La J-2 : Azor Matusiwa : « On s’entraîne mieux quand on sait qu’il y a de la qualité à notre poste »

Renfort hivernal du milieu de terrain, le Néerlandais s’est très vite adapté à son nouvel environnement, aussi bien sur le terrain que dans le vestiaire. Rencontre avec un camarade de jeu exemplaire.

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Azor Matusiwa
© Stade Rennais F.C. / Ouest Médias

Après presque deux mois de présence à Rennes, comment te sens-tu ? 
Ça se passe bien même si je pense qu’il faut encore un peu de temps pour que mon adaptation soit parfaite. Je me sens de plus en plus à l’aise, j’ai emménagé il y a peu de temps donc ça aide aussi à se sentir mieux. J’ai été très bien accueilli de la part de tout le monde. Dès que j’ai une question, il y a toujours quelqu’un pour m’aider. 

Tu n'as pas eu de round d’observation. Il a fallu se mettre dans le bain dès ton arrivée.
Oui il fallait être prêt, j’ai quand même senti que le niveau était différent à l’entraînement. Les joueurs sont de très grande qualité, ils ont plus d’expérience. Ça s’est bien passé mais je peux encore mieux faire, c’est une question de temps, je suis confiant. Je pense avoir rendu de bonnes copies mais je pense pouvoir être plus constant. À Reims, en deux ans et demi, j’ai joué presque tous les matchs, donc je maîtrisais bien les choses. Ici les connexions ne sont pas encore parfaites mais ce n’est qu’une histoire de semaines, ce sera de mieux en mieux sur le terrain. 

 

© Stade Rennais F.C. / Ouest Médias



On a ressenti chez toi une grande capacité d’adaptation, dès le début…

Je pense assimiler les informations assez vite. Je pense que ça se voit sur le terrain mais je le redis je peux faire mieux, ça va venir.

L’attente était grande au milieu de terrain, notamment avec les blessures d’Enzo Le Fée et Fabian Rieder. Tu l’as ressentie ?
Je n’ai pas eu de pression de la part du coach, cependant quand on change d’équipe, on veut se montrer tout de suite. C’est une pression que l’on se met soi-même, c’est normal.


« Dans les grandes équipes, les remplaçants sont aussi bons que les titulaires »


À ton poste, Baptiste Santamaria monte lui aussi en puissance. Comment se passe la concurrence ? 
On s’entraîne mieux quand on sait qu’il y a de la qualité à notre poste. Dans le football, c’est normal de devoir lutter pour jouer. Le club a besoin de plusieurs bons joueurs pour atteindre les objectifs. Dans les grandes équipes, les remplaçants sont aussi bons que les titulaires, ça doit permettre d’élever le niveau. On a besoin de tout le monde.

Est-ce plus compliqué de changer de club en hiver plutôt qu’en été ?
C’est la première fois pour moi et je pense que c’est plus dur car il n’y a pas vraiment de temps d’adaptation. Avec Reims, on devait faire le point en fin de saison et il y a eu l’offre de Rennes. Dans ma tête, ce n’était pas prévu, je n’y avais pas pensé. J’ai beaucoup réfléchi mais le choix a été le bon. La marche est plus haute avec le Stade Rennais. Tout mon entourage, notamment mes anciens coéquipiers, s’est réjoui pour moi. C’est une belle étape pour continuer de progresser, dans un club européen qui plus est, on m’a dit que je le méritais. J’ai senti la confiance du Stade Rennais, je suis très content de mon choix.


« On a fait le maximum, ça reste une très grande expérience »


Tu as découvert l’Europa League, que retiens-tu de cette double confrontation face à Milan ? 
C’était très spécial. Jouer devant 70.000 personnes à San Siro, c’était incroyable. On a fait le maximum avec le soutien de nos supporters. On savait que ça allait être difficile sur le terrain de Milan. Au retour, on savait aussi qu’en marquant tôt, on pouvait croire à un renversement de situation. Ça s’est passé comme on le voulait au départ, malheureusement Milan a aussi réussi à marquer. On a fait le maximum, ça reste une très grande expérience. J’espère que cela va servir à l’équipe pour les mois à venir et que le club aura la chance de rejouer de tels matchs. Que ce soit là-bas ou à Rennes, l’ambiance était énorme. J’avais vu des vidéos des grosses ambiances au Roazhon Park. Mais ce n’est pas pareil de le vivre en direct, le soutien des supporters est énorme. On joue pour ça, offrir du plaisir aux supporters pour pouvoir les remercier de leurs encouragements. Sur un plan personnel, je me suis senti bien, je suis content de ce que j’ai pu montrer face à une très grande équipe. 

