Jérémy, le grand frère.

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Troisième portrait de bénévole. Jérémy Bidois, dirigeant U15 est à l’honneur, le jour de ses 32 ans. Découvrez comment ce bénévole de l’Académie a trouvé avec le Stade Rennais F.C. une seconde famille.



C’est l’histoire d’un Brétillien passionné de football, comme il en existe des milliers. « J’ai joué jusqu’en séniors à Pacé en tant que gardien de but et aussi à Pleudihen-sur-Rance. J’ai évolué en district. Je me suis gravement blessé au genou gauche à 14 ans et je n’ai jamais retrouvé mon niveau. » Déterminé, voire têtu, il joue jusqu’à 25 ans « contre l’avis des médecins.La dernière année, je jouais avec des cachets mais c’était beaucoup de blessures puis j’ai pris beaucoup de poids. À un moment donné, il faut savoir dire stop. » La pratique du football vite avortée, Jérémy s’oriente alors vers le bénévolat, à Pleudihen-sur-Rance pendant un an, déjà avec les U15, puis pour deux saisons à Pacé avec les U11. Encadrer, le natif de Rennes sait faire, pour avoir été pendant quatre éditions le référent du PSG au tournoi Europoussins de Pleudihen, le plus grand tournoi U10 d’Europe. « Le temps du week-end, on accueille le club, on accompagne la délégation pendant le tournoi et on essaie de répondre à leurs besoins. »

Mais son expérience de dirigeant à Pacé tourne court. « On m’avait dégouté du football. » Jérémy ne s’y retrouve plus sur le plan humain. « Je voulais arrêter mais ma conjointe ne voulait pas. Elle savait que j’aimais trop ça. » Sur conseil des relations nées avec le PSG, devenus des amis, sa compagne écrit à Bernard Lebreton (ndlr : ancien responsable de la section amateurs du SRFC). « De là, "Nanard" m’a appelé et m’a dit qu’il y avait une place en U15. » C’était en 2015. « Je la remercie aujourd’hui. » Depuis il n’a cessé de consacrer ses week-ends aux jeunes Rouge et Noir, quand il ne passe pas son temps à veiller internet pour enrichir sa collection de 400 maillots de football dont 70 du SRFC. « Quand on arrête de jouer, on perd des sensations mais on en retrouve d’autres ailleurs. C’est très enrichissant d’encadrer les jeunes et de les voir évoluer. Je suis auprès de Sylvain Létang, coach des U15. C’est quelqu’un de très gentil, de dynamique et qui insuffle des choses intéressantes à ses jeunes. C’est enrichissant de le suivre car il nous intègre au projet. La force de l’Académie est d’avoir des éducateurs très compétents. On le sait dans la qualité des entraînements et des discours tenus.» Titulaire d’un BEP, d’un bac pro et d’un BTS froid et climatisation, Jérémy travaille près de Rennes, « en famille ! C’est plus facile pour s’organiser et de détacher du temps pour le foot, pour les matchs d’UNSS par exemple ou des amicaux. Je travaille un peu plus le mardi ou jeudi et ça me permet de venir le mercredi. »

« J’ai toujours suivi le Stade Rennais, j’ai toujours rêvé de jouer au Stade Rennais, et aujourd’hui j’y suis en tant que dirigeant. » Porter l’écusson du club est un honneur. Il le répète souvent aux U15. « Pouvoir jouer au football est une grande chance. Tout peut s’arrêter d’un claquement de doigt. Ils ont le privilège de pouvoir porter un maillot qui fait rêver des milliers d’enfants. Il est important qu’ils s’en rappellent, tout en se faisant plaisir sur le terrain. » Lorsqu’on lui demande une anecdote marquante, spontanément surgit celle d’un déplacement à Lyon pour un tournoi. « Je me fais arrêter par la sécurité de l’aéroport. La personne me dit : "Je tenais à vous féliciter pour vos jeunes qui disent bonjour". Je lui ai répondu que c’était normal de dire bonjour, merci et au revoir mais il m’a dit que ce n’était pas le cas de tout le monde. On contribue à éduquer les joueurs. On essaie qu’ils soient irréprochables. À partir du moment où l’on est ici, on doit véhiculer la plus belle image du Stade Rennais et inculquer les valeurs du club aux joueurs. Mais ils sont naturellement très bien éduqués. »

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« On a la chance au Stade Rennais F.C. de vivre de très grands moments. » Chance, un mot qui revient souvent dans la bouche de Jérémy. On ne peut alors éviter les répétitions. « J’ai eu la chance de suivre les débuts d’Eduardo Camavinga. Dès sa première année en U14, il venait parfois jouer en U15. On l’a eu à temps plein lors de sa deuxième année, c’est un super gamin. On sentait déjà un joueur au-dessus du lot. Je me souviens d’un match à Saint-Renan, on aurait dit un papa qui jouait avec des enfants. C’était impressionnant ! Lorsque que le Stade Rennais a reçu le PSG au Roazhon Park la saison dernière (victoire 2-1 le 18 août 2019), j’avais l’impression de le revoir à Saint-Renan tellement il avait été tranquille sur ce match » se remémore-t-il l’œil pétillant en évoquant les débuts de Cama’.

« Je vois certains de mes collègues qui ont fait 25 ans de bénévolat, pourquoi pas en faire plus. » Entourés de membres expérimentés, souvent en retraite, celui qui habite à Pacé depuis l’enfance est un petit jeune chez les dirigeants de l’Académie. « Le dialogue est plus facile je pense pour moi avec les joueurs. Avant, on faisait les déplacements en voiture. Alors forcément, on échange et il y a des affinités qui se créées. On rigole bien. Je joue le rôle de grand frère avec certains. Pour avoir un bon footballeur, il faut quelqu’un de bien dans sa tête. L’humain, c’est pour moi la base. »

Chance, honneur, privilège et reconnaissance, les mots peuvent paraître forts mais ce papa de jumeaux (un garçon et une fille) semble avoir trouvé sa seconde famille sur les bords de la Vilaine. « Dès que je suis arrivé au Stade Rennais F.C., on m’a accepté. J’ai eu des jumeaux il n’y a pas très longtemps et c’est incroyable le nombre de messages de félicitations que j’ai pu recevoir pour la naissance des enfants. Ça m’a vraiment touché. Sylvain prend des nouvelles de mon travail pour savoir si ça se passe bien. Rien que ces petites attentions font énormément de bien, de savoir que nous comptons. »
 

La chute n’est pas très originale mais la frustration est la même que ses camarades Amand et Eddy. La Covid est venue ôter à Jérémy les relations fraternelles qui lui permettent de vivre pleinement sa passion, les rapports privilégiés avec les Rouge et Noir, qu’ils soient joueurs, entraîneurs ou dirigeants. L’important c’est d’y être, d’en faire partie. « Au plus je peux être à la Piverdière, mieux c’est. Je ne suis pas venu depuis octobre, le temps commence à devenir long. On espère que la crise sanitaire va maintenant nous laisser tranquille. Vivement que l’on se retrouve tous ! » En attendant, Jérémy se consacre davantage à sa première famille, son épouse et ses jumeaux.
 

 

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