité de récupérer le ballon car ils jouaient vraiment bas avec Reynet et les deux défenseurs centraux. C’est un contexte complétement différent de Nice. Les Niçois essayaient de construire en récupérant le ballon très haut. Face à Dijon, dès que nous pressions, ils balançaient le ballon devant. Et comme notre montée de balle était très lente, on était toujours confronté à un bloc dijonnais bien replacé. Et devant, ils savent rester dangereux avec des joueurs comme Diony qui peuvent faire la différence par leur vitesse. Cela créé les conditions d’un match instable dans lequel nous n’avons pas su accélérer lors des premières relances. On s’est montré incapable de prendre les espaces. Firmin Mubele a réussi à le faire en seconde période. Nous avons eu un problème tactique car on s’est retrouvé bloqué. Yoann devait redescendre bas pour toucher le ballon. Il ne faut pas confondre causes et conséquences dans ce match. Les remontées lentes du ballon ont fait qu’il ne s’est pas passé grand-chose. Il y a eu l’occasion de Giovanni Sio mais après très peu de situations intéressantes en première mi-temps.
La seconde période a permis de voir les qualités de Firmin Mubele dans la profondeur…
L’appel doit déclencher la passe pour que l’action soit coordonnée. Cela n’a pas toujours été le cas notamment en première mi-temps. Malheureusement, on a un déficit dans ces phases de jeu. Ce n’est pas nouveau pour nous, avec Kamil et Paul-Georges nous avions déjà ces difficultés. Je pense que Firmin peut faire encore beaucoup mieux. Il est très brut et doit encore progresser sur le plan tactique et dans l’anticipation. Par contre, il a des qualités athlétiques et techniques qui font de lui un poison pour l’adversaire.
L’équipe a semblé joué le va-tout en fin de match ?
Quand je dis que l’on confond causes et conséquences, c’est l’exemple parfait. L’organisation nous permet de coordonner et d’économiser nos efforts sur le terrain tout en étant plus dynamique. On a d’ailleurs vu en fin de match que lorsque nous ne respections pas l’organisation, cela pouvait être dramatique. C’est à ce moment que l’on a le plus de chances de perdre le match. Je sais qu’il y a des gens qui conçoivent le sport comme ça mais à partir de ce moment, ce n’est plus un sport collectif. Il ne faut pas opposer organisation et dynamisme.
Comment faites-vous, durant la semaine, pour trouver le point d’équilibre qu’il faut ensuite réussir à retraduire lors des matchs ?
L’équilibre passe par le placement. Tout l’enjeu est de réussir à créer un déséquilibre chez l’adversaire tout en conservant un équilibre défensif. Il faut toujours anticiper la perte du ballon. Nous savons qu’à un moment, nous allons perdre le ballon. Il faut donc prévoir cette perte pour ne pas se retrouver en situation de déséquilibre. Si on est en sécurité lors des pertes de balles, on peut déployer notre énergie lors des phases offensives. Quand on récupère le ballon, nous devons être en mesure de pouvoir l’exploiter correctement. Il faut toujours être dans l’anticipation d’une phase à l’autre, c’est ça l’efficacité.
Sur le but, Dijon a joué son corner en deux temps. Cela a fragilisé le marquage ?
Cela reste un ballon dans la boîte. Je pense que Firmin doit sortir plus vite pour mettre plus sous pression le centreur. Sur un ballon comme celui-là, on est purement dans le duel physique et athlétique. Même si le centre est bon, il n’y a pas d’antidote.
Wesley a vite été percutant dès son entrée. Il prend confiance ?
Il s’est montré juste dès son entrée. On sait ce que techniquement il est capable d’apporter. Sur le but, il a le mérite d’être là en accompagnant l’action. Même si le geste est plus facile à réaliser que son but à Metz, il a le mérite d’être présent. C’est un joueur qui a beaucoup de qualités techniques.
Pour se projeter sur le match de Toulouse, on sait que ce genre de match à l’extérieur est toujours difficile à négocier.
On le voit bien, il n’y a pas de match facile. Ce n’est pas une découverte non plus. Ce type de match est plus tendu car le contexte de jeu fait que. Si on prend des rencontres comme face à Nice, St Etienne ou Lyon, le jeu est posé. Quand les équipes proposent un style de jeu plus débridé, cela devient désordonné et les actions individuelles prennent le pas sur le collectif.
C’est toujours l’objectif maintien qui est évoqué dans le vestiaire ?
Je pense qu’il faut arrêter de croire que nous jouons à chaque fois pour un objectif chiffré. On s’est fixé les 42 points pour le maintien mais on ne psychote pas dessus. Après, c’est vrai qu’une fois acquis, il sera encore plus agréable de jouer. On pourra se libérer davantage et réaliser de meilleurs matchs. J’attends la suite avec impatience, surtout si on retrouve l’intégralité de l’effectif pour pouvoir aller plus loin. On n’a pas besoin d’un objectif chiffré ou d’avoir écrit « Europe » pour avancer et heureusement. Le sport, par essence, c’est la capacité à être le meilleur possible et gagner les matchs. C’est aussi réussir à créer un contexte de sérénité permettant de s’épanouir pour être meilleur.
Avec un groupe au complet, il y avait évidemment l’occasion de faire mieux…
Faire un match nul contre Dijon, ce n’est pas suffisant. On a une défense centrale très jeune et qui, sur le match de samedi, a clairement montré un manque de maturité dans le placement. Ce n’est pas surprenant non plus dans la mesure où Joris a un coup de moins bien. Autant son arrivée dans le groupe avait permis à l’équipe de renforcer son organisation sur le terrain en évoluant plus haut, mais sur le match face à Dijon, il a beaucoup reculé et on a retrouvé les mêmes symptômes que lors du début de saison.
On savait qu’avec les pertes de Clément (Chantôme) et Morgan (Amalfitano) à Marseille, les matchs seraient plus compliqués. J’avoue que j’avais pas mal d’inquiétudes lors des trois derniers matchs (Lorient, Metz et Dijon). On a pris 5 points lors de ces rencontres, ce n’est pas suffisant pour voir le haut du tableau mais on a pas trop mal négocié cette période. Maintenant l’objectif est de retrouver un effectif au complet et à son meilleur niveau. Je ne sais pas si Morgan sera à 100% samedi. Pour Clément, on va encore patienter huit jours.
Morgan, dès son arrivée, a transformé l’équipe. L’entrée de Clément avait aussi stabilisé le milieu. Avec le retour de Mexer, on a une sécurité supplémentaire en cas de blessure. Il faut que l’on continue d’avancer car on a plein d’objectifs pour cette fin de saison.
30ème journée de Ligue 1
Toulouse FC / Stade Rennais F.C.
Samedi 18 mars à 20h00 – Stadium de Toulouse