
Frédéric, quel est l'intérêt de ce match face à l'Atletico sans enjeu sportif ?
C'est une chance pour ceux qui n'ont pas beaucoup de temps de jeu et qui reviennent de blessure. C'est l'occasion pour eux de pouvoir s'exprimer. Ils vont pouvoir montrer qu'ils ont la capacité d'intégrer l'équipe dès dimanche contre Ajaccio ou mercredi contre Bordeaux. C'est un match qui va permettre de voir la forme du moment.
Ce sera un match pour l'honneur...
Ce n'est pas un match amical mais je le prends comme un match de préparation. Ce sera un match de prestige. Si le résultat est au bout, ça met les choses en valeur.
Vous allez donc faire tourner...
Je l'ai déjà fait contre Udinese donc il n'y a pas de raison. Je l'ai aussi fait à chaque match de Coupe d'Europe.
" Apam voit le bout du tunnel "
Apam pourrait-il faire son apparition ?
Ce n'est pas sû r. Samedi dernier, il a joué une heure et demie. Il est dans le groupe mais de là à ce qu'il joue. C'est une réflexion que l'on doit avoir. Il voit le bout du tunnel. Maintenant, il doit acquérir le rythme de la première division. Je suis content pour lui. Il rejoue, il s'entraîne depuis un mois. Il faudra être tolérant et patient avec lui mais c'est un vrai bon joueur.
Le match aller contre Madrid était l'un de vos meilleurs matchs de la saison. Nul doute que vous aimeriez bousculer les Madrilènes comme vous l'avez fait auparavant ?
Je suis surpris que l'on dise que c'était un bon match. C'est la première fois que je l'entends. C'est dommage que l'on soit éliminé. On a eu un bon comportement en Coupe d'Europe. Les résultats ne sont pas bons mais on a fait de belles choses. Malgré leur inexpérience, les joueurs ont pu se rendre compte qu'ils n'étaient pas loin du top 30 européen.
Pourquoi êtes-vous surpris ?
C'est un peu caricatural mais c'est presque ça. Je ne suis pas très loin de la vérité. C'est ce que je ressens. On gagne à Lyon, c'est Lyon qui perd. On gagne à Marseille, c'est Marseille qui perd. On gagne contre Lorient en faisant un très bon match, c'est parce que Lorient n'a pas été à la hauteur. Il y a deux équipes comme cela en France, Toulouse et le Stade Rennais. Pourquoi ? Je ne sais pas. C'est nous qui nous faisons le plus " tailler ". Je ne suis pas idiot. Nos résultats actuels sont décevants mais dans l'ensemble, on a fait six bons mois. Depuis un an et demi, on s'est rapproché des équipes de tête. On rivalise avec elles tout en faisant débuter des joueurs. Ce serait la moindre des choses de le reconnaître. On a une politique sportive qui devrait être sympathique. Nous ne le sommes pas.
" Il y a un esprit négatif autour de notre équipe "
Les critiques sont-elles injustifiées ?
Complètement. Il y a un esprit négatif autour de notre équipe. Je le dis haut et fort. C'est ce qui explique parfois mon ras le bol. Tout part et revient au terrain. Le week-end dernier, j'avais l'impression que Brest jouait les trois premières places et nous les trois dernières. On est la seule équipe à avoir fait la Coupe d'Europe avec un budget équilibré voire bénéficiaire, tout le monde s'en fout. On est cinquième du championnat, j'ai l'impression que j'entraîne une équipe qui est quinzième. Ce qui me déçoit le plus, c'est que l'on ne tienne pas compte du fait que 70% des joueurs n'avaient jamais joué en première division avant mon arrivée. Cela, j'en suis très fier. Et en ayant des résultats.
Votre attitude envers Georges Mandjeck face à Brest a fait du bruit. Regrettez-vous ce comportement ?
Je me doutais qu'il y aurait des sous-titrages. Je suis un bon client là-dessus. Je le regrette complètement. Ce sont les 5% de mon attitude que je déteste. Je l'ai dit aux joueurs et à Georges. Il y a la forme où j'ai complètement tord et puis il y a le fond où j'ai complètement raison. Tout le monde donnera raison à Georges Mandjeck, à juste titre. Après, il y a le fond, sa performance. Si à partir de ce conflit, il y a une prise de conscience qui lui permettra de franchir un cap, parce qu'il a des qualités, et bien ce sera un mal pour un bien. Même si ça écorne mon image, ça fait partie du jeu. Nous sommes dans une société d'image. Ce sont des choses que l'on pouvait faire assez facilement il y a dix ans. Aujourd'hui, tout est repris, tout est relayé, tout est disséqué. J'en prends acte.