Hamari Traoré : « garder l’union sacrée »

Partager
01_publicationlaj-2_1920x1080_7.jpg

Défenseur infatigable et capitaine impliqué, Hamari Traoré montre encore cette saison qu’il est une référence à son poste. C’est avec sa haine de la défaite et son mental à toute épreuve qu’il veut continuer de tirer le SRFC vers le haut. À travers cette J-2, l’international malien exprime toute sa détermination avant d’entamer un gros bloc de matchs décisif pour la suite de l’aventure.



Hamari, tout vous sourit en ce moment…
On peut dire que ça se passe bien. Il faut continuer ce que l’on fait de bien depuis un moment, bien travailler comme on l’a toujours fait et garder la confiance. Il faut surtout rester humbles, ne pas se prendre pour d’autres. Pour garder cette dynamique, il faut conserver cette mentalité de gagneur. Le coach reste exigeant, que ce soit à l’entraînement ou en match. On l’est envers nous également. On sait se dire les choses. Nous sommes un groupe fort. Nos forces, ce sont le collectif et le travail.

Penses-tu que le classement est plus conforme au potentiel de l’équipe désormais ?
Le début de saison a été un peu compliqué, il faut le reconnaître, mais il y avait aussi plusieurs nouveaux joueurs. Il faut avoir les automatismes. Aujourd’hui, on est sur une bonne dynamique et il faut rester sur cette vague pour aller toujours de l’avant. On est conscients de notre potentiel, de ce que le groupe peut produire comme football. Il faut continuer de progresser.

C’est la mentalité qui prime aujourd’hui ?
Il faut avoir la gagne, c’est très important. On veut amener le club le plus haut possible. On veut être européen chaque saison et pour cela, il faut faire des séries. Il faut surtout avoir la mentalité de groupe. Il n’y a pas qu’onze joueurs qui jouent. On est tous ensemble avec le groupe et le staff. Il faut garder l’union sacrée pour faire une grosse saison.
 

« Le club grandit et je grandis avec lui. Je suis ravi. »


Le club compte beaucoup sur toi pour transmettre cette gagne…
Je l’ai toujours eue en moi. Depuis que je suis arrivé à Rennes, le club grandit et je grandis avec lui. Je suis ravi. J’espère qu’avec les jeunes et les anciens, on va tous se donner les moyens. Le club avance et il doit s’installer parmi les meilleurs clubs français, c’est l’objectif.

D’où vient cette rage de vaincre ?
Depuis que je suis tout petit, je suis un grand mauvais perdant (rires) mais j’essaie quand même d’être raisonné. Que ce soit au tennis-ballon, dans les toros, dans les petits jeux, je veux toujours être vainqueur, parmi les meilleurs. Je suis un battant, je ne fais pas semblant. Quand je fais quelque chose, je le fais à 100%. J’essaie de montrer l’exemple et de représenter ma famille et mon pays dignement. Quand je sors, je représente la famille Traoré, je représente le Mali, je représente le Stade Rennais F.C. À chaque fois, je dois être à 100%. Cette mentalité, tout le monde l’a dans le club, c’est aussi pour ça que l’on a de bons résultats.
 

« On ne peut pas rester sur nos acquis, on doit travailler nos manques. »


Ton rôle est aussi d’aider chacun à garder les pieds sur terre.
Il faut être humble et savoir mesurer les choses. On cherche juste à progresser au quotidien. Les meilleures équipes sont dans la remise en question permanente. On ne peut pas rester sur nos acquis, on doit travailler nos manques. On essaie de corriger nos défauts pour devenir une équipe redoutable. On travaille en écoutant ce que l’on nous demande.

Tu as souhaité ne pas répondre à de nombreuses sirènes de clubs importants depuis que tu es à Rennes, pour la plus grande satisfaction des dirigeants et supporters…
J’aime la stabilité. Je me sens bien à Rennes. Ça fait quand même cinq ans que je suis ici. Ce n’est pas donné à tout le monde de faire autant d’années dans un club de haut niveau. Je suis content de ce que je réalise ici et je veux continuer de valoriser mon poste, être un exemple. J’espère que je le marquerai par de bons souvenirs.

