Tu avais la saison dernière signé un contrat d'un an. J'imagine que c'est un soulagement cette prolongation de 3 ans ?
Oui, lever l'option de 2 ans : c'était l'objectif que je m'étais fixé en début de saison. Je voulais prouver que je pouvais la mériter. Le Manager général a décidé de me m'offrir un contrat 3 ans de plus. Je suis ravi.
Le fait que Pierre Dréossi t'ait proposé 3 ans, c'est une belle marque de reconnaissance ?
J'ai été surpris. J'espérais qu'il allait lever l'option. Un contrat de deux ans c'était déjà une bonne chose. Trois ans, c'est super, cela laisse le temps de travailler sereinement.
Au début de saison, c'était un peu difficile pour toi. Lors de la préparation, tu as joué 3 matches amicaux et puis par la suite, tu as rejoint l'équipe réserve et la CFA.
Oui, je ne faisais jamais parti du groupe des 18 joueurs retenus. Ce n'était pas facile mais je me suis accroché. En Coupe de la Ligue à Lille, le coach a décidé de donner la chance aux jeunes. Cela s'est bien passé. C'est certain qu'il ne fallait pas passer à travers ! C'est pour cela qu'il ne faut jamais rien lâcher. Il faut continuer à travailler même si on est dans l'ombre.
Tu as été amené à évoluer cette saison au poste d'arrière latéral gauche et droit, au milieu aussi bien à gauche, à droite que dans l'axe. Cette polyvalence est assez rare dans le milieu professionnel. A Rennes, il n'y a que toi et Olivier Sorlin...
C'est vrai que j'ai joué un peu partout ! Cela offre d'autres possibilités au coach. A Saint-Etienne par exemple, Erik Edman ne pouvait pas jouer, Pierre Dréossi a fait appel à moi au poste d'arrière gauche, c'était pour rendre service à l'équipe. C'est vrai que les joueurs en général préfèrent un poste bien précis. Personnellement, je pense que c'est plutôt un avantage. Cela permet de jouer plus souvent !
Tu as souvent évolué juste devant Mario Melchiot. Ton association avec lui a souvent bien fonctionné. J'imagine que c'est avec ce type de joueurs que l'on progresse ?
Oui, Mario me parle beaucoup notamment dans le remplacement. C'est une communication permanente. C'est un mec super. On sent qu'il a envie de nous faire progresser et de faire partager son expérience. Et moi je suis preneur ! C'est important pour moi de savoir où il se trouve sur le terrain. C'est rassurant.
Lorsque tu étais au Centre de formation à Rennes, tu n'as jamais été sélectionné dans les différentes équipes de France. Aujourd'hui, il y a les Espoirs, tu y penses ?
Je ne me prends pas du tout la tête. Si ça vient tant mieux. La sélection se mérite par la régularité au club. J'ai fait une série de 5-6 matches, aujourd'hui je joue un peu moins. Auparavant, si je n'ai pas eu de sélections, c'est que je ne les méritais pas. Je suis plutôt quelqu'un de discret, on ne parle pas souvent beaucoup de moi. Peut être que cela ne viendra jamais mais je pense que cela ne m'empêchera pas de faire une grande carrière.
Lorsque tu voyais que certains collègues du Centre de formation étaient retenus en sélection comment vivais tu ça ?
ça donnait envie d'y aller mais une sélection c'est une vérité sur le moment. Ce n'est pas une évaluation sur le long terme. Aujourd'hui, il y a peu de joueurs qui ont connu une sélection avec les 13, 15 ou 16 ans qui sont à présent professionnels.
Le football pour toi, ce n'est pas justement que le monde professionnel. Je crois que tu suis également le football amateur ?
Oui, tous les week-ends je vais voir un match, que ce soit à Rennes ou dans le Finistère.
Tu ne coupes finalement jamais avec le football !
Non jamais ! Je ne suis pas spécialement une équipe mais dès qu'il y a un match je vais le voir. S'il n'y a pas de match à la Piverdière, je vais voir la TA de Rennes. Dans le Finistère, je suis Douarnenez, j'ai encore quelques copains qui jouent là-bas. Je vais également voir Gourlizon qui est mon premier club. J'y ai joué jusqu'à 13 ans.
A 15 ans, après avoir joué à Gourlizon puis à Douarnenez avec la Préformation de Ploufragan, tu as rejoint le Centre de formation des « Rouge et Noir ». Quels souvenirs tu gardes ?
Vivre avec les autres, ce n'est parfois pas toujours évident. Mais aussi bien d'un point de vue humain que sportif, c'est très formateur. Après 3 ans au Centre, on a tout de même un peu le besoin de changer d'air !
Tu connaissais des joueurs à ton arrivée ?
Oui, j'avais passé deux ans avec Sylvain (Marveaux) et Yoann (Gourcuff) au Centre de préformation de Ploufragan. L'intégration s'est fait plus rapidement. On était les Bretons du Centre.
C'est quelque chose d'important pour toi qui est Breton de jouer à Rennes ?
Oui c'est sûr. Le Stade Rennais F.C., c'est le club phare de la Bretagne. Pour un Breton c'est le top de jouer à Rennes !
Tu faisais chambre avec qui ?
Avec Julian Pinard aujourd'hui à Lorient. J'ai aussi gardé contact avec Damien Perquis qui est gardien à Brest. Chacun fait son petit chemin. J'espère qu'un jour, on se croisera sur les terrains de Ligue 1.
Pour revenir à la fin de saison, comment tu la vois ?
Il reste 9 matches. Tout est possible. C'est un championnat très serré. Il reste beaucoup de points à prendre. Il n'y pas de recettes miracles, on va prendre les matches un par un et on fera les comptes à la fin.
L'avis de Landry Chauvin, l'entraîneur de la réserve du Stade Rennais F.C.
« Romain, c'est tout simplement un bon mec. Je suis très content pour lui. Je l'ai eu avec moi pendant 2 ans et c'est quelqu'un sur qui un entraîneur peut s'appuyer. Il a toujours eu une progression régulière due certainement à sa grosse capacité de travail. Seule finalement sa blessure au genou l'a freinée. Sur le terrain, il a une polyvalence formidable. Je pense qu'à l'avenir il sera un élément référent au Stade Rennais F.C. ».
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