Frédéric de Saint-Sernin, comment allez vous ?
Mieux qu'il y a trois semaines, mais après un arrêt cardio-vasculaire, il faut récupérer en douceur, et c'est ce que je suis en train de faire. Je reprends petit à petit mes activités.
Reprendre en douceur doit être difficile avec une telle ébullition liée à la finale ?
Justement, c'est pas mal de reprendre dans ces conditions, l'optimiste règne, le bonheur est dans toute la préparation de cette finale. Reprendre ses activités dans ces conditions, c'est positif car le moral est très important quand on est passé par l'hôpital. Et aujourd'hui il est vraiment au beau fixe.
La finale est évidement un moment important pour nous, le Stade Rennais mais aussi pour la ville, la population et pour tous ceux qui nous supportent et nous soutiennent depuis des années.
Ressent-on aussi à Paris l'engouement qu'il peut y avoir à Rennes ?
Je ne suis pas certain qu'en ville on le ressente réellement, mais nous pouvons voir cet engouement parmi les salariés de notre actionnaire Mr Pinault. On parle beaucoup plus de foot que d'habitude, parce que cette finale est quelque chose qui dépasse le jeu, et même l'enjeu. C'est un événement qui touche l'ensemble des salariés de notre groupe, qui fait très plaisir : on en parle partout, à la cafétéria, dans les couloirs. A Paris quand vous passé devant le siège de la fédération française, cela fait plaisir de voir le Stade Rennais affiché. C'est un très beau moment, j'ai pris l'habitude de prendre la ligne 6 avec grand plaisir, c'est celle qui mène à Montparnasse.
Une finale c'est bien mais maintenant il va falloir la gagner. C'est peut être le plus difficile qui attend les Rennais?
Une finale il faut la gagner, c'est comme toute compétition. On n'est pas encore à l'apothéose, on s'y prépare le mieux possible, le staff et les joueurs aussi. Ensuite, c'est l'incertitude du sport : ça se joue sur 90 minutes, peut être un peu plus... De plus, on sait que Guingamp est une équipe de Coupe, ils l'ont prouvé en demi-finale pour le plus grand malheur des Toulousains. Il faut que nous soyons extrêmement vigilants. L'entame de la rencontre sera décisive quant à la suite du jeu. Il faut qu'on la gagne !
Cela vous inspire quoi le fait que ce soit deux villes de la même région qui soit au Stade de France ?
Un engouement particulier. Je suis très respectueux de l'identité territoriale. ça a d'ailleurs été un de mes messages lorsque je suis devenu président du Stade Rennais F.C. : défendre la culture et l'identité bretonne. C'est vrai que c'est fantastique de se retrouver les uns et les autres ensemble au stade de France avec le même emblème, les mêmes couleurs, mais il n'empêche qu'à la fin, il n'y a aura qu'un vainqueur et il faut que se soit le Stade Rennais F.C.
Pas de séance de penalties ?
Si la victoire doit se jouer à l'issue des penalties, pourquoi pas, mais ça sera mauvais pour mon coeur, et pas uniquement pour le mien mais aussi pour des dizaines et des milliers de supporters. Mais j'espère que les circonstances seront favorables. On est un groupe qui sait se grandir, se sublimer dans les grandes occasions. Notre groupe a prouvé que dans les matchs importants, face aux grosses équipes, il sait se montrer présent. C'est une préparation très particulière tant sur le plan sportif, physique que mental. Je pense que nos joueurs seront tout à fait conscients de leurs responsabilités et de l'engagement très fort qui doit les porter vers la victoire. Ils savent que c'est un rendez-vous à ne pas manquer car un joueur professionnel ne joue pas une finale de Coupe de France tous les ans. Ce rendez-vous est également important pour nous tous, nous nous sommes engagés vers cette même réussite.
Selon vous, le SRFC part-il favori ?
Non je ne crois pas, je pense qu'une finale c'est un match particulier, je me souviens des difficultés de Nantes face à Calais en 2000. Je ne pense pas qu'une finale dépende du nom de l'équipe en face. C'est son intensité qui compte, parce que beaucoup de nos joueurs n'ont jamais joué une finale, et devant 80 000 personnes, et au Stade de France. Donc il faut arriver à gérer mentalement cet événement, il faut être présent de la première à la dernière minute, c'est quelque chose d'extrêmement compliqué.
Je me demande si je ne préfère pas être dans les tribunes plutôt que sur le terrain, et tant mieux pour l'équipe. En face il y a onze joueurs, mais ce n'est pas obligatoirement le pedigree de l'équipe d'en face qui vous fait mieux ou moins bien jouer le match. Il faut réussir à être prêt mentalement.
Quand on lit la presse, la pression sera quand même rennaise. Guingamp a tout à gagner et Rennes a tout à perdre ?
On a quand même beaucoup à gagner, la Coupe ce n'est pas rien. Guingamp a quoi à gagner ? La Coupe de France. Nous aussi. Je crois que nos joueurs ont prouvé qu'ils étaient capables d'assumer la pression de certains matchs même si, encore une fois, cette rencontre est particulière. On a rencontré des équipes dans des contextes très difficiles et on a su répondre présent même quand le jeu nous a été défavorable. Le premier match de championnat Rennes / Marseille était un match exceptionnel. On a prouvé que quand on est mené, on peut remonter, on a cette force intérieure, les qualités physiques et mentales pour répondre à toutes situations. Je ne comprends pas vraiment l'argumentation selon laquelle une équipe a tout à gagner et une autre tout à perdre. Je crois qu'on a tous intérêt à gagner cette Coupe de France. Sur ce point là on est vraiment sur un pied d'égalité.
