Le derby remporté face à Nantes, après avoir quitté le Roazhon Park, Eric a participé à l’élection du joueur du match sur son téléphone, « sans trop y croire ». Trois semaines plus tard le voici tout heureux d’accéder au nouveau centre d’entraînement professionnel du Stade Rennais F.C. « J’ai commencé à encourager le club quand j’ai débuté mon travail chez Citroën en 90. » Abonné une première fois lors de la remontée parmi l’élite en 1994, Eric a quitté momentanément la région, puis s’est de nouveau abonné « en 2019, convaincu de la progression du club et à la suite de la déception de ne pas avoir pu assister à la réception d’Arsenal » témoigne-t-il. « Je suis un mordu de foot, du Stade Rennais. Une passion que j’ai transmise à mon fils. D’ailleurs, il y a un tifo qui m’a marqué, celui déployé face à Marseille la saison dernière où on y voit un père prenant son fils par la main en direction du Roazhon Park. C’est une image très forte. »
Pour Eric, originaire du Morbihan, la passion n’exclut pas pour autant la raison. « J’ai connu les montées et les descentes. Après des saisons décevantes, il faut garder beaucoup d’humilité et être patient. Après 30 ans de supporterisme, on apprend à tempérer les choses. » Parole de sage. « On a besoin de supporters mûrs dans le stade pour apprendre aux jeunes générations comment garder la tête froide. Je le dis souvent à mon fils, il y a d’infimes possibilités pour qu’il connaisse ce que l’on a vécu il y a longtemps au Stade. Le club a la chance d’avoir un actionnaire fort qui maintienne le SRFC à un bon niveau. »
Et c’est logiquement que ce fidèle supporter a voté pour Adrien Truffert après la réception de Nantes, une prestation qui a donné un peu plus d’épaisseur à son mois d’avril. « J’apprécie sa combativité, sa polyvalence et son côté posé. » Des compliments reçus avec humilité de la part du capitaine. « Je ne suis pas sur le terrain en me disant qu’il faut que je sois élu joueur du mois mais ça a du sens car on joue pour les supporters, pour leur faire plaisir, et soulever les foules à la maison. La saison n’est pas facile mais le derby a procuré de la joie. Il reste deux gros matchs pour faire honneur au club, c’est important pour tout le monde. »
Avant de remettre la récompense à Adri’, Eric n’a pas manqué de raconter une cocasse anecdote. « Il y a cinq ans, je suis allé voir un match amical du SRFC à Lorient. Sur le chemin du stade, j’ai rencontré deux personnes qui cherchaient leur chemin. Elles allaient assister aux premières minutes professionnelles de leur petit-fils. Je leur ai demandé : « Il s’appelle comment ? ». « Adrien ! » « Adrien comment ? » « Truffert ! ». Tout simplement.
