F. de Saint-Sernin : « nous sommes de bons contribuables »

A la suite de la parution ce matin dans Ouest France du compte rendu du conseil municipal de la Ville de Rennes du 18 janvier dernier, Frédéric de Saint-Sernin, Président du Stade Rennais FC tient à apporter les précisions suivantes.

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Frédéric de Saint-Sernin, que vous inspirent les réactions de certains élus municipaux ?
J'ai été choqué. Nous avons un besoin impérieux d'être soutenus par les élus. Le Stade Rennais FC porte les couleurs de la ville et de la Région. Quand je lis les déclarations de certains, je constate que nous sommes mis en cause sans fondement et que nous sommes pris en otage à quelques semaines d'échéances électorales.


Que répondez-vous aux accusations de dépenses d'énergie inconsidérées ?
Nous sommes très soucieux de cette problématique et certainement plus au fait que beaucoup sur ces dossiers. Il est important de replacer ce débat dans l'histoire du stade de la route de Lorient. Le terrain d'honneur a été construit sur les bords de la Vilaine en 1912 avec une orientation est-ouest. Pour bénéficier d'un maximum de l'ensoleillement, il eut fallu que ce soit sur un axe nord-sud.. Avec la construction des nouvelles tribunes, la pelouse ne bénéficie plus d'ensoleillement sur sa partie sud. Ce manque de lumière ne permet pas au gazon de pousser et nous avons été très tôt confrontés à de graves problèmes. Souvenez-vous de l'état déplorable de notre terrain il y a un an ! L'unique solution aurait été de remplacer le toit de la tribune CMB par une toit translucide. Cela n'a pas été validé par notre propriétaire.


Quelles sont les solutions alors ?
Dans un premier temps, nous nous sommes battus auprès des instances nationales pour pouvoir installer une pelouse synthétique. Nous avons gagné ce combat mais malheureusement les synthétiques existant ne correspondent pas aux exigences du haut niveau.

Alors, nous nous sommes inspirés d'un système très répandu dans les pays scandinaves et en Angleterre en important des rampes de luminothérapie. Il ne s'agit pas d'un chauffage, mais d'un principe d'activation de la photosynthèse. Les résultats sont très probants : pour la première fois cette année, nous avons une belle pelouse.

Par ailleurs, nous avons été obligés de déployer une bâche et de chauffer notre pelouse. C'est une aberration économique et écologique. Mais nous ne pouvons pas nous mettre à la faute car on risque de très lourdes sanctions.


Pourquoi faire jouer des matches à cette période ?
La mise en place des calendriers est très complexe. Le championnat de France et les coupes nationales arrivent après les compétitions européennes et internationales et les instances françaises doivent composer avec les dates restantes. Il y aussi les partenariats importants contractés avec les diffuseurs pour une durée de 2 saisons encore et nous ne pouvons pas tout révolutionner. Cependant, nous considérons au Stade Rennais qu'il est important de faire évoluer les calendriers. Frédéric Antonetti aborde régulièrement ce sujet, Pierre Dréossi travaille pour proposer à la Ligue des réflexions cohérentes. J'ai rencontré dernièrement le directeur des sports de Canal Plus pour évoquer avec notre principal diffuseur les solutions envisageables. Je suis favorable à un championnat d'été avec une longue trêve hivernale. Bref, c'est un sujet majeur qui nous occupe beaucoup !


Quel est l'impact financier de telles mesures ?
C'est beaucoup moins cher que de changer régulièrement notre pelouse ! Et il est important de rappeler que c'est le Stade Rennais FC qui paie tous les travaux entrepris dans son enceinte.


Et quel impact sur l'environnement ?
Encore une fois, très en dessous de l'impact écologique d'un changement de pelouse, qui nécessite des manutentions importantes, des allers/retours de bulldozers et de camions, un long transport depuis la Hollande... Contrairement à ce qui est affirmé, nous avons scrupuleusement respecté les recommandation d'EDF en coupant les rampes de luminothérapie, les éclairages extérieures du stade et toutes nos enseignes..

Nous ne sommes pas irresponsables, mais nous avons des impératifs en étant engagé dans une compétition nationale. Je ne crois pas que la patinoire soit fermée l'été en cas de canicule ? C'est un débat qui dépasse largement le Stade Rennais FC et la ville de Rennes, mais nous pouvons être force de propositions pour que les choses avancent.


Vous êtes accusé de bénéficier de sponsoring important de la part de la collectivité, est-ce vrai ?
Les débat au conseil municipal ont été l'objet d'amalgames particulièrement choquant et je voudrais rétablir quelques vérités. Tout d'abord, nous entretenons de bonnes relations avec la municipalité. Notre collaboration est souvent citée en exemple et j'en suis ravi.

Mais très clairement, nous estimons être de très bons contribuables. Le Stade Rennais FC paie un loyer pour le stade et le centre d'entrainement, majoré de la taxe foncière qui nous est refacturée, de 1,1 millions d'euros TTC auxquels s'ajoutent 100 000 euros payés à l'Office d'HLM pour le Centre de formation. S'y ajoutent la taxe sur les spectacles d'environ 0,5 millions d'euros par an, versée à la Ville de Rennes. Soit une participation annuelle du Stade Rennais FC de 1,7 millions d'euros directement reversés à la collectivité.

Par ailleurs, Nous payons aujourd'hui 600 000 euros de taxe professionnelle répartis entre les collectivités territoriales. Cet impôt va augmenter de façon importante dans l'application de son nouveau dispositif.

Par rapport aux autres clubs de football, nous sommes le plus gros contributeur auprès de collectivités. Nous payons plus que nous recevons alors que la plupart des clubs de L1 ont une balance positive comprise en 1 et 4 millions d'euros. Je fais le constat que nous sommes le club le moins soutenu par les collectivités locales. Dans cette compétition, nous partons déjà perdants car en plus et contrairement à beaucoup de nos adversaires, nous assumons seul et entièrement l'entretien du stade.

Concernant le sponsoring, je pense que c'est une très bonne chose que la ville de Rennes décide dans sa politique de communication de bénéficier du support visuel et de la notoriété nationale et européenne du Stade Rennais FC. C'est un choix que je ne peux qu'approuver car nous sommes un vecteur de communication positif, rassembleur et populaire.

Pour conclure, je souhaiterais dire que nous ne réclamons rien. Mais que l'on ne vienne pas nous donner des leçons car nous avons un comportement des plus vertueux. Je suis heureux que le Stade Rennais FC fasse partie des débats au conseil municipal. Cela prouve l'importance que nous avons dans la vie locale.

Enfin, au lieu de proférer des jugements erronés, j'invite les élus à venir nous voir plus souvent, ma porte est toujours ouverte et je serai ravi de les recevoir.