Celtico, acte II. Samedi soir, le Stade Rennais F.C. a décroché le point du match nul (1-1), à Guingamp, avec caractère alors que les circonstances du match lui étaient largement défavorables. Réduits à 10, peu avant la mi-temps, menés d’un but depuis la 39e minute, les Rouge & Noir ont relevé la tête en seconde période. À froid, avec le recul nécessaire de l’analyse, Christian Gourcuff est revenu, pour nous, sur la prestation de son équipe.
Comme toujours, l’analyse a posteriori est toujours atténuée. Après le match, je suis sous le coup de l’émotion, des émotions que l’on subit pendant la rencontre. Après deux visionnages, l’analyse technique n’est pas fondamentalement différente, mais un peu atténuée. On réalise une première mi-temps sans avoir su faire fasse à l’intensité physique des Guingampais… C’est irritant parce que nous étions prévenus et préparés. Sur ce match, nous avons affiché des limites techniques et une certaine lenteur dans le jeu et les transitions. Nous n’étions pas dans l’anticipation et avons éprouvé des difficultés à ressortir le ballon. À toujours jouer vers l’arrière nous sommes restés sous l’influence du pressing guingampais, même si il n’a pas toujours été constant. Pour autant, notre jeu ne se mettait pas en place. Sur les premières relances nous avions cette incapacité à ressortir le ballon correctement.
Paradoxalement, le Stade Rennais a mieux jouer en seconde période alors qu’il évoluait à 10 contre 11.
Oui. On se prend en charge parce qu’on n’a plus rien à perdre dans cette situation. On se lâche, on redouble de solidarité, de vigilance… de tout en fait. Nous sommes aussi servis par un scénario favorable, l’égalisation à la sortie des vestiaires change la donne sur le plan psychologique. Nous avons fait front avec beaucoup d’abnégation quelque fois même avec panache parce qu'on a eu des sorties de balles qui étaient cette fois-ci limpides qui ont débouchés sur des situations de contres qu’on n'a pas toujours su bien gérer. La deuxième mi-temps était beaucoup plus satisfaisante à la fois sur le plan technique et dans l’état d’esprit alors que les conditions étaient très particulières. C’est un bon point pris. C’est évident que si l’on veut franchir un cap, ce sont des matchs que l’on doit mieux maitriser d’entrée.
Comment travaille-t-on cet aspect du match pendant la semaine ?
Le contexte de la compétition est radicalement différent de celui que les joueurs vivent à l’entraînement toute la semaine. Il y a un stress supplémentaire. La clé, c’est l’anticipation. Il faut être en état de vigilance permanent. C’est un conditionnement quotidien qui permet aussi de prendre conscience de cela. C’est ce qu’on s’efforce de faire la semaine, pendant les séances. Guingamp fait partie des équipes qui jouent beaucoup sur les transitions très rapides et une intensité forte. Ce sont des équipes qui ne laissent pas le temps de poser le jeu. C’est un match très différent du PSG où les choses sont structurées et sont posées.
Des caractéristiques que le Stade Rennais F.C. devrait retrouver face à Nantes, le week-end prochain.
Oui, ce sera le même type de match. Je m’attends un peu à retrouver un adversaire dans le même registre avec une équipe nantaise qui met beaucoup de pression dans la récupération du ballon. On va se retrouver confronté à la même situation que face à Guingamp. Il faut qu’on y soit préparés mentalement et que techniquement nous soyons capable d’y faire face.
Fort de ces enseignements du week-end dernier, le programme d’entraînement de la semaine sera t’il différent ?
Nous préparons le match comme d’habitude. Lundi, on fait le point et on privilégie la récupération en fonction du temps de jeu de chacun. Avec une particularité puisque la CFA n’a pas joué ce week-end et que nous nous apprêtons à vivre quinze jours chargés [NDLR : Le Stade Rennais F.C. reçoit le FC Nantes en championnat et le PSG en Coupe de France à 4 jours d’intervalle, puis se déplace à Bordeaux et Angers avant de recevoir l’OGC Nice la semaine suivante].
Mardi, nous mettons en place une séance de travail athlétique individualisée avant une séance d’entraînement plus classique l’après-midi, ce qui me permet de juger de l’état de forme des uns et des autres. Mercredi après-midi, ce sera une préparation beaucoup plus spécifique au match. Jeudi, on sera déjà dans une phase de préparation, avant la mise en place de vendredi.
15 jours intenses avec un groupe au complet ?
Benjamin André a repris l'entrainement hier (lundi). Tout va bien, il n’y a pas de souci majeur. Nous allons aussi suivre la CAN avec intérêt pour savoir si Raïs M’Bolhi et Rami Bensebaïni poursuivent avec leur sélection nationale ou pas. Les deux sont touchés au genou mais je les attends avec impatience. Pour le reste du groupe, pas de problème. Il faudra qu’on gère au mieux la rotation des joueurs en fonction de l’état physique des uns et des autres.