 

© Stade Rennais F.C. / Ouest Médias



Will Still à Reims et Julien Stéphan sont parmi les plus jeunes entraîneurs de L1. Vois-tu des similitudes entre les deux coachs ?
Il n’était pas encore entraîneur de l’équipe pro que je connaissais déjà Will Still, il était adjoint, on avait forcément une relation particulière. Il n’avait pas encore 30 ans, c’était un peu comme un ami. Quand il a pris l’équipe première, il a fallu qu’il mette une distance et c’est normal pour gérer un groupe, mais son caractère n’avait pas changé. C’est un coach que j’apprécie. À mes débuts à Rennes, je dormais dans le même hôtel que Julien Stéphan. Le premier soir de ma signature, au dîner, on s’est parlé pendant plus d’une heure. Ça m’a permis de le découvrir car par téléphone ce n’est pas pareil. Il m’a expliqué ses attentes envers moi, je trouve que c’est aussi un très bon entraîneur, très humain qui échange avec tout le monde. Il permet à l’équipe de rester soudée. 

Rejoindre la sélection A des Pays-Bas fait partie de tes objectifs ?
Pour ça je dois être constant dans les performances et jouer le plus de matchs possibles en tant que titulaire. Si je suis bon et régulier, alors oui ça peut devenir un objectif. En choisissant le Stade Rennais, je me suis offert plus de chances de pouvoir viser les A mais ça ne dépendra que de moi, je dois encore progresser. J’espère qu’un jour j’aurai cette opportunité. 


« Il y a une très grande culture foot à l’Ajax »


Tu as été formé pendant cinq ans au centre de formation de l’Ajax Amsterdam. En quoi c’est une référence mondiale ? 
Il y a une très grande culture foot à l’Ajax, la formation fait partie de l’ADN du club, ça impose un fort degré d’exigence auprès de tous ceux qui passe par ce centre, que ce soit les entraîneurs ou les joueurs. Une très grande confiance a toujours été accordée aux jeunes, ils ont beaucoup de temps de jeu. De nombreux joueurs de l’Ajax ont joué pour l’équipe nationale. Cette saison, ils sont moins sur le devant de la scène européenne, ça se voit sur la liste des Pays-Bas, il y a moins de joueurs. Mais ça reste une référence, un très grand club réputé pour son jeu, un foot attractif. Il y a une culture et un savoir-faire unique. 

La dynamique de résultats a ralenti lors des trois derniers matchs, comment juges-tu les dernières performances ? 
On a perdu des points, je pense qu’on devait repartir de Paris avec trois points sans une décision arbitrale discutable. Contre Lorient, on a commis une faute, c’était à notre portée. À Lille, on a fait une bonne première mi-temps mais en seconde on a eu plus de difficultés à jouer, on n’arrivait plus à gagner du terrain. Les Lillois ont poussé et avec de la réussite, ils sont revenus. C’est agaçant on va dire, cependant, beaucoup d’équipes aimeraient prendre un point à Paris et à Lille. C’est le match de Lorient qui nous met dedans. Le plus important est de ne pas avoir craqué contre Paris et Lille, ça permet de maintenir la confiance. 


« Si on joue comme on s’entraîne, avec beaucoup d’intensité, on peut le gagner »


Marseille va se dresser devant vous dimanche…
Ça va être chaud, c’est une bonne équipe. Ce sera un match européen. Notre avantage est que l’on évoluera à domicile, avec nos supporters avec nous. Ce ne sera pas facile c’est sûr mais si on joue comme on s’entraîne, avec beaucoup d’intensité, on peut le gagner. Cela ferait du bien avant la trêve. L’objectif est de viser plus haut, l’équipe en est capable.

26e journée de Ligue 1 Uber Eats
Stade Rennais F.C. / Olympique de Marseille
Dimanche 17 mars 2024 – 17h05
Roazhon Park
Diffusé sur Canal + Foot