Vous êtes Président du Stade Rennais F.C. depuis plus de 7 mois. Quel regard portez- vous sur ces mois qui se sont écoulés ?
Sur le plan sportif, c'est une saison exceptionnelle. Nous sommes européens, nous terminons 4e au classement, premier chez les 18 ans, champion de France des réserves professionnelles, 1e centre de formation pour la 2e année consécutive... tout cela est très positif. Le Stade Rennais F.C. a montré qu'il était un club solide sportivement et bien géré financièrement. Pour preuve, lorsque je me suis présenté auprès de la DNCG (NDRL : La Direction Nationale de Contrôle de Gestion est un organisme chargé de surveiller les comptes des clubs de football professionnels en France), cela n'a pris que quelques minutes. Tous les feux étaient au vert. Depuis plusieurs années, nous sommes estampillés auprès des instances de football comme un club sein et bien géré.
D'un point de vue personnel, on apprend également beaucoup. Nous sommes en contact avec des jeunes qui ont un esprit positif et sportif. C'est une jeunesse qui réussit, qui se bat. Pour une personne comme moi, c'est extrêmement stimulant !
C'est aussi, une fonction passionnante. Le Stade Rennais F.C.est un club sportif mais c'est aussi une entreprise avec 135 salariés et une problématique économique. Il faut savoir coordonner les deux choses et s'adapter. Dans les deux cas c'est une réussite, on ne peut être que satisfait.
Nous sommes actuellement dans une période de transfert, comme la vivez-vous ?
Il faut avoir beaucoup de disponibilité. Il faut réagir vite et prendre les bonnes décisions et ce n'est pas simple. Pour prendre un exemple récent, nous venons de nous séparer de John Utaka. Les négociations ont été longues. Nous aurions évidemment aimé qu'il reste mais après il y a des réalités économiques et sportives qu'il faut accepter. Dans l'ensemble, lorsque l'on observe les intersaisons dans d'autres clubs, on ne peut être que satisfait car pour l'instant nous ne subissons pas.
Vous voulez certainement parler des renouvellements de contrats ?
Notre objectif était de garder la plupart des joueurs. On a pratiquement renouvelé tous les contrats : Etienne Didot le capitaine, Sylvain Marveaux, Jimmy Briand, Olivier Sorlin ce sont tous les trois des joueurs emblématiques. On a également fait résigner des jeunes comme Guillaume Borne ou Kevin Bru dont on entendra encore parler. Ils ont prolongé : cela prouve leur attachement au club et cela montre que le club a acquis une certaine crédibilité. S'il n'y avait pas de perspectives d'avenir, nos joueurs ne prolongeraient pas.
Il y a eu également des renforts intéressants :
Oui, c'est vrai. Le fait qu'un joueur comme Hansson, international suédois et libre de tout contrat, ait décidé de choisir le Stade Rennais F.C. plutôt qu'un club comme la Fiorentina, cela veut dire quelque chose. Pagis est aussi un très bon joueur et il a fait le choix du Stade Rennais F.C. plutôt que de la Champions League avec Marseille, ce n'est pas rien. Mickaël est un joueur qui nous intéresse depuis longtemps. Il a un grand impact physique. Sa puissance athlétique et son expérience vont nous faire du bien. Il a 33 ans mais ce n'est pas un joueur usé car il a explosé relativement tard.
Nous savons qu'un groupe doit se régénérer et doit vivre mais nous n'avons pas la volonté de voir partir nos joueurs. John Utaka nous a quitté mais je dirais que c'est un peu dans la suite logique de sa carrière. Il a 25 ans, il est anglophone, il est normal qu'il souhaite aller jouer en Angleterre.
Pour Grégory Bourillon, c'est plus compliqué. IIl est intéressé par Paris mais nous ne sommes pas spécialement vendeur. Je souhaite vivement qu'il reste avec nous même s'il n'a pas encore accepté une prolongation de contrat. J'espère qu'il changera d'avis et qu'il verra qu'il y a un beau challenge à relever.
Quelle est votre relation avec Pierre Dréossi notamment en cette période de transfert ?
Nous décidons ensemble. On est en contact permanent heure par heure sur les transferts. La cellule recrutement fonctionne très bien. Mon objectif, c'est que les volontés du staff technique puissent devenir une réalité du point de vue financier.
Vous avez dit précédemment que le Stade Rennais F.C. avait terminé 4e. On sait que vous êtes montés en première ligne contre la Ligue de Football Professionnel dans « l'affaire » du match perdu de Nantes face à Toulouse. Vous avez digéré ?
C'est difficile à digérer un tel sentiment d'injusitice. Avec nos avocats nous travaillons toujours sur ce dossier pour chercher une suite judiciaire. On ne va pas laisser tomber. Maintenant, je vous garantis qu'au début d'année, si on m'avait dit que l'on aurait terminé 4e au général, j'aurais signé tout de suite !
Comment voyez-vous le futur pour le SRFC ?
Je voudrais qu'à l'avenir on considère le Stade Rennais F.C. comme un très bon club du championnat de France. Il faut que l'on puisse crédibiliser ces bons résultats sportifs. On est 4e, cela fait trois années de suite que l'on se bat dans les dernières journées pour une place européenne, il ne faut pas que l'on pense désormais que ce soit une surprise. Il faut que l'on soit considéré comme une équipe crédible dans chaque compétition à laquelle nous nous engageons. Nous ne devons décevoir sur aucun tableau.
