
Damien Da Silva est assurément l’une des belles surprises du championnat. Venu pour tout donner au Stade Rennais F.C., l’ex-Caennais ne s’attendait pas à vivre autant d’émotions pour son premier exercice en Rouge et Noir. Après une saison réussie, notre défenseur veut finir en beauté et communier encore avec les supporters.
Damien, pensais-tu vivre une saison aussi riche lors de ton arrivée ?
Non. Je savais que j’allais découvrir des choses différentes de ce que j’avais pu connaître dans ma carrière, notamment avec la coupe d’Europe. Je savais aussi que j’allais découvrir un bon club, d’un autre niveau. Mais honnêtement, je ne m’attendais pas à vivre une saison avec autant d’émotions procurées par la Coupe de France et l’Europa League.
Et tu as découvert plus qu’une équipe…
J’ai découvert une ferveur extraordinaire. Pendant l’épopée en Coupe de France, on s’est senti portés par toute la Bretagne. Ça nous a donné beaucoup de force d’ailleurs. Il y a une euphorie avec la coupe d’Europe que l’on a prolongée en Coupe de France. Je ne m’attendais pas à vivre de telles ambiances dans ma carrière. Le match contre Arsenal à domicile, ce sont des souvenirs qui resteront gravés. Le match extérieur face au Bétis où les supporters sont venus très nombreux aussi, c’était impressionnant.
Ça valide totalement ton choix de rejoindre le Stade Rennais F.C. alors…
Je me dis que j’ai bien fait d’attendre car je suis resté « longtemps » sur le marché, jusqu'à fin juillet. Par conséquent, j’ai pris quelques risques. Aujourd’hui, me retrouver là, j’ai bien fait de le prendre. Ça a payé.
Malgré les responsabilités qui t’ont été données, tu as assuré toute la saison, sans pression. Tu es d’un calme naturel ?
Je ne vois pas pourquoi on tremblerait. On fait un métier fantastique. On vit de notre passion. Je le vis encore plus j’ai envie de dire car je progresse d’année en année. Je franchis des paliers. C’est excitant de découvrir d’autres footballs et de se confronter à des niveaux supérieurs. Je me suis comporté comme quand je suis arrivé dans chaque club où l’on ne me connaissait pas trop en tant que joueur. Si j’ai été une bonne surprise tant mieux. Je ne me prends pas la tête par rapport à cela. Je me bats comme je l’ai toujours fait, c’est ce qui m’importe. Tout donner sur le terrain, c’est ce que les supporters attendent au minimum. Bien sûr, il faut aussi de la qualité mais c’est le minimum que je puisse faire.
Tu as donc fait du « Da Silva ».
J’ai progressé. Je le sens avec les matches de coupe d’Europe qui sont d’un niveau supérieur sur le plan de l’intensité mais aussi de la pression. Il faut la gérer. On joue contre des joueurs talentueux. Sur ce poste de défenseur central, plus on avance dans l’âge, plus on mûrit. Je joue peut être avec un peu plus d’intelligence dans le placement. Il le faut face à des grands joueurs comme Pierre-Emerick Aubameyang ou Alexandre Lacazette. Je n’ai pas la prétention de dire que j’ai le même niveau mais se confronter à eux est gratifiant.
Peut-on en déduire qu’avec l’Europe la saison prochaine, tu n’as pas fini de progresser…
La crainte que j’avais était de ne pas rejouer l’Europe la saison prochaine car j’ai adoré. J’ai adoré voyager en Europe, j’ai adoré entendre parler une autre langue sur le terrain. Quelque part, quand on part à l’étranger on représente le football français. J’aime bien cette sensation d’être suivi par les autres clubs français. Honnêtement, ne pas vivre l’Europe la saison prochaine aurait été une déception. C’est comme toutes les bonnes choses, quand on y goûte, on veut les retrouver. J’ai envie de revivre les mêmes émotions.
Tu as aussi hérité plusieurs fois du brassard de capitaine quand Benjamin André ne jouait pas. Est-ce une récompense ?
C’est une reconnaissance. Je pense que ma mentalité a plu. La combativité peut donner l’exemple sur le terrain. En tout cas, j’apprécie ce rôle de capitaine.
Comment as-tu vécu la finale de la Coupe de France ?
Dans la tête, c’était tout feu tout flamme. J’ai explosé de joie avec tout le monde. Le moment où on a traversé le terrain en courant c’était extraordinaire. Je n’ai jamais vécu ça de toute ma vie. La communion avec les supporters était énorme. Après on pense à toute sa famille et ses proches qui ont fait beaucoup de route pour venir voir ce match. Je leur avait dit avant que je n’allais pas jouer cinquante finales. Les voir ensuite présents dans les tribunes avec les larmes aux yeux, c’est le moment le plus rempli d’émotions. Ils ont vécu l’événement depuis le début. La plus belle chose que l’on puisse faire dans le football, c’est partager des émotions. Je suis le seul à jouer au football dans la famille, mais sur le terrain c’est comme s’ils étaient à côté de moi. C’est une force. Et les voir aussi émus que moi, c’est une grande fierté.
Vous recevez Lille ce vendredi. L’occasion de finir en beauté contre une belle formation.
C’est toujours important de bien finir, encore plus à domicile, et de récompenser un public qui le mérite vraiment. Le stade va être plein. Il faut aussi penser à nous. Si Reims ne gagne pas, on peut aller chercher la 9ème place. Si on finit dans les dix premiers, on aura réalisé une belle saison. On avait du mal à gagner ces derniers temps, on l’a fait à Strasbourg. On veut finir sur une victoire.
Les 60 matches joués cette saison se font sentir ?
C’est de la bonne fatigue. J’ai connu des fatigues plus éprouvantes. Quand on joue le maintien, c’est une fatigue physique et mentale. Je la ressens aux entraînements et pendant les matches mais comme je dis tout le temps, quand le mental est au top, les jambes suivent.
Et Strasbourg ne vous a pas ménagé samedi dernier ?
C’est une équipe qui centre beaucoup. Ils nous ont mis à rude épreuve. Ils jouent long aussi sur Ajorque. On savait que ça allait être ouvert. Strasbourg est une équipe très joueuse, surtout à domicile. On a eu beaucoup de boulot mais on est là pour ça.
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38ème journée de Ligue 1 Conforama
Stade Rennais F.C. / LOSC
Vendredi 24 mai - 21h05
Roazhon Park
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