Nice veut se faire une place au soleil

Comme au Mans, l'intersaison a été mouvementée du côté de Nice avec le départ de plusieurs cadres. Mais le club azuréen a parfaitement négocié ce virage. Avec trois victoires au compteur, les Aiglons pointent au pied du podium. Même si l'objectif reste le maintien, les joueurs de Frédéric Antonetti peuvent viser plus haut comme la saison dernière.

Partager
12866.jpg

Le Stade Rennais n'a plus perdu une rencontre depuis le 17 août. Depuis ce déplacement à Grenoble (0-1), les Bretons ont alterné les victoires et matches nuls. Les Rennais sont d'ailleurs avec Nancy, les champions du résultat nul ce qui les freinent, pour le moment, au classement.

Nice peut nourrir des regrets. Pendant une bonne partie de la saison, les Aiglons ont tutoyé les places européens. Et chose rarissime, c'est au stade du Ray qu'ils ont laissé passer leur chance. Sans une série de sept matches sans victoire à domicile (de la 21ème à la 36ème journée), le club aurait sans doute accroché une qualification en Uefa voire en Intertoto. Mais la huitième place satisfait amplement les dirigeants azuréens. Surtout après avoir flirté avec la zone de relégation lors de la saison précédente. Les Niçois concluent tout de même cet exercice 2007-2008 avec un titre. Celui de la meilleure défense de Ligue 1 qu'ils partagent avec Nancy et leurs 30 buts encaissés. Ces bons résultats n'ont pas laissé indifférents les recruteurs. Plusieurs cadres ont quitté la capitale azuréenne.

Résultat : le club mise avant tout le maintien. Mais s'il est atteint rapidement comme la saison passée, les objectifs pourraient être revus à la hausse. Et pourquoi pas jouer les troubles fêtes. En attendant la construction d'un grand stade et des installations dignes d'un club de Ligue 1. Preuve de la confiance des dirigeants, Frédéric Antonetti a signé en début de saison une prolongation de son contrat. L'entraîneur du renouveau du Gym depuis 2005 est donc lié jusqu'en 2010. Histoire de goûter au parfum européen que les supporters niçois attendent depuis plus de dix ans.  

Des débuts encourageants
Après la défaite chez le promu, Le Havre, en ouverture du championnat (1-0), les Aiglons ont bien redressé la barre en alignant trois victoires de rang. Pour leur première sortie au Ray, les Niçois ont disposé de Nancy (2-1). Une victoire acquise dans les derniers instants de la rencontre face au club qui les avait empêché de remporter la Coupe de la Ligue en 2006. Une semaine plus tard, ils sont allés s'imposer à Auxerre (1-0). Un résultat bonifié à domicile face à Valenciennes (2-0). A Gerland, les Azuréens auraient pu remporter une quatrième rencontre consécutive sans des erreurs d'arbitrage. Après avoir mené de deux buts, les joueurs de Frédéric Antonetti se sont fait rejoindre et dépasser. Face au Mans, ils avaient l'occasion de rebondir. Mais encore une fois, les Niçois n'ont pas su conserver leur avantage. Et ont concédé un résultat nul (2-2) à domicile.

Malgré ces deux déceptions, l'entame de championnat est encourageante. Avec 10 points, le club pointe au pied du podium. Fidèle à la philosophie de son entraîneur, le Gym possède la quatrième meilleure attaque de L1. « Frédéric Antonetti a toujours prôné un jeu de qualité vers l'avant. Même quand Nice est en situation délicate, il choisit d'aligner trois attaquants. Et il y en a autant sur le banc », apprécie Guy Lacombe. Rod Fanni le connaît également puisqu'il l'a côtoyé pendant deux saisons. « Même si on montre souvent ses mauvais côtés, c'est un très bon technicien. Ce perfectionniste est à fond dans ce métier. Limite, le dimanche, il ne sort pas de chez lui », raconte le latéral rennais.

