Quand WAR! donne vie au blason Rouge et Noir !

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war stade rennais
© Stade Rennais F.C.

Dans la lignée des 120 ans, après la statue de Jean Prouff réalisée par Annick Leroy et les œuvres de l’artiste Poch, le Stade Rennais F.C. a donné une nouvelle carte blanche à un talent de la région, un artiste de renom. Bien connu des Brétilliens, WAR! a accepté de reproduire, dans les coursives du Roazhon Park, deux hermines géantes, symboles de notre blason et de celui de la ville.


Qui n’a jamais détourné le regard sur les œuvres de WAR! ? C’est en 2009 qu’il a fait de Rennes son nouveau terrain de jeu. Armé de ses perches et de ses pots de peinture, il s’est fait une réputation grandissante dans la capitale bretonne. Le club aux deux hermines lui a confié ses murs pour y reproduire deux hermines géantes, de 30 mètres sur 6 chacune.

« Kentoc'h mervel eget bezan saotret ». Selon la légende, cette devise bretonne est attribuée à Alain Barbetorte, premier duc de Bretagne de 936 à 952. Poursuivi avec ses hommes par les Normands lors d’une bataille et poussés vers une rivière boueuse, il vit une hermine faire face à un renard et lança alors ces mots : « Plutôt la mort que la souillure », appelant ainsi à faire preuve d’abnégation et de courage. Immaculée de blanc en hiver, elle est un symbole de loyauté et de pureté. En mouchetures au départ à la création du club, les deux hermines sont ensuite apparues dans les années 70 sur le blason du Stade Rennais F.C.

Quand WAR! donne vie au blason Rouge et Noir !


- INTERVIEW -

WAR!, s’exprimer sur les murs du Roazhon Park, c’est grisant ?
Être artiste ouvre plein de portes à plein de milieux différents, notamment dans le football que je ne connais pas. C’est ce qui est fou, je vois des couches sociales et des univers complètement différents. De chantier en chantier, c’est une sorte de sésame. Je suis hyper flatté d’intervenir et de faire une œuvre au Roazhon Park. C’est quelque chose de mythique. Je suis honoré. Et les couleurs du club me parlent bien, le rouge, ça explose.

Peindre au Roazhon Park t’avait-il déjà traversé l’esprit ?
Pas forcément car au niveau des surfaces, il n’y en a pas qui me tapaient dans l’œil comme un beau pignon. Ici, on a cherché des surfaces qui pourraient accueillir des peintures. Nous avons trouvé deux parties symétriques comme sur le blason mais elles ne se font pas face avec le ballon au milieu. Elles s’ouvrent, elles regardent vers l’ouest et l’est. J’aime l’idée des hermines qui se faufilent derrière les grilles et les pylônes. Les hermines peuvent être vues de près pour les visiteurs qui entrent dans le stade mais peuvent être aussi aperçues de l’extérieur.

Ce ne sont pas tes premières hermines !
J’en ai fait pas mal en effet. Ça m’est venu quand je suis arrivé en Bretagne il y a un peu plus de dix ans. J’ai commencé à faire des animaux. C’est un symbole de la Bretagne, ça coulait de source pour le Stade Rennais et son blason aux deux hermines. Je choisis les animaux en fonction du format du mur. L’hermine peut être debout, verticale, ou se faufiler horizontalement. L’hermine est blanche en hiver, brune en été, elle se métamorphose.

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Elle se camoufle comme toi !
Oui c’est vrai !

C’est impressionnant de te voir à l’œuvre, dessiner au coup d’œil ! 
C’est un savoir-faire de faire en grand mais tout ne se fait pas aussitôt. C’est comme si on faisait les premiers traits au crayon à papier. Je n’aime pas trop gommer donc les premiers traits restent souvent apparents. Je garde la matière. Je fais ma créature mais je ne repeins pas derrière. S’il y a des traits qui dépassent, ils vont rester. L’utilisation des rouleaux fait que c’est précis mais pas léché. Dans le contrôle, sans tout contrôler.

Techniquement, comment t’y prends-tu ?
Pour cette œuvre au Roazhon Park, il y a plusieurs nuances de gris et des touches de blanc pur.

Quand je peins de nuit, je ne m’embête pas trop, je prends les couleurs les plus contrastées, le vrai noir, le vrai blanc, de la couleur parfois. En journée ou sur toile, j’utilise le noir en dernier recours. Ma plus grande perche fait neuf mètres, c’est physique de la manier. 

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Tu participes à la culture du graff à Rennes. La ville est réputée pour ses innombrables œuvres…
Le graffiti, c’est comme la mauvaise herbe, ça pousse partout, même dans le béton. Tous les terrains sont bons.

Tu aimes faire les choses en grand…
C’est intéressant de faire à l’échelle des bâtiments. Les choses monumentales procurent des sensations et des émotions pour le spectateur. Il y a une sorte de surenchère dans le graffiti pour trouver de nouveaux endroits et faire de grandes choses.

Maintenant que tu as repéré le stade, tu vas pouvoir t’y rendre incognito désormais.
Oui maintenant que j’ai mis le pied dedans, je reviendrai avec plaisir. Je n’y serais pas forcément allé de moi-même. Je reviendrai pour connaître cette ambiance de stade.


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