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Sabri Lamouchi : « Les joueurs se sont appropriés le projet match après match. »

Publié le 17 mai 2018

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Qui aurait cru à un tel épilogue il y a encore un mois ? Le Stade Rennais F.C. retrouvera l’Europa League la saison prochaine. Avant de se reposer, et pour s’éviter les tours préliminaires de la compétition, Sabri Lamouchi veut que la fête soit totale samedi prochain.

Sabri, c’est un exploit que vous avez réalisé à Paris !
C’est symbolique mais c’est une grande performance. Il faut féliciter les joueurs. Ce n’était pas un très grand PSG mais fallait il encore faire le match pour gagner. Ce sont les seuls à l’avoir fait.

« Ils ont fourni beaucoup d’efforts. »

Le plus gros du travail a été fait, il n’y a plus qu’à franchir la ligne d’arrivée désormais.
Le plus important, c’est maintenant. Ce serait une erreur de sortir du cadre. Parce que si nous en sommes là, c’est justement parce que l’on a des convictions. Je pense très sincèrement que les joueurs le méritent. Ils ont fourni beaucoup d’efforts. Il y a eu de l’abnégation et de la générosité. Tout n’a pas été parfait mais au final, tous ensemble, on a fait moins d’erreurs que les équipes qui sont derrières nous.

Le Stade Rennais F.C. a surpris tout son monde en cette fin de saison. La qualification pour l’Europe était-elle dans un coin de votre tête à vos débuts à Rennes ?
J’avais bien conscience que j’arrivais dans un club important avec un bon effectif, des infrastructures de qualité et un savoir-faire dans la formation des jeunes. D’où la possibilité de faire de belles choses. De là à dire que j’avais imaginé une telle de fin de saison, ce serait raconter des histoires. Donc non. Mais on a tout fait pour. Avec le staff, on a travaillé au quotidien avec les joueurs. Ils ont été à l’écoute, appliqués et concentrés. Ils ont vite compris où on voulait les emmener. Ils se sont appropriés le projet match après match, semaine après semaine.

Pour beaucoup, les Rouge et Noir sont vraiment imprévisibles.
On m’a souvent fait part de ce qu’il se passait lors des fins de saisons précédentes qui se sont parfois terminées en eau de boudin. Ne les ayant pas connues, j’ai apporté mon vécu, mon expérience et mon mode de fonctionnement. Il s’avère aussi que cela a vite « matché » avec le public qui je dois le dire m’a très bien accueilli. Je n’ai eu que des messages de sympathie depuis le premier jour où je suis arrivé en Bretagne. Avec mon groupe, il a fallu que l’on apprenne à se connaître, que l’on fasse des pas les uns vers les autres. J’ai été très clair dans la manière dont je voulais fonctionner. Le cadre a été défini. Les joueurs ont adhéré et les résultats ont suivi.

On a pensé à une Wahbi (Khazri) dépendance à un moment de la saison mais tout le monde a mis sa pierre à l’édifice.
C’est ce que j’ai essayé d’expliquer au staff et aux joueurs. Si on a des problèmes, on a aussi des solutions. C’est à nous de les trouver. On a à chaque fois travaillé dans ce sens pour préparer au mieux le match suivant, contre à chaque fois un adversaire différent, des problèmes différents, donc des solutions différentes. Cela montre la qualité du groupe.

« On a progressé considérablement. »

Les récentes prestations ont montré la force du groupe. C’est votre plus grande satisfaction ?
On a tous notre sensibilité et notre vision du football. Il a fallu que je fasse des choix. J’ai utilisé certains joueurs à des postes qui n’étaient pas les leur, avec réussite souvent. Des joueurs se sont révélés. Le groupe a été tout au long de ces semaines passées ensemble concerné par ce qu’il se passait. Il n’a absolument pas lâché. C’est une grande chance. Ce qui est frappant, c’est que j’ai le sentiment que l’on a tiré le maximum de chacun des joueurs. Chacun d’entre eux a donné pour le collectif et pour le club. Les supporters l’ont ressenti. Cela a donné des frissons, des émotions, mais aussi des déceptions par moment. Quand on accroche Paris en demi-finale de la Coupe de la Ligue. on s’est dit « Mince ! », on n’était pas loin. Contre Guingamp, on a fait un bon match dans le contenu et puis on perd dans un scenario catastrophique. À partir de ce match, on a commencé une série très intéressante jusqu’à la défaite à domicile inattendue contre Metz. On a un groupe jeune, avec son potentiel, qui est capable de gagner contre le dernier comme d’aller gagner chez le premier. Nous sommes sur une série de treize matchs avec une seule défaite. On a la possibilité, c’est notre objectif, de terminer la saison avec quatre victoires d’affilée. Ce serait la troisième à domicile. On a de belles choses à réaliser en perspective pour réellement communier avec le public qui est venu nombreux toute la saison. Je suis très satisfait de cette expérience. Je vous dirai après le match si je suis satisfait de la conclusion. Montpellier est une équipe difficile à manœuvrer, surtout à l’extérieur. C’est la 2^ème meilleure défense du championnat. À nous de prendre le temps pour mettre à défaut cette équipe.

Et vous avez la 2^ème meilleure défense du championnat lors de la phase retour…
Ce qui montre que l’on peut être jeune et que l’on peut bien défendre. On a beaucoup travaillé sur ces aspects même s’il y a eu parfois des contradictions. À partir du moment où mes joueurs ont su ce que je voulais et ce que je ne voulais pas, on a progressé considérablement. Je pars du principe que pour faire des résultats, il faut une bonne assise défensive.

Et un bon équilibre ?
On a mis un peu de temps à le trouver mais on a trouvé les bonnes paires dans les bonnes zones. On a trouvé une ossature et finalement une équipe s’est dégagée. Ceux qui sont entrés en jeu ont fait leur boulot. Je pense à Romain Danzé qui est l’homme du club et qui a été peu utilisé mais à chaque fois qu’il l’a été, il a fait ses matchs. Il a été très professionnel, jamais en retard, jamais un mot plus haut que l’autre, jamais d’entraînements loupés ou moyens. Bravo à lui et au groupe pour cet esprit.

« C’est leur projet. »

Wahbi Khazri sera-t-il de la fête samedi sur le terrain ?
Il fait tout pour. On prendra la décision à la dernière minute.

Est-ce une fierté d’avoir permis au Stade Rennais F.C. de retrouver l’Europa League ?
Bien entendu. Quand on fait notre travail, qu’il est payant et qu’il est « a minima » reconnu, on peut être fier. Mais le plus important pour moi, c’est la crédibilité du vestiaire et des joueurs qui suivent ce que le staff et moi-même mettons en place quotidiennement. Cela a été le cas. Ils ont adhéré et se sont appropriés le projet. C’est leur projet.