Même si la défense n'a pas changé à l'intersaison, elle semble à la peine en ce début de championnat. Lionel Letizi a déjà encaissé 7 buts. Pas évident de succéder à Hugo Lloris, même à 35 ans.

Comme les Rennais, les Aiglons se sont qualifiés pour les huitièmes de finale de la Coupe de la Ligue en s'imposant à Boulogne-sur-Mer (3-1). Un résultat qu'ils doivent en partie à Loïc Rémy, auteur d'un doublé dans le Nord.

Rémy pour faire oublier Koné
Nice a perdu gros à l'intersaison. Hugo Lloris et Honorato Ederson ont rejoint les septuples champions de France. Baky Koné a choisi de rester sur les rives de la Méditerranée en signant à l'OM pour découvrir la Ligue des Champions. Et Florent Balmont, travailleur de l'ombre, a quitté le Sud pour le Nord afin de muscler le milieu du Losc. Sans oublier le départ à la retraite de l'expérimenté Lilian Laslandes. Des départs difficiles à compenser. Au passage, le club azuréen a bien rempli ses caisses. Avec 34 millions de recettes et seulement 13,5 de dépenses, il est celui qui a réalisé la meilleure plus value de ce mercato. Le Gym a fait appel à deux joueurs peu habitués à l'élite (Loïc Rémy, Eric Mouloungi, Chaouki Ben Saada) ou souhaitant se relancer (Emerse Faé). 
 
Pas facile de succéder à Baky Koné. Loïc Rémy devra faire oublier le petit attaquant ivoirien qui a inscrit 14 des 35 buts de son équipe. Barré par les stars lyonnaises, l'international espoir a choisi Nice après une demi-saison convaincante à Lens. Mais l'attaquant formé à l'OL est attendu. Avec un transfert de l'ordre de huit millions d'euros, il est le renfort le plus onéreux de l'histoire du club. Suite aux départs de l'Ivoirien et de Laslandes (2 réalisations), le néo-Niçois est devenu le buteur attitré du club. Une pression pour Rémy qui est plus un joueur de débordement qu'un renard des surfaces. Dans un club où il a la confiance du coach, il peut démontrer ses qualités comme les talents de sa génération 87 (Ben Arfa, Benzema et Nasri). En quelques matches, l'ancien rhodanien a en partie justifié son investissement record. Avec 4 réalisations au compteur (plus 2 en Coupe de la Ligue), il pointe juste derrière son ancien coéquipier, Karim Benzema, au classement des buteurs. « Il est en pleine forme en ce moment. Je l'ai côtoyé en équipe de France espoirs. Et je peux vous assurer qu'il est impressionnant », raconte Fabien Lemoine.

Pour l'épauler, Loïc Rémy peut compter sur deux renforts offensifs : le Bastia Chaouki Ben Saada et le Strasbourgeois Eric Mouloungi. Frédéric Antonetti peut également s'appuyer sur Anthony Modeste. L'international espoir a été l'une des révélations niçoises de la saison dernière avec 20 matches disputés. Et un but inscrit contre... les Rennais. En manque d'efficacité depuis son arrivée à Nice, Habib Bamogo a déjà inscrit deux buts cette saison. Soit autant que lors du dernier exercice.

C'est bien connu, Frédéric Antonetti apprécie les joueurs en quête de rachat. Comme David Hellbuyck la saison dernière, Emerse Faé souhaite se relancer du côté de la promenade des Anglais. Après quatre saisons convaincantes sous le maillot nantais, l'espoir ivoirien est allé s'enterrer de l'autre côté de la Manche. Résultat : une saison blanche à Reading. L'ancien canari n'entrait pas dans les plans de Steve Coppell, l'entraîneur du club anglais. Avec seulement huit matches en une saison dans les jambes, Emerse Faé aura la lourde tâche de succéder à l'infatigable Florent Balmont.

