Benoît Costil : "Cela a dépassé tout ce que je pouvais imaginer."

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Gardien du SRFC entre 2011 et 2017, Benoît Costil reste profondément marqué par son passage chez les Rouge et Noir. Actuellement à Bordeaux, il revient en toute sincérité sur son souvenir gravé au Fer Rouge : sa dernière rencontre sous nos couleurs, un soir de mai 2017.

« Si je ne dois choisir qu’un seul souvenir, alors je vais retenir mon dernier match contre Monaco à domicile. J’avais annoncé mon départ assez tôt dans la saison, donc bien avant que ça arrive. Je m’attendais à beaucoup d’émotions pour cette dernière… Je redoutais un peu ce moment. Il faut dire que Rennes représente beaucoup dans ma carrière et dans ma vie. C’est même bien plus que le club, c’est toute une ville, une région, des amis… 
 
Pendant le match, notamment à partir de la 60ème minute, les hommages se succèdent : le Kop d’abord, puis tout le stade ensuite. Il y a eu des chants, des banderoles… j’ai encore les photos dans mon téléphone !  
 
D’ailleurs, je pense qu’à partir de là, je suis sorti de mon match, il y avait trop d’émotions… En plus, toute ma famille et mes amis étaient au stade ce jour-là. Pour l’anecdote, Il ne manquait que mon père, qui a dû louper en tout trois matchs au Roazhon Park. Ce coup-ci, il s’est trompé dans ses dates de vacances, et il a pas mal galéré pour trouver un endroit qui diffusait la rencontre ! (rires)  
 
Puis vient le moment de dire au revoir, au micro devant tout le monde. Il se passe un tour d’honneur, mais les gens restent pour applaudir, ils se mettent debout… Dans ma tête, je me dis « je ne mérite pas tout ça ». Ça veut dire que j’ai laissé une bonne image, que j’ai donné le maximum. C’était fort. Le club a bien fait les choses, avec un clip et des cadeaux remis par un jeune gardien de l’école de foot qui était encadré par Christophe Revel, celui qui m’a fait venir ici.  
 
Je ne m’attendais vraiment pas à ça, d’autant plus que six ans, c’est long mais ce n’est pas non plus une carrière entière… Quand j’y repense, il y a eu beaucoup de fierté à ce moment-là, mais ça a aussi été très douloureux de quitter le club, la ville et sa culture. J’ai vécu Rennes pleinement. J’ai appris à aimer la Bretagne et ses habitants, avec qui j’ai toujours pris plaisir à échanger pendant mes années ici. Je pense, et j’espère, que les gens m’ont considéré comme l’un des leurs, plus que comme un joueur du Stade Rennais F.C. seulement, moi qui ne suis pas Breton.  

Je me souviens aussi de mon premier retour à Rennes avec les Girondins, j’étais scié. Je n’arrivais à rien. J’en tremblais. Ça m’a fait une sensation bizarre d’entrer dans l’autre vestiaire, de m’échauffer dans le camp adverse. C’était particulier. Lorsque j’étais au SRFC, j’avais l’habitude de rester longtemps dans les salons après les rencontres à refaire le monde avec les salariés du club et les bénévoles, pour qui j’ai énormément de respect. J’ai passé beaucoup de temps à saluer tout le monde en arrivant. J’aurai pu mettre deux heures à aller du bus au vestiaire ! (rires) Aujourd’hui bien sûr c’est différent, le temps a fait son effet, mais c’est toujours spécial de retourner au Roazhon Park.  
 
C’est un peu égoïste de sortir ce souvenir-là. Il y a eu bien sûr des souvenirs collectifs, mais celui-ci est vraiment personnel, il m’a marqué à jamais. D’ailleurs à la fin on perd 2-3, mais le résultat, je l’occulte un peu. Je pense que j’ai réussi à faire un match correct pour ma dernière. Le reste a dépassé tout ce que je pouvais imaginer. »

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