Christophe Lollichon : L'homme des mains du SRFC (1ère Partie)

Entraîneur des gardiens professionnels « Rouge et Noir » depuis 2003, Christophe Lollichon a contribué à l'éclosion de Petr Cech, Andréas Isaksson et à présent Simon Pouplin. Dans cette première partie, découvrez son parcours sportif.

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Christophe, comment êtes-vous venu au football ?
Dès mon plus jeune âge, c'est le sport qui me plaisait le plus. J'ai commencé à jouer au foot à l'âge de huit ans et tout de suite, j'ai évolué au poste de gardien de but.

Pourquoi avoir choisi ce poste ?
C'est un mélange de choses. Le gardien de but a un rôle différent des autres et porte une tenue différente... C'est peut-être aussi dû au fait de vouloir être décisif comme peut l'être un gardien. C'est également le plaisir de pouvoir jouer avec les pieds et les mains, de ne pas avoir d'interdits exceptées les limites du terrain.

Quel est le club de vos débuts ?
C'était à Blain, une ville située à 70 km de Rennes. J'y suis resté plusieurs années. J'ai débuté en poussin à 8 ans, puis en Seniors dès 16 ans même si ce n'était pas un grand niveau (promotion d'honneur).

Que s'est-il passé ensuite ?
Au lycée, mon professeur de français, Michel Tronson, était un fou de football et à l'époque entraîneur de la 4ème division du FC Nantes. C'est cet homme qui m'a donné l'amour de l'entraînement. C'était extraordinaire ce qu'il faisait. Il avait un talent de pédagogue fantastique avec des joueurs qui évoluaient en D4. Il m'a donné l'opportunité de m'entraîner une fois par semaine avec l'équipe. C'était un petit rêve qui se réalisait. De fil en aiguille, on m'a proposé de m'occuper des gardiens poussins. J'aurais répondu oui à n'importe quoi.

Et là, tout s'est enchaîné ?
Monsieur Zaeta, une autre personne importante pour moi, m'a demandé de prendre les pupilles puis les minimes en mains. Après, Raynald Denoueix, ma référence dans ce milieu tant l'homme que l'entraîneur, m'a proposé d'effectuer des piges les mercredis après-midi ! Je participais de temps en temps aux entraînements des pros et côtoyais Deschamps, Desailly, ... J'étais dépassé mais je m'accrochais et progressais. Je n'ai pas pu signer de contrat stagiaire mais Raynald Denoueix, qui voulait créer une cellule gardien de but, m'a sollicité. Là, j'ai foncé.

C'est à ce moment-là que vous avez intégré le centre de formation du FC Nantes ?
Je jouais toujours, non plus à Blain mais à St-Nazaire et il fallait faire un choix professionnel. A 24 ans j'ai donc arrêté de jouer (ndlr : un an plus tard il obtenait son BE1 : Brevet d'Etat) et commencé à entraîner au Centre de formation nantais. Prendre part au travail de la cellule était très intéressant. C'était un vrai laboratoire.

Pour quelles raison êtes-vous parti de Nantes ?
Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire et j'ai eu le malheur d'en dire certaines. Mon contrat n'a pas été renouvelé. Cela fut dur à vivre.

Qu'avez-vous fait à ce moment-là ?
J'ai failli rejoindre Le Havre, mais cela ne s'est pas fait. Le club d'Ancenis (près de Nantes), qui venait de quitté la D2, m'a contacté pour restructurer toute l'école de foot. J'ai répondu favorablement tout en travaillant dans deux sport-études pour pouvoir rebondir. C'était génial, j'avais parfois des séances avec 14 gardiens, qui allaient d'un niveau de 1ère division de district à la D4. Mais dès la première année, il y a eu un dépôt de bilan. On a été licencié puis repris par le nouveau club créé. Alors que je ne m'occupais que des jeunes, on m'a proposé de devenir entraîneur du club quatre mois seulement après mon arrivée. On est reparti au niveau de notre équipe réserve en DSR, qu'on a fait remonter au classement et qui s'est maintenue avec un point d'avance sur le premier relégable. A la fin de la saison, on m'a proposé de prendre en charge techniquement tout le club. J'ai signé un contrat de deux ans et avec l'aide de bénévoles et d'éducateurs, on a réussi à mettre en place une structure technique. Au final, presque toutes les équipes sont montées au niveau région.

A quel moment avez-vous été contacté par le Stade Rennais F.C. ?
C'était en 1999. Patrick Rampillon, directeur du Centre de formation, m'a sollicité pour intégrer l'équipe d'éducateurs. Je suis arrivé à Rennes entouré par des personnes que j'ai toujours plaisir à citer, car c'est grâce à elles que le Centre de formation en est là aujourd'hui : Eric Atta, Philippe Bizeul, Yannick Menu, Landry Chauvin, ...

Et puis vous êtes passé du Centre de formation à l'équipe première.
Oui, on m'a proposé de m'occuper des gardiens professionnels. Et Nantes en a fait de même au même moment ! Mon choix a été dicté par deux choses. D'une part, une décision familiale : mon épouse a ses activités sur Rennes. Et d'autre part, Petr Cech m'avait subjugué sur ce que j'avais pu voir de lui. S'il y avait une possibilité de travailler avec lui, je ne voulais pas la laisser passer. Le Stade Rennais F.C. a donc eu ma préférence.

Quelles sont pour vous les qualités que doit posséder un gardien de but ? Quelles sont les qualités des différents gardiens que vous avez entraînés ? Quels types de relations avez-vous avec vos gardiens de but ? Suite et fin mardi prochain.