Bruno Genesio n’est pas arrivé seul en Bretagne. Il était accompagné de son adjoint Dimitri Farbos, 32 ans, qu’il a connu à Lyon et qu’il n’a pas quitté depuis. Rencontre avec un accent chantant…
« Je viens du sud-ouest. Je suis né entre Bordeaux et Toulouse, pays plutôt du rugby mais passionné par le foot quand j’étais jeune. À son humble niveau, mon père a joué en DH. Quand j’étais petit, j’allais tout le temps le voir jouer. Des bons souvenirs. J’ai eu la chance de passer par le centre de formation de Montpellier, jusqu’à la CFA. Après j’ai fait des études en STAPS où je me suis axé sur l’entraînement à la préparation physique. À partir de là, je me suis découvert un vrai intérêt, une passion et des compétences dans le métier qui m’ont amené à passer mon diplôme d’entraîneur. J’ai commencé à exercer au Toulouse FC sur les catégories de jeunes et la préformation. En 2014, j’ai intégré l’Olympique Lyonnais en tant que préparateur physique chez les pros. J’ai découvert le très haut niveau pendant cinq saisons et demie. Ensuite, j’ai connu la Chine pendant un an avec Bruno. J’ai rebasculé sur l’entraînement, c’était un souhait depuis quelques années. Bruno m’a fait confiance là-dessus. Ça m’a permis de le suivre au Stade Rennais F.C. en tant qu’entraîneur adjoint. »
« Avant d’être préparateur physique, j’étais entraîneur sur de la préformation et formation à Toulouse. Ma compétence première était celle-ci. Je l’ai entretenue au sein de l’Olympique Lyonnais parce que le coach me faisait confiance, notamment quand il y avait des joueurs qui n’étaient pas pris dans le groupe. J’étais tout seul pour entraîner ces 5, 6, 7 ou 8 joueurs. J’ai connu l’exigence du haut niveau technique et tactique demandée à l’Olympique Lyonnais. J’ai continué à entretenir ces compétences et je les ai renforcées par la suite avec l’année passée en Chine. »
« Quand on n’a pas été joueur pro, il faut compenser et prendre de l’expérience d’une autre façon, par l’observation, l’analyse, l’écoute et les échanges. Côtoyer des coachs comme Bruno, Cláudio Caçapa ou Gérald Baticle, ça a été très riche pour moi. Avec d’autres entraîneurs aussi j’ai pu me construire des convictions que j’essaie de faire mûrir et évoluer. »
« J’ai connu Bruno en 2014, il était entraîneur adjoint d’Hubert Fournier. En 2015-2016, il a pris la responsabilité de l’équipe. J’ai donc travaillé trois ans et demi sous ses ordres à l’OL. Puis on a continué pendant un an en Chine. Si on travaille ensemble, c’est parce qu’il est conscient que nous avons la même approche. Il amène une expérience et une autre analyse mais sur la préparation des séances et sur les analyses individuelles, on a la même vision. Nous échangeons beaucoup avec l’ensemble avec le staff.
Bruno a des qualités humaines et de management. C’est ce qui permet au staff de s’épanouir. On ressent chez lui l’envie de considérer tout le monde, que chacun puisse s’exprimer. Ce n’est pas vertical. Bruno est dans l’échange avec tout le monde, pas que les adjoints. Ça va du médical aux intendants, en passant par la communication. Tout le monde est force de proposition. Bruno est là pour trancher. Sa grosse qualité est de savoir concerner tout le monde. On fonctionne tous ensemble, c’est top. »
« Ça nous a obligés à parler anglais et espagnol. On s’est ouvert à une autre culture et un autre public. Nos contenus étaient spécifiques et parfois différents. C’était très différent et ça m’a fait progresser dans beaucoup de domaines. Quand on fait passer des consignes, et qu’elles sont traduites et retraduites, on apprend à les faire précises et concises. Niveau familial, c’était particulier. On était éloignés et dans notre bulle sanitaire. C’était le point négatif. »
« C’est un gros challenge qui a été relevé. Il va falloir confirmer ça en août. Je ne parle pas à la place du coach mais quand on a eu cette sollicitation, le Stade Rennais ça donne envie, le club, le projet, la ville. Un gros challenge oui mais il y avait surtout une grosse envie de rejoindre ce club. On a découvert une ville et un club et honnêtement, tout semblait fluide. Il y avait de toute façon beaucoup de choses qui fonctionnaient. On avait analysé les contenus au niveau tactique, on avait quelques idées et on les a faites murir avec le groupe. »
« Ça va bien au club. Le Stade Rennais F.C. existe fortement en Ligue 1 Uber Eats. Depuis plusieurs années, il se maintient à un très bon niveau. Je ne sais pas si c’est une bonne ou mauvaise position mais ça motive d’aller accrocher les clubs du haut, qui ont des gros moyens et de gros effectifs. Outsider, ça voudrait dire aller les embêter et faire mieux que la saison dernière. »
« Ça s’est passé de façon naturelle. On les remercie. On a découvert des collègues bosseurs, la machine était en route. Alors oui, il y avait une spirale négative de résultats qui impactait le mental. On a retrouvé de la fraîcheur, et vu que les habitudes de travail étaient là, en amenant deux ou trois choses, c’était reparti. J’espère que ça va nous amener vers de belles choses. »
« J’ai beaucoup joué contre Rennes quand j’étais jeune, que ce soit en tant que joueur ou éducateur. On me dit Rennes, je dis très bon club formateur. Je ne suis pas surpris que l’Académie puisse nous sortir des joueurs intéressants comme on l’a vu lors des derniers matchs de la saison. C’est une grosse force pour le club et son identité. Ce sera la progression confrontée à la vérité du haut niveau qui sera importante. »
« Se lever tôt et arriver pour le petit déjeuner avec le staff. On finalise la préparation des séances avant 9h pour qu’ensuite les joueurs soient informés des contenus en salle et sur le terrain. On installe la séance puis on l’anime. On déjeune ensemble. L’après-midi rebelote, et s’il n’y pas de séance, on dédie le temps à l’analyse. On prend les matchs, on les découpe et on fait des retours individuels aux joueurs. Plus on se rapproche du match et plus on parle de la stratégie et de l’adversaire. »
« On parlait de la formation mais l’une des forces du Stade Rennais F.C. est aussi son public. Je crois ne pas me tromper en disant que c’est un des meilleurs taux de remplissage de Ligue 1. C’est un public fidèle avec un bon état d’esprit. On a qu’une hâte, c’est de les voir au stade pour nous encourager. »
« L’important est de cibler des équipes qui vont nous proposer de l’intensité, du jeu. On va pouvoir travailler nos principes de jeu sur ces matchs amicaux. On a besoin de confrontations internationales pour préparer les échéances du mois d’août. Sur le secteur performance, Grégory Gaillard et Thomas Choisnard ont suivi les joueurs à distance pendant la coupure. Les joueurs sont bien. On les fait progresser. On ajoute de l’intensité au fur et à mesure. Il faut y aller progressivement. Nous avons des spécialistes au club dans ce secteur. »
« Je ne connaissais pas la Bretagne mais je suis ravi de la découvrir, c’est magnifique. De mars à juin, on était plus ou moins confinés, c’était silencieux. Nous sommes en train de découvrir une ville de Rennes qui vit. On sent une population contente de vivre ici. »