Jérôme, la finale se rapproche, sens-tu le stress monter ?
« Je ne sais pas si c'est le stress, mais on ressent l'engouement. Quand on n'a pas l'habitude et que c'est nouveau, on a tendance à stresser. Moi personnellement, j'ai l'habitude, c'est mon quotidien, donc je ne le considère pas comme un stress. »
Tu arrives à dédramatiser la chose ?
« Je pense qu'il y aura assez de stress comme ça le jour du match. Cela ne sert à rien de se mettre la pression cinq jours avant. »
L'engouement, tu le ressens à travers quoi exactement ?
« Principalement à travers les gens. Ils ne parlent que de cette finale. C'est à la fois un avantage et un inconvénient. Ils nous voient gagner. A écouter les gens, samedi on va soulever la Coupe. J'ai connu la même chose avec Sochaux. Tout le monde partait avec Marseille comme favori alors qu'à l'arrivée c'est Sochaux qui a soulevé la Coupe. Il ne faut pas écouter ce qui est dit, mais surtout rester concentré et respecter son adversaire. »
Cela t'angoisse un petit peu ?
« Non pas forcément mais j'ai connu les deux rôles : favori et outsider. J'ai gagné une fois, j'ai perdu une fois donc je reste vigilant. »
Jérôme, peux-tu nous dire ce que cela fait de gagner ?
« Comme on dit, la Coupe de France c'est magique, c'est indescriptible. On ne peut pas le savoir tant qu'on ne la gagne pas. ça apporte de nombreux moments forts. Même si les bons instants, on ne les apprécient pas forcement sur le moment, mais bien après. A l'inverse, perdre restera une déception, même s'il y a eu une finale au bout. »
Tu connais bien Guingamp pour y avoir joué. Cela te surprend t-il de les voir en finale ?
« C'est le charme de la Coupe de France. Même si on entend dire que Rennes / Guingamp ne fait pas vibrer, cela reste une finale de Coupe de France, comme il y a eu Nantes / Calais. Tout le monde a sa chance C'est souvent là que l'on voit des beaux matchs. »
La finale sera 100% bretonne, penses-tu que ce soit un avantage ou un inconvénient ?
« Cela peut être un avantage comme un inconvénient. Ce match ressemble plus à un derby qu'à une finale. Qui dit derby, dit ambiance différente. Cependant, en Coupe de France, celui qui part favori sur le papier n'est pas forcement celui qui soulève la Coupe. Il faudra rester très vigilant. »
Selon toi, y a t-il un secret pour gagner cette compétition ?
« Si je le savais, je pense que je serais à trois victoires ! Je pense qu'il n'y a pas de secret. Le principal c'est de ne pas en faire de trop avant le match. Il faut prendre un maximum de plaisir. La meilleure solution c'est de ne pas trop stresser. »
Avec ton expérience, que pourrais-tu dire aux jeunes joueurs ?
« La chance qu'ils ont, c'est d'avoir un match de référence comme celui de dimanche au Parc des Princes, dans un stade plein, contre une équipe qui jouait la troisième place. Certes on n'a pas été trop secoués mais c'est quand même une bonne préparation pour des jeunes. Il faut qu'ils profitent de leur finale, car ça peut être la première comme la dernière. J'espère le jour du match pouvoir les calmer, cela voudrait dire qu'ils ont de l'énergie à revendre. »
Cela veut-il dire qu'avec l'âge, on ressent les choses différemment ?
« Oui, au fil des années on gagne en maturité. Quand on est jeune, on est plus insouciant, on ne fait pas attention à nos adversaires, on sait qu'on peut perdre sa place à tout moment. Avec l'âge et l'expérience, on sait comment gérer tous ces moments. »