
Avec le report du match à Boulogne, comment avez-vous vécu ce week-end particulier ?
On est parti vendredi de Sochaux. On a atterri à Lille mais il fallait rejoindre Le Touquet en bus. Il n'y avait que 100 kilomètres à faire mais cela nous a pris plus de sept heures. On était dans les embouteillages sur une autoroute enneigée. Il y avait des camions au milieu de la route. Résultat : on est arrivé à deux heures du matin à l'hôtel. Sans avoir mangé. On a appris le report du match samedi vers 13 heures. Même galère pour rentrer à Sochaux. On a fait ce déplacement pour rien, c'est assez énervant.
Mais avec l'accumulation des matches en décembre, ce report n'est-il pas finalement un mal pour un bien ?
C'est clair qu'au niveau de la fraîcheur, c'est un avantage. Contrairement aux Rennais, on n'a pas un match dans les jambes. J'espère que cela va nous faire du bien pour mercredi. Mais avec le déplacement à Marseille, cela nous fait désormais deux rencontres à rejouer l'année prochaine. On ne sait pas exactement où on se situe.
Malgré ces deux matches en retard, vous disposez de sept points d'avance sur Le Mans, le premier relégable. Quel bilan faites-vous de cette première moitié de saison ?
C'est un bilan mitigé. On est mieux que la saison dernière. Au niveau comptable, l'écart est fait. L'autre point positif, c'est qu'on a battu Nice et Grenoble, deux candidats pour le maintien. Mais ce championnat est très serré et il suffit de deux défaites d'affilée pour commencer à dégringoler et paniquer. Une victoire face à Rennes nous ferait du bien en termes de points mais aussi pour la confiance.
En octobre, vous avez enchaîné trois victoires consécutives avant de perdre deux fois de suite à domicile. Est-ce que Sochaux ne s'est pas vu trop beau ?
C'est exactement cela. Depuis que je suis arrivé dans ce club, je n'avais jamais connu autant de victoires de suite. Mais on est resté fragile. Ces deux défaites nous ont remis les pieds sur terre. On a ensuite relevé la tête avec deux victoires à domicile et un bon point pris à Saint-Etienne. A Toulouse, on était mieux dans le jeu mais on leur a offert la victoire sur un plateau avec deux erreurs individuelles. Ce sont des erreurs qui peuvent arriver mais qu'il ne faudra pas répéter mercredi.
Lors de vos sept victoires cette saison, six se sont soldées sur le score de 1 à 0. Comment expliquez-vous cette difficulté à tuer un match ?
On a surtout du mal à marquer. Tout le monde est coupable. Moi le premier. Les latéraux n'apportent peut-être pas assez de solutions. Depuis la blessure de Charlie Davies (ndlr : l'attaquant américain a été victime d'un grave accident de voiture en octobre ), on manque d'attaquants. Quand vous perdez un titulaire pendant deux mois, ce n'est pas évident, mais quand c'est pour la saison entière, c'est très dur. Notre équipe est talentueuse mais elle est encore jeune. Il y a beaucoup d'éléments qui expliquent nos difficultés offensives.
Comme le manque d'efficacité de Vaclav Sverkos ?
La saison dernière, il évoluait aux côtés de Mevlut Erding. Il avait peut-être moins la pression et jouait plus libéré. Cette année, on attend plus de lui. Son entente avec Charlie Davies fonctionnait bien jusqu'à l'accident.
Vous avez commencé la saison dans l'axe avant d'être reconverti en latéral droit. Comment vous sentez-vous dans ce nouveau poste ?
Avec Jérémie Bréchet, on répondait aux attentes du coach. Mais il n'était pas satisfait de son côté droit. Je pensais que c'était uniquement pour dépanner quelques matches mais cela dure. Je progresse au fil des matches. Je commence à prendre des initiatives et je prends du plaisir à déborder. A l'image de mon équipe, je suis capable de faire de très bonnes choses mais aussi de passer à côté. A Toulouse, j'ai déjà offert des cadeaux alors que ce n'était pas encore Noël. Il n'y en aura pas face à Rennes.
Deux ans et demi après votre départ de Rennes, ce match est-il toujours une rencontre particulière ?
Il le sera toujours. Rennes, c'est mon équipe. C'est là-bas que j'ai vécu mes meilleurs moments. Rennes effectue une saison en dents de scie. Autant, l'équipe est capable de montrer de bonnes choses face à Paris, autant elle est capable de rater son match à Monaco. Mais elle effectue quand même une bonne saison. J'ai encore beaucoup d'amis dans ce club. On reste en contact grâce aux jeux vidéos comme Call of Duty sur Playstation. Je joue contre Moussa Sow, Jimmy Briand, Romain Danzé ou encore Sylvain Marveaux.
Et qui est le plus fort ?
C'est Kévin Bru le meilleur. Je suis juste derrière lui. Le plus mauvais, c'est Jimmy. Je pense qu'il a une grosse marge de progression. Mais il reste du boulot pour qu'il atteigne mon niveau.
Propos recueillis par Aurélien Demay