071121rennes.lyon93_copie.jpg

Et ta progression confirme tes décisions !
Je ne me satisfais jamais de ce que je fais. Je suis dur envers moi et je veux être meilleur à chaque match. Je veux être un plus pour mon équipe, que ce soit offensivement ou défensivement. Je souhaite conserver cette ligne directrice. Si j’étais Brésilien, on parlerait peut-être plus de moi mais ce qui m’importe c’est de bien faire les choses pour mon club. Dans la vie, on a ce que l’on mérite. Si j’arrive à devenir une référence sur ce poste, c’est déjà bien.

À un poste exigeant qui plus est…
On ne peut pas tricher. Quand on voit aussi Lorenz Assignon, Adrien Truffert ou Birger Meling en match, on constate que l’on fait énormément d’efforts à ce poste de latéral. On est très portés vers l’avant. Il faut faire beaucoup de courses et apporter de la verticalité dans le jeu. Pour enchaîner les rencontres, on prend très soin de nous. Il faut vraiment remercier le staff qui effectue un travail énorme.

Tu as participé au festival offensif contre Lyon. C’est un match référence selon toi ?
Pour un défenseur, ça fait plaisir de marquer. Ça veut dire que j’arrive à me procurer des occasions. J’essaie d’apporter le danger offensivement bien que le travail le plus important reste défensif. Toute l’équipe a montré un beau visage mais ce match est terminé. Il faut se focaliser sur l’avenir. Que ce soit Lyon ou Troyes, il faut avoir la même exigence. On va avoir un gros calendrier. Chaque match sera une finale. Il faut mettre le turbo et bien attaquer la fin d’année.
 

« C’est ce que j’apporte dans le groupe qui compte »


Ce brassard de capitaine, est-ce une fierté ?
Brassard ou pas brassard, je suis moi-même. J’ai ce côté leader en moi. J’amène ma hargne et ma mentalité au groupe. Je suis capitaine au Stade Rennais F.C. et avec le Mali, ça veut dire que je suis quelqu’un qui transmet aussi de la joie et de la positivité. J’essaie d’aller vers ceux qui sont dans la difficulté. Je suis comme ça, j’ai été élevé comme ça. Le brassard, ce n’est pas le plus important, c’est ce que j’apporte dans le groupe qui compte. Pas besoin d’avoir le brassard pour être capitaine.
 

Mohamed Magassouba, le sélectionneur malien, t’a octroyé un peu de repos dimanche. Ça fait du bien ?
Oui, ça fait du bien de se reposer. J’ai joué vingt minutes dans le second match. L’équipe a gagné et c’est très positif. Le coach a fait tourner. On a une bonne génération qui a à cœur de faire de belles choses pour son pays. On prépare de grosses échéances avec la CAN qui arrive bientôt, un parcours du combattant, et les barrages pour la Coupe du Monde.

Que représente-t-elle la sélection malienne ?
C’est une fierté de porter les couleurs de son pays. Il n’y a pas de mots pour le décrire. On y va avec beaucoup de joie. On retrouve les copains, les amis d’enfance. En plus, les résultats sont là. Ce n’est que du bonheur. Ce n’est pas toujours facile au Mali. Le football peut donner beaucoup de sourires. Quand on gagne, on rend fier ce pays qui le mérite.
 

071121rennes.lyon143_copie.jpg

 

 

titre_article_site-1920x200_0.jpg

« Quand j’étais petit, le match qui m’a le plus marqué, c’était en Coupe d’Afrique au Mali, en 2002. C’était un match d’ouverture contre le Libéria, la première fois que c’était organisé au Mali. On avait une très bonne équipe. On était mené 1-0 jusqu’à la 87e minute et Seydou Keita marque le but de l’égalisation. On a fait 1-1. Je ne peux pas oublier. J’étais chez moi avec mes parents et mes amis à Bamako, devant la télé, et je pleurais parce qu’on perdait. C’était vraiment un truc de fou quand il a marqué, un soulagement. J’avais 10 ans, ça avait le goût d’une victoire. Tout le monde faisait la fête dans les rues. J’en parle des fois à mes camarades de sélection pour trouver une motivation supplémentaire. »