Ça ne vous a sans doute pas échappé, cette semaine la Champion’s League a fait son retour sur vos écrans. Mardi, le Paris SG s’est imposé face au FC Barcelone. Grand passionné du club catalan, Christian Gourcuff cependant a apprécié la prestation des hommes d’Unai Emery.
Christian, qu'avez-vous pensé de l'opposition mardi soir entre le Paris SG et le FC Barcelone ?
« J’étais triste pour le Barça parce que j’ai toujours été un grand admirateur de cette équipe. Les équipes vivent et meurent. Ce n’est plus le Barça que j’ai aimé. Le jeu c’est le mouvement, si vous n’avez plus de mouvement même avec les meilleures intentions du monde ça n’a plus la même efficacité. Paris a été très dynamique. C’est ce dynamisme-là qui a fait la différence entre les deux équipes. La victoire 4-0 est logique. »
Cette prestation plutôt convaincante place-t-elle le Paris SG parmi les équipes candidates au titre ?
« Pour moi, il n’y a pas de favori incontestable. Le Bayern a été impressionnant aussi. Je pense que Paris est capable de poser énormément de problèmes à toutes les équipes en jouant de cette manière-là. Quand on a joué Paris, j’ai vu une grosse équipe. Sur le plan physique, ils ont un impact dans les courses qui est impressionnant. Par rapport au Paris-Saint-Germain de Laurent Blanc qui était tributaire de Zlatan Ibrahimovic dans le bon et le mauvais sens, il y a un groupe beaucoup plus cohérent. On voit très bien où veut en venir Unai Emery. »
Le FC Barcelone que vous aimiez est celui de Pep Guardiola. Il va croiser la route de l’AS Monaco mardi. D'après vous, son Manchester city peut-il faire tomber Monaco ?
« Quand vous arrivez avec des intentions précises de jeu, il faut du temps pour former une équipe à votre image. Pep Guardiola a fait du bon boulot au Bayern, mais cette équipe n’avait pas l’harmonie qu’avait le Barça. Il disposait d’une génération de joueurs qui jouait ensemble avec Xavi, Iniesta… ça respirait le football. Quand on travaille avec un nouveau groupe il faut non seulement travailler au quotidien mais aussi le changer. Je reviens sur ce qu’avait dit Reynald Denoueix : « si au bout de trois mois les joueurs n’ont pas acquis une sensibilité, vous pouvez travailler trois ans vous n’avancerez pas ». Je pense qu’il est encore dans cette phase de construction. Monaco peut leur poser des problèmes parce que c’est une équipe bien équilibrée avec beaucoup de percussion, un joueur comme Thomas Lemar est capable de changer le cours d’un match. Il y a un milieu de terrain complet, une défense qui tient la route. Avec le Paris SG, on a là des équipes françaises qui peuvent rivaliser avec le top européen. »
On vous imagine calme devant un match de foot. En regardant le FC Barcelone, est-ce qu’il vous ait déjà arrivé de célébrer un but ?
« À l’époque du Barça, j’étais capable de déboucher une bouteille quand il mettait 5 buts au Real Madrid. C’était un grand moment. Il y avait eu aussi la victoire du Brésil en 1970 en finale de la Coupe du monde et ce but de Carlos Alberto, j’étais debout. Le foot c’est des émotions. C’est gagner des matchs mais aussi des émotions. C’est ça ce que les supporters devraient comprendre. Un match ça se vit ça ne se décrète pas. Ce sont des choses que l’on ressent. »