Laurent Huard, nous avions recueilli votre réaction à chaud, juste après la qualification du Stade Rennais F.C. à Ajaccio. Avec quelques jours de recul, quel regard portez-vous sur votre dernier match en Corse ?
C'est un match que nous avons plutôt bien abordé en ouvrant le score rapidement. Malheureusement, nous ne sommes pas parvenus à faire le break en première mi-temps alors que nous dominions. En laissant l'AC Ajaccio dans le match, nous nous sommes exposés. Lorsqu'ils ont poussé, nous sommes devenus trop fébriles défensivement. Et sur le même type d'action qui avait mené à l'ouverture du score, nous avons encaissé un but. Sur la fin de match, mes garçons ont eu le mérite de ne jamais s'affoler et de rester très calmes et sereins. En se gardant bien d'être absorbés par l'événement et ses enjeux, l'équipe est parvenue à faire la différence en toute fin de match. Même si le second but est heureux (frappe contrée qui voit le ballon terminer sa course dans le but adverse), la qualification me semble méritée.
La ferveur du public insulaire. Un déplacement par avion en Corse. On imagine que c'est un contexte particulier à appréhender pour de jeunes joueurs qui n'en n'ont pas forcément l'habitude?
C'est un très bon apprentissage. Faire un déplacement sur trois jours nous permet également d'approfondir la connaissance individuelle de chaque garçon. C'est un moment vraiment privilégié. Pour revenir sur cette ambiance tellement particulière à la Corse, nous avions sensibilisé nos joueurs dans la semaine précédente. J'ai pu constater que cette vigilance avait été particulièrement intégrée et comprise par les joueurs. C'est sans doute ce qui a permis de faire la différence en fin de match et obtenir la qualification en quart de finale. Je suis fier d'eux et je les en félicite.
Pour un joueur de moins de 19 ans, la Coupe Gambardella représente quelque chose...
Pour des jeunes en formation, le tournoi de Montaigu ou la Coupe Gambardella sont des moments extrêmement forts et attendus. Pour peu qu'une génération aille loin dans la compétition, cela laisse de grands et beaux souvenirs. J'en veux pour preuve les joueurs aujourd'hui célèbres qui ont remporté la compétition.
Pour l'encadrement également ?
Pour nous, c'est un match différent. Toute la saison, en championnat, nous nous appliquons à travailler des schémas de jeu bien au delà du résultat. En Coupe Gambardella, nous n'avons pas de temps puisqu'il s'agit d'une élimination directe. C'est un match couperet. La saison passée nous avions atteint les ¼ de finale, éliminés par Reims. Et puis je garde surtout en mémoire, l'épopée victorieuse et formidable de 2008 et la victoire en finale face à Bordeaux (3-0). Nous avions réalisé un très gros match en ¼ de finale à Lyon. (ndlr : Vincent Pajot aujourd'hui dans le groupe professionnel, faisait partie de l'équipe victorieuse au Stade de France).
Aujourd'hui, en fin de matinée, vous connaîtrez votre prochain adversaire. Etant donné les clubs encore en lice dans cette compétition, ce sera de toute façon un match au sommet ?
Peu importe l'adversaire, le véritable souhait est de recevoir. Nous nous sommes déjà déplacés deux fois lors des tours précédents. Ensuite, au regard du calibre de tous les adversaires potentiels, il serait présomptueux d'avoir une préférence.
Les garçons sont encore dans l'euphorie de la qualification. Ils seront tous en cours au moment du tirage. Mais tout le monde sera aux aguets sur les réseaux sociaux (sourire).