La formule ne change pas à Gym. Un effectif entre vieux briscards et jeunes en devenir. Les cages niçoises n'échappent pas à la règle. Le club a opté pour un duo. Lionel Letizi retrouve une seconde jeunesse en tant que titulaire en championnat. Sa doublure David Ospina a disputé son premier match mardi en Coupe de la Ligue. Ce gardien de 20 ans est promis à un brillant avenir. Il a obtenu sa première sélection avec la Colombie à seulement 17 ans contre l'Uruguay.

Mouvements intersaison
Arrivées : Loïc Rémy (Lyon), Emerse Faé (Reading, Angleterre, prêt), David Ospina (Nacional Medellin, Colombie), Katomba Coulibaly (Bastia), Ben Saada (Bastia), Eric Mouloungi (Strasbourg), Matt Moussilou (Al Arabi, Qatar, retour de prêt).
Départs : Ederson (Lyon), Baky Koné (Marseille), Hugo Lloris (Lyon), Anthony Scaramozzino (Sedan), Souleymane Camara (Montpellier), Florent Balmont (Lille), Alaeddine Yahia (Lens, prêt), Lilian Laslandes (retraite), Mohamed Yahaya (libre). Kamel Larbi (libre)

Effectif
Gardiens : 1. David Ospina, 16. Lionel Letizi, 30. Jérémie Moreau.
Défenseurs : 2. Patrick Barul, 4. Vincent Hognon, 5. Cédric Kanté, 18. Ismaël Gace, 24. Gérald Cid, 25. Onyekachi Apam, 26. Cyril Rool, 27. Cyril Jeunechamp.
Milieux de terrain : 6. Olivier Echouafni, 8. David Hellebuyck, 10. Mahamane Traoré, 14. Emerse Faé, 15. Katouba Coulibaly, 17. Chaouki Ben Saada, 23. Drissa Diakite.
Attaquants : 7. Loïc Rémy, 9. Anthony Modeste, 11. Eric Mouloungi, 19. Morission Ozokwo, 21. Habib Bamogo.
Entraîneur : Frédéric Antonetti

Bilan favorable aux Rennais
Le Stade de la route de Lorient est une enceinte qui ne sourit pas aux Aiglons. La dernière victoire remonte à la saison 1990-1991. Mais les Niçois n'avaient pas fait dans la demi-mesure en venant s'imposer 3 à 0 en Bretagne. Lors du dernier exercice, les Rennais avaient concédé un résultat nul. Après avoir longtemps buté sur le portier niçois, Jimmy Briand avait finalement trouvé l'ouverture en début de seconde période. Mais dans la foulée, Anthony Modeste avait inscrit son premier but en Ligue 1. Et quelle réalisation ! Dos au but, l'attaquant de 20 ans avait réalisé un contrôle de la poitrine avant d'enchaîner une demi-volée qui était venue se loger dans la lucarne de Simon Pouplin.

10 dernières confrontations
2007-2008 (22ème journée L1) : Stade Rennais F.C. 1 - Nice 1
2006-2007 (10ème journée L1) : Stade Rennais F.C. 1 - Nice 0
2005-2006 (17ème journée L1) : Stade Rennais F.C. 1 - Nice 0
2004-2005 (26ème journée L1) : Stade Rennais F.C. 4 - Nice 1
2003-2004 (10ème journée L1) : Stade Rennais F.C. 0 - Nice 0
2002-2003 (34ème journée L1) : Stade Rennais F.C. 2 - Nice 2
1996-1997 (2ème journée L1) : Stade Rennais F.C. 3 - Nice 1
1995-1996 (15ème journée L1) : Stade Rennais F.C. 1 - Nice 0
1994-1995 (16ème journée L1) : Stade Rennais F.C. 3 - Nice 1
1993-1994 (16ème journée L1) : Stade Rennais F.C. 1 - Nice 1

Victoires du Stade Rennais F.C. : 20
Victoires de l'OGC Nice : 7
Matches nuls : 9