On l’oublie parfois mais Diafra Sakho a découvert la Ligue 1 à 28 ans, quelques jours après avoir signé au Stade Rennais F.C., le 29 janvier. L’ancien pensionnaire de Premier League avec West Ham, qui peut maintenant enchaîner les efforts, ne se fait pas de soucis quant à ses statistiques, tant que le collectif rennais tourne bien.
Diafra, tu es le dernier arrivé dans les rangs Rouge et Noir. Es-tu satisfait de tes débuts ?
On est cinquième, on est bien placé. On va essayer de conserver cette place. L’équipe est jeune et il y a des joueurs talentueux. Je suis content d’être parmi eux aujourd’hui. La fin de saison est excitante. Je ne suis pas satisfait personnellement de mon rendement mais fier de celui de l’équipe. Tous les week-ends sur les terrains, on se donne à fond. Même si c’est un peu compliqué pour moi de me remettre des deux opérations que j’ai subies il y a moins d’un an à la cuisse et au dos. Je n’avais pas joué depuis un moment. J’arrive aujourd’hui à enchaîner les matchs. Je continue à travailler pour être en forme pour cette fin de championnat et la saison prochaine afin de prouver que le Stade Rennais a fait le bon choix.
« il faut savoir se remettre en questions »
Tu ne te sens pas encore à 100% ?
Je ne suis pas gêné physiquement mais je n’avais pas enchaîné deux matchs complets de suite depuis plus d’un an et demi. Mon corps a réagi à ça. Je garde le côté positif, celui du plaisir de retrouver le terrain et d’enchaîner les matchs. Je me sens parfois lourd. À Nice, je n’ai pas peur de dire que j’étais là sans être là. Je sais l’analyser, il faut savoir se remettre en questions. Il faut essayer de savoir pourquoi. Ça ne va pas m’empêcher de travailler.
Que réponds-tu à ceux qui scrutent ton compteur buts depuis ton doublé à Caen ?
Je comprends leur impatience. Je me suis fixé un objectif de sept ou huit buts même si je sais que ça ne va pas être facile. J’en suis à trois avec celui marqué contre Paris en Coupe de la Ligue. Il reste six matchs pour que je sois dans les cordes. J’ai fait le choix de venir à Rennes parce que c’est un club qui me convient. Il faut être patient mais je suis sûr que je marquerai des buts pour le Stade Rennais. Je laisserai les gens faire le bilan après une saison complète. J’aime la pression, ça me fait avancer.
Et tu peux t’appuyer sur ton bilan anglais pour retrouver la confiance (24 buts en 71 matchs)…
Quand je suis parti en Angleterre, je voulais voir autre chose, j’ai sauté le pas. Je ne le regrette pas car j’ai réussi mes débuts en Angleterre. J’ai été nommé meilleur joueur du mois d’octobre devant Sergio Agüero lors de ma première saison. Après être passé de la Ligue 2 à la Premier League, j’étais curieux de découvrir la Ligue 1. Ce retour en France doit me permettre de me remettre en questions, reculer pour mieux sauter et aider le club à aller le plus haut possible.
« Le staff m’a beaucoup aidé. »
Un retour en forme impose plus de travail au quotidien ?
Le staff m’a beaucoup aidé. Pour dire vrai, j’ai plus travaillé en deux mois à Rennes qu’en un an et demi à West Ham. J’ai vu la différence. Au début, j’avais des courbatures partout à la fin des matchs. Aujourd’hui, je peux faire un match complet et revenir le lendemain à l’entraînement, c’est bon signe. Je progresse petit à petit. Il ne faut pas être trop gourmand et ne pas vouloir sauter les étapes coûte que coûte.
Il ne faut pas oublier d’évoquer le travail invisible des attaquants de pointe.
Il y a des matchs où je sais que je ne vais pas avoir beaucoup de situations de but mais j’essaie de me rendre utile à l’équipe. À Lyon, je n’ai pas eu d’occasions mais j’étais content de ma performances. J’ai ouvert les espaces pour mes coéquipiers. Tant que l’équipe gagne, je suis content. Je m’adapte au jeu. Tout le monde peut marquer au Stade Rennais, c’est le travail de chacun.
« C’est à Metz que je suis passé d’une position de numéro 6 à celle d’attaquant. »
Le FC Metz est le club qui t’a révélé en France.
Pendant six ans, c’est le club qui m’a tout donné. C’est à Metz que je suis passé d’une position de numéro 6 à celle d’attaquant. Ils m’ont formé. J’ai connu toutes les catégories de la CFA2 à la Ligue 2. L’ambiance est familiale, tout le monde se connaît. Ce sera mon premier match face au club qui m’a révélé. Je suis impatient à l’idée de retrouver les gens que j’ai côtoyés là-bas. C’est aussi un adversaire particulier car ma première fille est née à Metz.
Tu es touché par la situation sportive des Grenats ?
Metz a souvent fait l’ascenseur mais ça reste pour moi un club de Ligue 1. C’était un club mythique il y a quelques années. Cette saison est compliquée mais je leur souhaite de trouver la stabilité parmi l’élite.
La passerelle entre le FC Metz et le club sénégalais de l’AS Génération Foot est particulièrement performante !
Oui c’est vrai. À l’image d’Ismaïla Sarr, Fallou Diagne et moi-même, tous les jeunes talents sénégalais qui passent par Génération Foot doivent passer par le FC Metz avant de rallier un autre club. J’ai moi-même acheté un pavillon là-bas pour aider les jeunes du pays à vivre leurs rêves.
Ismaïla Sarr, c’est un peu ton petit frère !
C’est plus que ça. Nous sommes très proches. Je pense être rapide mais quand je le vois, je suis « charrette » (rires). Il va tellement vite que c’est même des fois compliqué d’aller réceptionner ses centres. Je vais prier pour lui. J’espère qu’il va encore faire briller Rennes. Il faut aussi citer Abdoulaye Diallo que j’apprécie beaucoup. Il m’a très bien accueilli quand je suis arrivé. C’est un exemple ici et en sélection.
« On va se battre tous les trois pour y participer »
En espérant vous retrouver à la Coupe du Monde…
On va se battre tous les trois pour y participer et espérer aller le plus loin possible. Notre groupe n’est pas facile mais on a de très bons joueurs qui évoluent en Europe (ndlr : Les Lions de la Teranga auront dans leur poule la Pologne, le Japon et la Colombie). On a la chance de représenter le Sénégal et l’Afrique avec la possibilité de faire rêver ceux qui aiment la sélection.
L’avis que tu te faisais du club est le même aujourd’hui ?
Je suis honnêtement surpris du professionnalisme de toutes les composantes du club. Je sens que les supporters sont fiers de leur club, tout comme ils sont fiers d’être Bretons. Par rapport à ce que je vois, le Stade Rennais a sa place pour jouer régulièrement la coupe d’Europe.
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33ème journée de Ligue 1 Conforama
Stade Rennais F.C. / FC Metz
Samedi 14 avril - 20h00
Roazhon Park
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