Depuis votre arrivée à la tête du club, Frédéric Antonetti est le 3e entraîneur sous votre présidence. Quelles sont vos impressions sur le nouveau coach du Stade Rennais F.C. ?
Je suis très heureux de son arrivée. C'était un choix de Pierre Dréossi et de moi-même. Frédéric a de très bonnes références. Il a permis à Saint Etienne de franchir le cap de la L2 et à Nice d'avoir des performances sportives au-delà du budget du club. C'est un entraîneur qui apporte un plus et c'est aussi un vrai meneur d'hommes. C'est important car nous avons des joueurs chevronnés venus d'horizons différents et des jeunes du Centre de formation. Nous avons besoin d'un homme qui ait du charisme et du caractère. Frédéric Antonetti allie les deux.
J'ai découvert également une personnalité très attachante qui se fond dans le collectif. Il est extrêmement respectueux du travail d'autrui et de l'organisation du club. Nos échanges sont réguliers, on prend beaucoup de plaisir à travailler avec lui.
Enfin, j'ai découvert un homme responsable. Le métier d'entraîneur est difficile, et c'est important que l'entraîneur assume ses responsabilités. On sait que l'on ne sera pas toujours d'accord mais on sera dans le dialogue.
Son rôle d'entraîneur formateur doit être également un point important ?
Oui, Guy Lacombe était aussi un formateur. Frédéric est dans la même lignée, il a le goût des jeunes et est capable de les lancer dans le grand bain. On parle beaucoup d'ascenseur social en France. Je veux qu'au Stade Rennais il y ait l'ascenseur sportif.
Un jeune issu du Centre qui signe pro doit pouvoir se dire : « J'aurai ma chance, à moi d'essayer de gagner la confiance du coach ». On ne peut pas faire comme Marseille et réaliser un recrutement fastueux. D'abord, car ce n'est pas dans nos moyens et puis ce n'est pas non plus dans la culture de la Région.
Comment la famille Pinault a-t-elle vécue ce changement d'entraîneur ?
Je les informe de tous les changements. Quand on choisi un nouveau staff, messieurs Pinault font parties en amont de la négociation. Nous avons organisé une rencontre à Paris avant la signature. Pour les choix stratégiques, l'actionnaire a un rôle majeur. Nous sommes tous des « associés » à la destinée du Stade Rennais.
La famille Pinault en premier lieu puis le Président, le Manager, le Staff. C'est de la sorte que le club doit fonctionner. Je suis là pour éviter les divisions. Dans le football quand les résultats sont présents, chacun s'en enorgueilli. Mais lorsqu'il y a des tensions, c'est à ce moment que le vernis se craque. Nous devons avoir une cohésion très forte pour sortir grandi des mauvais moments.
Au niveau des transferts, le budget alloué au recrutement est il supérieur à celui de la saison passée ?
Stéphane Mbia est parti du club et d'autres sont arrivés comme Ismaël Bangoura. C'est quelqu'un que l'on voulait absolument. Il a un profil qui nous plaisait. On a fait des efforts financiers mais nos joueurs sont dans une enveloppe financière calibrée. Le Stade Rennais, contrairement à ce qui est dit, ne fera jamais d'excès en matière de salaires. D'abord, car il ne pourrait pas économiquement et ensuite, encore une fois, car cela ne correspond pas à notre culture.
Je tiens aussi à dire que je suis étonné par certains transferts en France. De fortes sommes ont été investies. Le football ne connaît pas la crise, les excès perdurent. Au Stade Rennais, on essaye d'être raisonnable. Le mercato n'est pas terminé, il y aura des joueurs à partir et à arriver. Je souhaite que les joueurs se sentent bien à Rennes. Globalement, je pense que c'est le cas. J'espère que les joueurs qui pourraient nous quitter garderont un attachement à la ville et au club. On essaye qu'ils soient épanouis dans leur vie sportive et dans leur vie d'homme.
Le club peut-il proposer une reconversion à des joueurs en fin de carrière ?
Oui. Des joueurs qui ont un lien fort au Stade Rennais F.C. peuvent effectivement entrer dans l'organisation du club. On est intéressé par les compétences et le vécu de joueurs attachés au club. C'est pour cela que nous avions proposé une reconversion à Sylvain Wiltord. Malheureusement, la fin de parcours ne s'est pas déroulée comme nous l'aurions souhaité. C'était mieux pour lui et pour nous de négocier une rupture du contrat.
Si le Stade Rennais F.C. est finaliste d'une coupe et termine à la 7e place. Diriez-vous que c'est une saison réussie ?
On a fait globalement une bonne saison 2008-2009. On a été régulier, nous nous sommes toujours placés dans le premier tiers du championnat. Nous avons réussi un beau parcours en Coupe de France mais nous n'avons pas été présents au moment décisif.
C'est vrai qu'il nous a manqués des joueurs majeurs dans les grands moments mais nous avons aussi pêché dans l'efficacité. C'est une frustration de ne pas avoir remporté la Coupe et de ne pas avoir été européen. On ne peut donc pas s'en satisfaire.
Cette année, le groupe n'a pas beaucoup évolué et reste cohérent. Le nouveau staff technique va redonner de la vitalité que ce soit au niveau de l'entraînement ou au niveau tactique. Nous sommes armés pour être à nouveau dans le premier tiers, nous espérons être encore plus proche des premières places. Je sais que les « gros » du championnat se sont bien renforcés mais personne n'est à l'abri d'une défaillance. Il faut que l'on soit au rendez vous et que l'on essaye d'être le plus proche possible des grands du championnat. Il nous faut de la combativité et de la compétitivité.
Au niveau du sponsoring, la boisson bretonne Breizh Cola sera un des partenaires majeurs du club cette saison...
Oui nous sommes ravis de cette association. Blot Immobilier a également prolongé l'aventure. Ces derniers temps, il a été question d'un partenariat unique. Cela n'a pu se faire mais nos partenaires historiques, Samsic, Blot Immobilier et System U nous ont fait confiance. Nous avons pu bénéficier de nouveau soutien comme Breizh Cola ou le Crédit Mutuel de Bretagne.
Le CMB travaille avec nous depuis une vingtaine d'année. Breizh Cola est aussi un partenaire historique, ils franchissent cette année un nouveau seuil. C'est une belle performance dans les conditions économiques actuelles de se montrer attractif. Notre club n'est pas seul et peut compter sur un environnement fidèle. C'est un gage de professionnalisme et de prestige. Je crois que l'on peut être fier de cela.