
Christophe, pour commencer comment es-tu arrivé au football ?
Mon père jouait au foot. Ce qui fait que dès ma naissance, j'étais au bord du terrain. J'ai baigné dans cette ambiance durant toute mon enfance. Je suis venu naturellement à jouer avec un ballon. A 6 ans, je suis entré à l'école de foot de Plancoët. J'ai été élevé à l'eau !
Et pourquoi le poste de gardien de but ?
C'était vers l'âge de 11 ans lors du passage de 6 à 11 joueurs par équipe. Avant, lorsqu'on jouait sur la largeur du terrain, j'étais indifféremment dans le champ ou dans les cages. Je n'avais pas de poste précis. J'aimais bien plonger et avoir de la responsabilité sur les arrêts. Il y en a que ça embête mais j'aimais bien être tout seul dans ma surface.
Quels souvenirs gardes-tu de ton passage au SRFC ?
Que des bons ! A l'époque j'ai connu Paul Le Guen et Christian Gourcuff. On sentait déjà que le club était en train de franchir un pallier avec l'arrivée de M. Pinault. J'arrivais d'un club amateur dans un groupe où il y avait Bernard Lama qui était champion du monde... Il y avait des joueurs d'expérience comme Dominique Arribagé. On apprend forcément avec des joueurs de haut niveau.
Avec qui as-tu travaillé lorsque tu étais entraîneur au Centre ?
J'ai entraîné Simon Pouplin qui naviguait entre les Espoirs et les pros ainsi que Florent Chaigneau. J'ai également eu Florent Petit pendant deux ans (Florent Petit a signé la semaine dernière son premier contrat pro avec le SRFC - ndlr). J'ai aussi vu Cheick Ndiaye à l'essai avant qu'il n'intègre le Stade Rennais F.C.
Que retiens-tu de ta collaboration avec Christophe Lollichon qui entraîne désormais Petr Cech à Chelsea ?
On continue à s'appeler de temps en temps. Je l'ai connu à travers la relation entraîneur / joueur. Je pense que l'on a un peu la même philosophie du poste de gardien de but. Quand on me demande ma référence, je le cite. On s'accorde sur beaucoup de choses, les entraînements, le rôle du gardien...
Justement, quelle est ta vision du poste de gardien ?
Le gardien est un joueur de champ qui a le droit aux mains. Les portiers de haut niveau sont obligés d'avoir un très bon jeu aux pieds. J'aime quand ils participent au jeu contrairement à l'Angleterre où les gardiens restent souvent sur leur ligne.
Quelles différences as-tu noté depuis ton départ du Centre pour Vannes en 2005 ?
Le club a encore grandi. Le Centre d'entraînement a changé. C'est un très bel outil. Tout est fait pour que tout le monde travaille dans les meilleures conditions possibles.
Que penses-tu du niveau des portiers rennais ?
Nicolas Douchez a fait une très bonne saison. Je suis là pour qu'il en fasse si possible une meilleure. Les gardiens rennais ont tous des profils différents avec leurs caractéristiques propres. C'est intéressant. Depuis quelques jours, je vois un groupe qui vit bien ensemble. Les joueurs travaillent beaucoup.
As-tu été surpris d'être contacté par les dirigeants alors que tu venais à peine de terminer ta saison avec Vannes ?
Revenir entraîner des gardiens est quelque chose que je m'étais imaginé depuis mon passage au Stade Rennais F.C. Mais revenir aussi tôt dans ce club et à un tel niveau, je n'y avais pas pensé ! J'ai dû me décider assez rapidement lorsque j'ai reçu la proposition. Je n'ai pas pris ma décision sur un coup de tête. J'ai pesé le pour et le contre... mais je n'ai pas trouvé de contre !
Tu intègres un staff que tu as croisé à Nice cette saison avec Vannes...
On a reparlé de la demi-finale de Coupe de la Ligue (Victoire de Vannes à Nice à l'issue des tirs aux buts dont un tir stoppé par Christophe Revel - ndlr). Ils ne m'en veulent pas, c'est le jeu. Je tombe dans un staff expérimenté. J'ai plein de choses à apprendre. Et avec eux, je vais en apprendre beaucoup. Mon intégration se passe très bien mais je n'arrive pas dans un endroit inconnu.
Comment as-tu vécu ce parcours en Coupe de la Ligue jusqu'au Stade de France ?
J'ai réalisé ma meilleure saison sportive avec mes plus belles émotions. Je n'ai pas de regret. J'ai fais mon jubilé au Stade de France devant mes amis et ma famille !
Avec 8 tirs aux buts arrêtés durant cette compétition, tu vas pouvoir donner des conseils à tes gardiens...
J'aime cet exercice mais c'est surtout une question de feeling...
Pour finir, à seulement 32 ans, tu es un jeune entraîneur. Est-ce un avantage ou un inconvénient ?
Je considère que c'est un avantage car j'étais encore en situation il y a deux mois. Je connais le ressenti du gardien sur les actions. Je ne viens pas au Stade Rennais F.C. en donneur de leçons. J'ai simplement envie de les faire progresser.